L’allégorie de la caverne ( Platon - La République - Livre VII )
revisitée au cinéma dans le film Matrix par les frères Andy et Larry Wachowski.
[...]
Néo : .. très honoré de te voir enfin !
Morpheus : Non ! Tout l’honneur est pour moi. Par ici, viens, assied-toi. Je suppose, que pour l’instant, tu te sens un peu comme Alice, tombé dans le terrier du lapin blanc, hm ?
Néo : On pourrait dire ça.
Morpheus : Je le lis dans ton regard. Tu as le regard d’un homme prêt à croire tout ce qu’il voit, parce qu’il s’attend à s’éveiller à tout moment. Et paradoxalement, ce n’est pas tout à fait faux. Crois-tu en la destinée Néo ?
Néo : Non !
Morpheus : Et pourquoi ?
Néo : Parce que je n’aime pas l’idée de ne pas être aux commandes de ma vie.
Morpheus : Bien sûr ! Et je suis fait pour te comprendre. Je vais te dire pourquoi tu es là. Tu es là parce que tu as un savoir. Un savoir que tu ne t’expliques pas, mais qui t’habite. Un savoir que tu as ressenti toute ta vie. Tu sais que le monde ne tourne pas rond sans comprendre pourquoi, mais tu le sais. Comme un implant dans ton esprit. De quoi te rendre malade. C’est ce sentiment qui t’a amené jusqu’à moi. Sais-tu exactement de quoi je parle ?
Néo : De la Matrice ?!
Morpheus : Est-ce que tu veux également savoir ce qu’elle est ?
Néo : . . (oui, de la tête)
Morpheus : La Matrice est universelle. Elle est omniprésente. Elle est avec nous ici, en ce moment même. Tu la vois chaque fois que tu regardes par la fenêtre ou lorsque tu allumes la télévision. Tu ressens sa présence quand tu pars au travail, quand tu vas à l’église, ou quand tu paies tes factures. Elle est le monde qu’on superpose à ton regard pour t’empêcher de voir la vérité.
Néo : Quelle vérité !?
Morpheus : Le fait que tu es un esclave Néo. Comme tous les autres tu es né enchaîné. Le monde est une prison où il n’y a ni espoir, ni saveur, ni odeur. Une prison, pour ton esprit. Et il faut que tu saches que malheureusement, si tu veux découvrir ce qu’est la Matrice, tu devras l’explorer toi-même. (Morpheus ouvre une petite boîte qu’il tient dans ses mains, en sort deux pilules.) C’est là ta dernière chance. Tu ne pourras plus faire marche arrière. Choisis la pilule bleue, et tout s’arrête. Après tu pourras faire de beaux rêves et penser ce que tu veux. Choisis la pilule rouge, tu restes au pays des merveilles, et on descend avec le lapin blanc au fond du gouffre. (Morpheus tend les deux pilules à Néo.)
Néo : . .(tend la main vers la pilule rouge)
Morpheus : N’oublies-pas, je ne t’offre que la vérité, rien de plus.
Néo : . .(prend la rouge, la porte à la bouche, l’avale avec un verre d’eau.)
Morpheus : Viens avec moi.
Néo : . .(troublé, . . il voit le décor se dérober, comme fondre.) C’est toi qui . . ? ! (il tend le doigt vers le décor qui adhère aliquide à sa pression, qui se déforme huileux mais sans perdre sa cohésion.)
Morpheus : N’as-tu jamais fait ces rêves, Néo, qui ont l’air plus vrai que la réalité ? Si tu étais incapable de sortir d’un des ces rêves, comment ferais-tu la différence entre le monde du rêve et le monde réel ?
Néo : Ça ne peut pas être .. (il regarde ébahi le miroir huileux envelopper sa main, son bras, comme une seconde peau.)
Morpheus : Être quoi ? réel ?
Trinity : Ça entre en duplication.
Néo : Apoc ?
Apoc : Toujours rien.
Néo : C’est froid .. c’est froid !
Morpheus : Tank, il nous faut un signal d’urgence.
Trinity : Attention ! Fibrillation.
Morpheus : Apoc ! Localise-le.
Apoc : Le signal est presque en phase.
Trinity : Il va faire un arrêt cardiaque.
Apoc : Verrouillage ! Ça y est !
Morpheus : Maintenant Tank, maintenant !
Néo : . . (sort de la Matrice) . .
Morpheus : Bienvenu, dans le monde réel !
Néo : Pourquoi j’ai mal au yeux ?
Morpheus : Tu vois clair pour la première fois.
[...]
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