Corriere della Sera
CULTURA-SOCIETA
Il miracolo delle Ande: la storia dell’aereo schiantatosi nel 1972.
« Cannibali per sopravvivere »
di Valeria Vignale
il 13 gennaio 2024
Una scena di «La società della neve», di Juan Antonio Bayona, candidato dalla Spagna agli Oscar e da pochi giorni su Netflix
Torna con un film -«La società della neve» — la storia dei 16 sopravvissuti all’incidente aereo avvenuto nel 72 sulle Ande, a 4mila metri. Vennero ritrovati tre mesi dopo: erano stati costretti a cibarsi dei compagni. Il regista Bayona: «Per loro fu un’esperienza mistica». Le foto dei sopravvissuti
«Non c’è gesto d’amore più grande che dare la vita per gli amici». Difficile immaginare che possano essere le ultime parole dette, o pensate, dal moribondo di un disastro aereo: in che modo si sarebbe sacrificato per salvare gli altri? Tutto si spiega con un luogo e una data: Cordigliera delle Ande, 13 ottobre 1972. Quel giorno inizia una storia di sopravvivenza tra le più inaudite dell’ultimo secolo.
LO SCHIANTO E LA FAME: ALCUNI ARRIVARONO A PRONUNCIARE UNA SORTA DI TESTAMENTO BIOLOGICO, IL DONO SALVIFICO DI SÈ AGLI ALTRI NELL’EVENTUALITÀ DI MORTE
Un Fairchild FH-227D della Forza aerea uruguaiana, partito da Montevideo per portare una squadra di rugby a Santiago del Cile, si schianta tra neve e ghiacci della Valle delle Lacrime, a 4mila metri di altitudine, nel territorio del comune argentino di Malargüe. Dei 45 passeggeri, tra cui i giovani giocatori con amici e parenti, se ne salvano inizialmente 29. I soccorsi latitano, depistati come sono dalle ultime, erronee comunicazioni del pilota in balìa del maltempo. Nell’attesa i sopravvissuti tentano l’impossibile per resistere. Si rifugiano nella carlinga dell’aereo, soccorrendosi e curandosi le ferite, usando indumenti estratti dalle valigie e stando uno addosso all’altro per non congelare nelle notti a meno 30 gradi. E dopo 11 giorni, per non morire di fame, si tormentano sulla scelta più estrema e disturbante: cibarsi dei corpi di chi non ce l’ha fatta. Anche se il solo pensiero fa loro orrore, se fa a pugni con l’etica e la religione oltre che con lo stomaco. Alcuni arrivano a pronunciare una sorta di testamento biologico, il dono salvifico di sè agli altri nell’eventualità di morte. Eventualità che si fa certezza per altri 13 con l’arrivo di tempeste e valanghe.
«L’AMICIZIA HA TRASFORMATO IL CANNIBALISMO IN SCELTA LACERANTE MA PERDONABILE E LA GENEROSITÀ DEI MORIBONDI CHE SI SONO OFFERTI HA DATO, PARADOSSALMENTE, UN SENSO ALLA LORO MORTE»
Alcuni dei 16 sopravvissuti fotografati dai primi soccorritori giunti sul luogo del disastro tre mesi dopo l’incidente, nel dicembre 1972
———
traduction :
Le miracle des Andes : l’histoire de l’avion qui s’est écrasé en 1972.
« Cannibales pour survivre »
par Valeria Vignale
le 13 janvier 2024
Une scène du « Cercle des neiges », de Juan Antonio Bayona, candidat aux Oscars pour l’Espagne et depuis quelques jours sur Netflix
Retour avec un film -«Le cercle des neiges» — l’histoire des 16 survivants de l’accident d’avion survenu en 72 dans les Andes, à 4000 mètres. Ils furent retrouvés trois mois plus tard : ils avaient été contraints de se nourrir de leurs compagnons. Le réalisateur Bayona : « Pour eux, ce fut une expérience mystique ». Les photos des survivants
« Il n’y a pas de geste d’amour plus grand que de donner sa vie pour ses amis ». Difficile d’imaginer que cela puisse être les derniers mots prononcés, ou pensés, par le moribond d’une catastrophe aérienne : comment se sacrifierait-il pour sauver les autres? Tout s’explique par un lieu et une date : Cordillère des Andes, 13 octobre 1972. Ce jour-là commence une histoire de survie parmi les plus inoubliables du siècle dernier
LE CRASH ET LA FAIM : CERTAINS ARRIVÈRENT À PRONONCER UNE SORTE DE TESTAMENT BIOLOGIQUE, LE DON SACRIFICIEL DE SOI AUX AUTRES DANS L’ÉVENTUALITÉ DE LA MORT
Un Fairchild FH-227D de la Force aérienne uruguayenne, parti de Montevideo pour emmener une équipe de rugby à Santiago du Chili, s’écrase dans la neige et les glaces de la Vallée des Larmes, à 4000 mètres d’altitude, sur le territoire de la commune argentine de Malargüe. Sur les 45 passagers, dont les jeunes joueurs avec leurs amis et leur famille, 29 sont sauvés. Les secours sont égarés, détournés des dernières communications erronées du pilote à la merci du mauvais temps. En attendant, les survivants tentent l’impossible pour résister.
Ils se réfugient dans la carlingue de l’avion, se secourent et se soignent, utilisant des vêtements tirés des valises et se tenant l’un au contact l’autre pour ne pas geler pendant les nuits à moins 30 degrés. Et après 11 jours, pour ne pas mourir de faim, ils se tourmentent quant au choix le plus extrême et le plus dérangeant : se nourrir des corps de ceux qui n’ont pas survécu. Même si cette seule pensée leur fait horreur, si elle s’oppose à l’éthique et à la religion en plus de l’estomac. Certains arrivent à prononcer une sorte de testament biologique, le don sacrificiel de soi aux autres dans l’éventualité de la mort. Éventualité qui devient certaine pour les 16 autres avec l’arrivée des tempêtes et des avalanches.
« L’AMITIÉ A TRANSFORMÉ LE CANNIBALISME EN CHOIX DÉCHIRANT MAIS PARDONNABLE ET LA GÉNÉROSITÉ DES MORIBONDS QUI SE SONT OFFERTS A DONNÉ, PARADOXALEMENT, UN SENS À LEUR MORT »
Quelques-uns des 16 survivants photographiés par les premiers sauveteurs arrivés sur les lieux de la catastrophe trois mois après l’accident, en décembre 1972
(…)
frederic grolleau
Commenter cet article