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Certains l’aiment chaud

Publié le 15 Juillet 2012, 17:51pm

Catégories : #DVD

Sur fond de jazz, d’alcool et de sexualité, Wilder fait du travestissement et du déguisement les révélateurs des fragiles frontières entre hommes et femmes

 

 

Certains l’aiment chaud - classé, en 2000 par l’Institut Américain du Film en tête des films les plus drôles du 20e siècle - constitue le compagnon idéal de tout cinéphile qui se respecte : assister aux tribulations des musiciens de Chicago, Joe (Tony Curtis) et Jerry (Jack Lemmon), forcés de se fondre à un groupe de jazz féminin sous les traits de Joséphine et Daphné parce qu’ils viennent d’être les témoins d’un règlement de compte entre mafieux, est un pur moment de jouissance subversive, osons le mot. D’autant plus que le départ en train du saxophoniste et du contrebassiste pour la Floride va leur permettre de faire la connaissance de la superbe Sugar (Marilyn Monroe), chanteuse et joueuse d’ukulélé de son état rêvant d’épouser un millionnaire, ce qui ne manquera pas de déclencher moult stratagèmes...

 

 

Après tout, séduire et trafiquer, c’est tout un, non ? Après Sept Ans de réflexion ("Seven Years Itch", 1955), Billy Wilder met en scène Marilyn Monroe dans une trépidante reconstitution de l’époque du Jazz-Band et de la prohibition ("chaud" désigne ici le Jazz "hot", entendons "endiablé"). Parodie des comédies de couple des thirties à la Preston Sturges ou des films de gangsters à la Scarface, Some like it hot réserve une place de choix à Tony Curtis et Jack Lemmon, couple de travestis qui font des ravages au milieu d’un orchestre de "vraies" femmes. L’ancien scénariste de Lubitsch joue à fond la carte du comique de situation et de duplication, nous régale de fameux quiproquos : on songe en particulier à la scène du train où une party donnée dans la couchette de Jerry fait que l’écran est soudain encombré par un fouillis de corps féminins...

 

 

Implacable critique de l’hypocrisie des relations entre hommes et femmes dans la société américaine, voilà un chef d’oeuvre d’humour grinçant qui exp(l)ose les rouages du mensonge et de l’intérêt entendu à travers un traitement jusqu’auboutiste de l’ambiguïté sexuelle. Sur fond de jazz (quasiment un personnage à part entière du film, si, si !), d’alcool et de sexualité, Wilder fait du travestissement et du déguisement les révélateurs des fragiles frontières entre hommes et femmes pour aboutir à cette pirouette finale : " Personne n’est parfait ". Non seulement, on peut visionner l’oeuvre dans son format d’origine, mais en plus ce titre bénéficie d’une appréciable quantité de bonus. Ainsi, dans l’interview de Tony Curtis au Formosa Café (monument de Hollywood situé à côté du studio de Samuel Goldwyn où a été tourné le film), l’acteur avoue son admiration pour le réalisateur et scénariste Billy Wilder tout en distillant des anecdotes qui raviront les inconditionnels... et les autres !

 

   
 

frederic grolleau

 

Certains l’aiment chaud

editeur : Fox Pathé Europa Un film de : Billy Wilder Avec : Marilyn Monroe, Tony Curtis, Jack Lemmon, George Raft, Pat O’Brien, Joe E. Brown Durée : 117 mn Année : 1959

Format video : 16:9 compatible 4/3 Piste audio : Français, Italien, Anglais 5.1 Dolby Digital Sous-Titres :Français, Anglais, Italien, Hollandais

Bonus o Bandes-annonces o Documentaire : "Regard nostalgique" (31 mn) o Reportage : "Souvenirs de Sweet Sues" (12 mn) o Galerie d’images 3D : "Souvenirs virtuels" (20 mn) o Galerie de photos

 

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