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Cat Power, "The Greatest" : Mohamed Ali et le sens du combat

Publié le 21 Septembre 2019, 07:46am

Catégories : #Philo (Notions), #Philo & musique

Cat Power, "The Greatest" : Mohamed Ali et le sens du combat

Cette chanson est un hommage à Mohamed Ali dont le surnom était "The greatest".
La couverture du disque éponyme de Cat Power présente un bijoux ponctué par une paire de gants de boxe référence directe au personnage de la chanson. Une fois le contexte en place la traduction est souvent une métaphore du combat, de l'engagement, de la capacité à encaisser les coups durs sans baisser la tête.
 

The Greatest
(La Meilleure)

Once I wanted to be the greatest
Un jour j'ai voulu être le plus grand
No wind or waterfall could stop me
Ni le vent ni une cascade n'aurait pu m'arrêter
And then came the rush of the flood
Et vint alors l'assaut de l'avalanche
The stars at night turned you to dust
Les stars du soir t'ont réduit en poussière


Melt me down
Fais-moi fondre
To big black armour
En une grosse armure noire
Leave no trace
Ne laisse aucune trace
Of grace
De grâce
Just in your honor
Juste pour ton honneur
Lower me down
Envoie moi au tapis
That corporate slob
La société de tocards
Make a watch
Patientent
For a space in town
Pour un espace dans la ville
For the lead
Pour prendre l'avantage
And the dregs of my bed
Et les lambeaux de mon lit
I've been sleeping
J'ai sommeillé
Lower me down
Mets-moi au tapis
Pin me in
Cloue-moi au sol
Secure the grounds
Sécurise le terrain
For the later parade
Pour la parade d'après

Once I wanted to be the greatest
Un jour j'ai voulu être la meilleure
Two fists of solid rock
Deux poings de roche solide
When brain that couldn't explain
Quand mon cerveau ne pouvait expliquer
Any feelings
Certains sentiments

Lower me down
Mets-moi au tapis
Pin me in
Cloue-moi au sol
Secure the grounds
Sécurise le terrain
For the lead
Pour montrer l'exemple
And the dregs of my bed
Et les lambeaux de mon lit
I've been sleeping
J'ai sommeillé
For the later parade
Jusqu'à la prochaine parade

Once I wanted to be the greatest
Un jour j'ai voulu être la meilleure
No wind or waterfall could stop me
Aucun vent ou chute d'eau n'aurait pu m'arrêter
And then came the rush of the flood
Et vint alors le déluge
The stars at night turned you to dust
Les stars du soir t'ont réduit en poussière
 

source :  https://www.lacoccinelle.net/277025.html

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Insaisissable Cat Power. Non contente d'avoir exploré autant d'horizons qu'elle a sorti d'albums en onze ans de carrière, non contente de nous avoir émerveillés il y a trois ans déjà avec un splendide crève-cœur minimaliste (You Are Free), voici que la naïade la plus imprévisible de la scène indé américaine nous revient avec un album aux forts relents d'hommage : hommage tout d'abord à Mohammed Ali (alias "The Greatest") et à la boxe en tant que métaphore de la vie et d'une éducation à la dure dans l'impitoyable Sud américain sur une pochette rose qui ne laisse en rien présager de son contenu. Hommage ensuite à ces musiciens noirs, compagnons d'Al Green ou de Booker T., qui l'ont toujours fascinée et qu'elle a pu côtoyer dans les confins d'un studio de Memphis pour y accoucher de ce septième joyau.

Car ce folk rugueux gorgé d'une soul généreuse, mélange exquis d'intimisme feint et de sensualité brûlante, s'il a de quoi désarçonner, a surtout toutes les qualités nécessaires pour faire de lui l'un des plus émouvants mélanges de ce début d'année. Lorsque la voix fatiguée et triste de Chan Marshall vient se poser sur ce piano et ces cuivres rondouillards, c'est l'énergie du désespoir que ces talentueux musiciens semblent extirper d'une âme instable et meurtrie par on ne sait quoi, par on ne sait qui. Véritable jeu d'équilibriste émotionnel, The Greatest donne l'impression de se laisser dompter au fil des écoutes. Mais c'est pour mieux s'approprier nos sentiments et faire ressortir tout ce que notre cœur pourrait ressentir de plus contradictoire.

Soyeux et délicat, ce grand écart mélodique qu'est The Greatest ne doit toutefois pas cacher une noirceur et un désabusement parfois inquiétants, comme le montrent "Empty Shell" ou "Hate". Car cachés derrière de bienveillantes mélodies, les démons qui hantent Chan Marshall n'ont jamais été aussi présents. Pourtant, c'est de cette fragilité et de cette instabilité que naîtront à l'avenir des perles de cet acabit.

 

source :  http://www.goutemesdisques.com/chroniques/album/the-greatest/

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