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Tuttoscienze
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PIERO MARTIN – UNIVERSITÀ DI PADOVA
31 Gennaio 2024
“Riserratevi con qualche amico nella maggiore stanza che sia sotto coverta di alcun gran navilio, e quivi fate d’aver mosche, farfalle e simili animaletti volanti; […]; sospendasi anco in alto qualche secchiello, che a goccia a goccia vadia versando dell’acqua in un altro vaso di angusta bocca, che sia posto a basso: e stando ferma la nave, osservate diligentemente come quelli animaletti volanti con pari velocità vanno verso tutte le parti della stanza; […]; le stille cadenti entreranno tutte nel vaso sottoposto; […]. Osservate che avrete diligentemente tutte queste cose, benché niun dubbio ci sia che mentre il vassello sta fermo non debbano succeder così, fate muover la nave con quanta si voglia velocità ; ché (pur che il moto sia uniforme e non fluttuante in qua e in là) voi non riconoscerete una minima mutazione in tutti li nominati effetti, né da alcuno di quelli potrete comprender se la nave cammina o pure sta ferma…”.
La lingua è quella del 1600 – l’autore infatti è Galileo Galilei e il brano è tratto da “Il dialogo sopra i due massimi sistemi del mondo”, pubblicato nel 1632 – ma l’esperienza è ancora valida ai giorni nostri: anche su un Frecciarossa che viaggia a velocità uniforme a 300 chilometri all’ora potete versare l’acqua dalla bottiglietta nel bicchiere così come lo fareste nella sala d’aspetto della stazione. E non può che essere così, dato che l’esperimento, come quelli che Galileo immagina realizzati sottocoperta in una nave, è una dimostrazione di una legge fondamentale della meccanica classica, il principio della relatività galileiana. Esso afferma che le leggi della meccanica sono le stesse in tutti i sistemi di riferimento che si muovono con velocità costante l’uno rispetto all’altro (il treno e la stazione, ad esempio), qualunque sia la velocità costante del moto relativo.
Il contributo di Galileo segna l’inizio della scienza moderna. Il suo rifiuto del principio di autorità in nome del metodo scientifico che solo sui fatti e le misure basa le sue conclusioni, il sostenere con convinzione la teoria eliocentrica copernicana, in opposizione a quella geocentrica, per l’epoca, sono assolutamente posizioni rivoluzionarie, tanto che il fisico pisano ne pagherà personalmente le conseguenze.
Oggi tutto ciò lo diamo per scontato, ma l’accettazione e la diffusione della teoria copernicana – in particolare tra le gerarchie religiose – richiese parecchio tempo e ancora nel ‘700 accadevano situazioni come quella descritta in questo brano, che riporta un evento accaduto nell’aprile del 1734, su una barca in navigazione fluviale tra Venezia e Padova. Il giovane protagonista – all’epoca aveva nove anni — è anche lui sottocoperta, in cabina insieme alla mamma: “Il letto era basso e non scorgevo la riva: attraverso la finestra vedevo solo le cime degli alberi che in due file ininterrotte fiancheggiavano il fiume. La barca andava con moto cosi‘ eguale che non me ne potevo accorgere; cosi‘, gli alberi che scomparivano rapidamente al mio sguardo suscitarono stupore. “Oh madre cara” esclamai. “Cosa succede? Gli alberi camminano!” In quel momento entrarono i due signori e vedendo il mio sbalordimento me ne chiesero il motivo. “Come mai” risposi “gli alberi camminano?” Essi risero, ma mia madre sospiro‘ e mi disse in tono compassionevole: “E’ la barca che cammina, non gli alberi, Vestiti”. Per nulla intimorito, con l’aiuto della ragione che si stava svegliando in me, colsi subito la causa del fenomeno. “Dunque”, le dissi “anche il Sole sta fermo e siamo noi che ci muoviamo da Occidente a Oriente”. (…)
Un secolo dopo “Il dialogo sopra i due massimi sistemi del mondo” sostenere la teoria eliocentrica era ancora per qualcuno motivo di reprimenda. Per il protagonista della vicenda, ormai adulto quando la scrisse, era, invece, un vanto essere stato da piccolino così sagace. Non sappiamo se il dialogo sia realmente accaduto, ma è comunque significativo che l’autore abbia usato un esempio scientifico – oggi si direbbe da nerd – per farsi bello nella sua autobiografia intitolata “Storia della mia vita” e pubblicata postuma nel 1825. A maggior ragione, perché l’allora perspicace bambino altri non era che Giacomo Casanova, che nella cultura popolare sarebbe divenuto famoso non precisamente per le sue doti scientifiche.
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PIERO MARTIN – Université de Padoue
31 janvier 2024
“Restez avec quelques amis dans la plus grande pièce, qu’aucun grand bateau ne couvre, et là vous aurez des mouches, des papillons et d’autres animaux volants ; [… ] ; en suspendant encore quelques seaux au-dessus, qui, goutte à goutte, coulent en versant de l’eau dans un autre vase de bouche étroite, qui est placé en bas : et le navire restant immobile, observez avec diligence comment ces animaux volant à la même vitesse vont vers toutes les parties de la pièce ; […] les stilles tombantes entreront toutes dans le vase en question […]. Observez que vous aurez diligemment toutes ces choses, bien qu’il n’y ait aucun doute que si le vaisseau est immobile cela ne devrait pas se passer ainsi, faites bouger le bateau avec la vitesse que vous voulez ; car (bien que le mouvement soit uniforme et ne fluctue pas ici et là) vous ne reconnaîtrez pas une moindre mutation dans tous les effets nommés, ni par aucun d’eux vous ne comprendrez si le bateau marche ou reste immobile…”.
La langue est celle du 16ème siècle — l’auteur est en effet Galileo Galilei et le passage est tiré du Dialogue sur les deux grands systèmes du monde, publié en 1632 — mais l’expérience est encore valable de nos jours : Même sur un Frecciarossa [train à grande vitesse italien, ndt.] qui roule à vitesse uniforme à 300 kilomètres à l’heure, vous pouvez verser l’eau de la bouteille dans le verre comme vous le feriez dans la salle d’attente de la station. Et cela ne peut qu’être le cas, puisque l’expérience, comme celles que Galilée imagine réalisées sous le pont d’ un navire, est une démonstration d’une loi fondamentale de la mécanique classique, le principe de la relativité galiléenne. Il affirme que les lois de la mécanique sont les mêmes dans tous les systèmes de référence qui se déplacent à vitesse constante les uns par rapport aux autres (le train et la gare, par exemple), quelle que soit la vitesse constante du mouvement relatif.
La contribution de Galilée marque le début de la science moderne. Son rejet du principe de l’autorité au nom de la méthode scientifique qui ne fonde ses conclusions que sur les faits et les mesures, en soutenant avec conviction la théorie héliocentriste copernicienne, par opposition à la théorie géocentriste, pour l’époque, est absolument une position révolutionnaire, de sorte que le physicien pisan en paiera personnellement les conséquences.
Aujourd’hui, tout cela, nous le tenons pour acquis, mais l’acceptation et la diffusion de la théorie copernicienne — en particulier parmi les hiérarchies religieuses — a pris beaucoup de temps et des situations comme celle décrite dans ce passage au XVIIIème siècle se produisaient encore, passage qui relate un événement survenu en avril 1734, sur un bateau en navigation fluviale entre Venise et Padoue. Le jeune protagoniste — qui à l’époque avait neuf ans — est lui aussi sous le pont, en cabine avec sa mère :“Le lit était bas et je ne voyais pas la rive : à travers la fenêtre, je ne voyais que les cimes des arbres qui, en deux rangées ininterrompues, bordaient la rivière. Le bateau avançait avec un mouvement si égal que je ne pouvais pas m’en apercevoir ; ainsi, les arbres qui disparaissaient rapidement à mon regard suscitaient mon émerveillement. “Oh mère chérie” m’exclamé-je. “Que se passe-t-il ? Les arbres marchent !” A ce moment-là, deux messieurs entrèrent et, voyant mon étonnement, ils m’en demandèrent la raison. “Pourquoi”, dis-je, “les arbres marchent-ils ?” Ils rirent, mais ma mère soupira et me dit avec un ton compatissant : “C’est le bateau qui avance, pas les arbres !” Pas du tout intimidé, avec l’aide de la raison qui se réveillait en moi, je saisis immédiatement la cause du phénomène. “Donc”, lui dis-je, “le Soleil lui aussi reste immobile et c’est nous qui nous déplaçons d’Occident en Orient”. (…)
Un siècle plus tard, le Dialogue des deux grands systèmes du monde qui soutenait la théorie héliocentriste était encore pour quelqu’un un motif de réprimande. Pour le protagoniste de l’histoire, désormais adulte quand il l’a écrite, c’était, au contraire, une fierté d’avoir été un enfant si sagace. Nous ne savons pas si ce dialogue s’est réellement produit, mais il est significatif que l’auteur ait utilisé un exemple scientifique — on dirait un “nerd” d’aujourd’hui — pour se mettre en valeur dans son autobiographie intitulée Histoire de ma vie et publiée à titre posthume en 1825. A plus forte raison, parce que l’enfant alors perspicace n’était autre que Giacomo Casanova qui, dans la culture populaire, allait devenir célèbre pour autre chose précisément que ses qualités scientifiques.
[Alessandro Marzo Magno, Casanova, éd. Laterza, novembre 2023, 336 p. — 20,99 €. — ndt]
frederic grolleau
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