Introduction / Problématisation
Le temps est une dimension inévitable de notre existence : nous parlons ici du temps qui passe, de l'inscription fondamentale de notre existence dans un temps que nous subissons et qui, de ce point de vue là, semble matériellement incontournable : nous ne pouvons nous soustraire au temps, ni le suspendre. Ce temps qui constitue une donnée élémentaire de l'existence désigne aussi le temps passé, nos souvenirs, notre mémoire, et ce que nous en faisons... Dans ce sens-là, la question prend un autre sens : pouvons-nous nous soustraire au passé et au fardeau de nos souvenirs ? Que nous est-il possible d'en faire ? Là encore, bien souvent, la mémoire ou d'ailleurs l'oubli, semblent être subis, et notre capacité à nous en échapper bien faible... Enfin, le temps peut aussi désigner le temps à venir et la perspective de la mort qui l'accompagne. Qu'il s'agisse de l'anticipation ou de l'angoisse du sens liée à notre condition mortelle, que nous est-il permis de faire ou d'espérer pour retrouver face à cette inquiétude ou à cette vacuité une forme de sens ou de valeur dans l'existence ?
Nous voyons donc que le sujet part du présupposé que le temps est un fardeau, dont il faudrait se libérer, mais qui serait dans le même temps une contrainte incontournable. Nous pouvons donc également nous demander ce qui pourrait nous permettre de redonner au temps une valeur positive, que nous pouvons accepter et peut-être aimer sans tenter d'y échapper.
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