Mercredi folle journée !

Sobre réflexion sur la nécessaire (ré)éducation des parents.

Jour de prédilection des tout petits, le mercredi permet à certains d’être plus près de leurs parents. C’est le cas de Victoria, qui n’a pas vu Martin, son père (Vincent Lindon, parfait en divorcé-stressé-décoiffé- à la bourre), depuis 6 mois. Mais ce mercredi n’est pas une journée comme les autres dans la ville de Nantes où se déroule l’histoire, et chacun des protagonistes va traverser un véritable initiation en l’espace de quelques heures...

En effet, voyou au grand cœur et rêveur impénitent, grand enfant et joueur invétéré, Martin Socoa court d’autant plus vite après ses chimères qu’il a à ses trousses des bookmakers revanchards, des ex-épouses hostiles et les membres du Palais de Justice local ! C’est finalement Victoria qui va devoir prendre sur elle, à l’instar des autres enfants du film, pour gérer un papa à la dérive et plus immature qu’elle. D’où une savoureuse galerie de portraits (l’instituteur, la capitaine, l’avocat, la maîtresse...) et pléthore de croisements à la Lelouch entre les vies des adultes et des enfants, qui vont finir par interférer avec plus ou moins de bonheur.

Après La Dilettante (1999), le poitevin Pascal Thomas délivre là une comédie grinçante, proche de la tragédie sociale par plus d’un côté, qui dément les premières images mièvres d’une province idyllique le disputant à une France pasteurisée. Les détours par le commissariat de la ville où par les bas-fonds de la ville où se suicide lentement une maman-junkie sonnent le glas d’un microcosme que rongent de toutes parts notre modernité et ses vices. Sur fond de touches bucoliques, Mercredi folle journée ! apparaît alors comme une sobre réflexion sur la nécessaire (ré)éducation des parents. Un point de vue que rehausse dans les bonus l’interview de l’attachant Vincent Lindon, exemplaire quant au soubassement psychologique de son personnage en particulier, et du métier d’acteur en général.