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Le goût de la cerise

Publié par frederic grolleau sur 30 Mars 2007, 21:00pm

Catégories : #ARTICLES PRESSE & DOSSIERS

Article pour Philosophie magazine n° 6

Kiarostami, Le goût de la cerise, MK2 video, mars 07

V1 :

Palme d'or à Cannes en 1997, le film propose une histoire des plus simples : déçu par la révolution iranienne qui a remplacé le chah d'Iran par les mollahs, le cinquantenaire Badii veut se suicider aux somnifères. Ayant creusé sa tombe, il cherche dans les collines près de Téhéran quelqu'un pour l'enterrer une fois mort... Mais ceux qu'ils rencontrent et prend à bord de son Range Rover (un soldat Kurde, des ouvriers, un seminariste Afghan, un vieux taxidermiste Turc) refusent tous cette proposition, sauf le vieil homme qui profite du trajet pour exposer les joies offertes par la nature et la vie, dont le parfum des fruits.

« Car-movie » sur le droit de chacun à disposer de sa vie, Le goût de la cerise, avec son ellipse finale, est un mixte entre fiction et documentaire qui illustre parfaitement la phrase de Cioran : « Si je ne savais pas que le suicide existe, je me serais déjà tué ! ». Les circonvolutions, morales comme géorgaphiques, des protagonistes permettent à Kiarostami de s'appuyer sur une répétition visuelle incantatoire (le 4x4, un paysage néoréaliste tout en lacets) afin de proposer un modèle d'absolu ...qui tient enfin la route.La quête philosophique de sens qu’entreprend le héros suicidaire l'amène ainsi à repenser sa relation aux autres et au monde, notamment grâce au visage auquel est conféré une dimenson lévinassienne de premier plan . Par delà le partage de l'espace commun et du geste ultime, pour qui sait regarder le « réel », le goût de la vie n'est pas loin. Le chemin importe finalement plus que la destination.

Version retenue :

Palme d'or à Cannes en 1997, le film propose une histoire des plus simples : déçu par la la vie, le cinquantenaire Badii veut se suicider aux somnifères. Ayant creusé sa tombe, il cherche dans les collines près de Téhéran quelqu'un pour l'enterrer une fois mort... Mais ceux qu'ils rencontrent et prend à bord de son Range Rover (un soldat Kurde, des ouvriers, un seminariste Afghan, un vieux taxidermiste Turc) refusent tous cette proposition, sauf le vieil homme qui profite du trajet pour exposer les joies offertes par la nature et la vie, dont le parfum des fruits.

« Car-movie » sur le droit de chacun à disposer de sa vie, Le goût de la cerise, avec son ellipse finale, est un mixte entre fiction et documentaire qui illustre parfaitement la phrase de Cioran : « Si je ne savais pas que le suicide existe, je me serais déjà tué ! ». Les circonvolutions, morales comme géorgaphiques, des protagonistes permettent à Kiarostami de s'appuyer sur une répétition visuelle incantatoire (le 4x4, un paysage néoréaliste tout en lacets) afin de proposer un modèle d'absolu ...qui tient enfin la route.La quête philosophique de sens qu’entreprend le héros suicidaire l'amène ainsi à repenser sa relation aux autres et au monde, notamment grâce au visage auquel est conféré une dimenson lévinassienne de premier plan . Par delà le partage de l'espace commun et du geste ultime, pour qui sait regarder le « réel », le goût de la vie n'est pas loin. Le chemin importe finalement plus que la destination.

Frédéric Grolleau

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