Proposition d'exposé par Axelle Agosta, Lycée Albert Ier de Monaco, TS4, avril 2018.
Intro:
L’épreuve est une série de trois livres écrits par James Dashner, et ensuite adaptés en films à partir de 2014.
Le premier volet, « le labyrinthe » suit l’aventure d’un adolescent nommé Thomas se réveille amnésique dans une cage qui monte. Lorsqu'elle s'immobilise, il se retrouve au sein d'un grand espace, surnommé le bloc par ses habitants, eux aussi amnésiques qui se nomment eux-mêmes « blocards ». Thomas apprend rapidement que, chaque mois, la cage remonte avec un nouveau membre et une fois par semaine avec des caisses qui fournissent au bloc le matériel que les blocards sont incapables de produire eux-mêmes, et que la cour se trouve au cœur d'un labyrinthe dont la configuration change chaque nuit, et qui est parcouru également chaque nuit par des créatures monstrueuses, appelées Griffeurs. Aucun blocard n'a réussi à passer la nuit dans le labyrinthe, il a toujours fini tué par l’un d’entre eux.
Thomas fait, entre autres, la connaissance d'Alby, le chef du Bloc; de Newt, qui est le sous-chef et un ancien coureur; de Chuck, l'adolescent envoyé juste avant lui avec qui il sympathise; et de Minho, le chef des coureurs qui sont chargés de dresser une carte du labyrinthe afin de trouver une sortie.
En quoi le premier volet de cette saga symbolise-t-il le passage de l’état de mineur à l’état de majeur ?
I. Signification du labyrinthe:
Un labyrinthe (λαβύρινθος / labúrinthos en grec ancien, labyrinthus en latin), est un tracé sinueux, muni ou non d'embranchements, d'impasses et de fausses pistes, destiné à perdre ou à ralentir celui qui cherche à s'y déplacer. En latin, il signifie « enclos de bâtiments dont il est difficile de trouver l’issue ».
La première scène du film que l’on voit est l’arrivée de Thomas. Il se trouve dans une cage correspondant à un premier espace clos, et arrive au bloc entouré du labyrinthe correspondant à un deuxième espace clos, il est donc piégé et ne pourra s’en sortir qu’en trouvant la sortie cachée, ce qu’il fera à la fin du film.
Le mot désigne dans la mythologie grecque une série complexe de galeries construites par Dédale pour enfermer le Minotaure. En effet, Minos, vainqueur des Athéniens, avait condamné ceux-ci à lui envoyer chaque année sept jeunes garçons et sept jeunes filles pour être dévorés par le Minotaure, monstre mi-homme et mi-taureau qui se trouvait enfermé au fond du fameux labyrinthe. Ariane, fille de Minos, reconnut avec surprise, le jeune et illustre Thésée, fils d'Egée, roi d'Athènes. Cet homme reconnu pour de nombreux exploits, avait souhaité être du nombre des victimes afin de tuer le monstre ou de périr avec ses concitoyens. Elle se sentit enveloppée d'un intérêt très tendre et lui promit de le sauver. De son côté, il lui jura, s'il était vainqueur, d'unir sa vie à la sienne. Considérant déjà Thésée comme son époux, Ariane lui donna le bout d'un fil dont elle tenait l'autre extrémité, afin qu'il ne se perde pas dans le labyrinthe. Elle entendit bientôt les cris du Minotaure. A son retour, Thésée était avec ses compagnons, la tête énorme du monstre étendue à leurs pieds. Il a donc retrouvé la sortie grâce au fil, mais aurait-il été un vrai héros sans Ariane, s’il n’avait pas pu retrouver son chemin? Ce travail qui lui fut évité sera celui de Thomas et de ses camarades tout au long du film.
II. L’évolution des personnages:
1) A leur arrivée dans le bloc, les nouveaux ne se souviennent plus de rien, ils ont seulement le droit de se souvenir de leur prénom: comme le dit Alby, le chef, "c’est le seul truc qu’ils nous ont permis de garder". Ce sont les personnes qui les ont enfermés qui se souviennent et pensent à leur place, les blocards sont donc coincés dans un état de minorité. WCKD, dirigé par Ava Paige est l’organisation responsable de leur situation, ils contrôlent tout, leur nom est même inscrit sur les provisions que les blocards reçoivent. Malgré cela, ces derniers ont réussis à instaurer un ordre afin de préserver leur sécurité. Ils obéissent donc aux trois règles qui ont été décrétées par la communauté à savoir "tu fais ton boulot", "ne frappe jamais un blocard", car leur communauté est basée sur la confiance, et "la plus importante de toutes: tu ne vas jamais de l’autre côté". Alby et ceux qui le suivent ont choisi la sécurité plutôt que la liberté.
WCKD leur font croire que dehors c’est dangereux grâce aux griffeurs et les maintiennent dans un état de servitude, ils vivent avec des «on m’a dit». Néanmoins, comme le souligne le texte de Kant Réponse à la question: Qu’est-ce que sont les lumières, «ce danger n’est sans doute pas si grand, car après quelques chutes ils finiront bien par apprendre à marcher». C’est ce que Thomas a envie de faire, il veut apprendre à marcher, voir ce qu’il y a derrière les murs et au-delà du parc: il veut vivre et penser par lui-même. Ce que Chuck lui répond est caractéristique de leur état: «tu peux regarder autant que tu veux, mais t’as pas le droit d’entrer», on retrouve ici des similitudes avec ce que dit un tiran, «raisonnez autant que vous voulez, mais obéissez». WCKD est donc le tiran des blocards. Le contrôle de cette organisation est tel qu’ils assujettissent même les plus forts, comme les plus anciens avec Alby, ou les plus courageux osant s’aventurer dans le labyrinthe comme les coureurs.
Le soir suivant, les portes du labyrinthe allaient se fermer avant que Minho, portant le corps blessé d’Alby, ne puisse passer, et au lieu d’écouter les autres lui disant de ne pas y aller, de « limiter les pertes », il partit quand même les aider (extrait: 31min40 – 33min10). «Penser c’est dire non», et Thomas l’a fait en refusant d’abandonner ses camarades à une mort certaine. D’après lui, il est grand temps de découvrir contre qui ils doivent se battre, c’est avec cet acte qu’il entame son chemin vers un état de majeur. Il ne sera néanmoins pas sans conséquences, WCKD veulent empêcher cette évolution et n’hésiteront pas, pour cela, à éliminer les éléments divergents et de parfaits innocents pour leur faire abandonner cette idée.
Le premier film se termine sur la victoire des blocards encore en vie, les autres ayant été tués par des griffeurs, de ce fait, ils sont tous devenus des majeurs. Ils ont su réfléchir et penser par eux-mêmes ce qui les a libérés de leur servitude et de leur aliénation.
2) On peut également préciser que la quête de liberté des personnages n’aurait pas de sens si elle n’allait pas de pair avec une quête de vérité: qui sont-ils? Pourquoi sont-ils ici? Sous la volonté de qui? « WICKED est bon » est une des minces bribes de souvenir que possèdent Thomas et Téresa, la dernière personne à avoir été envoyée par la boite. Ce qui leur revient principalement sont les mots « Wicked est bon », autrement dit « le méchant est bon ». Il y a donc une dualité évidente entre le bien et le mal, entre ce que fait cette organisation, et ce qu’ils veulent en laisser paraître. Il existe seulement peu de personnes capables d’accepter cette vérité lorsqu’il s’agit d’aller examiner un griffeur tué par Thomas dans le labyrinthe, seulement 5 personnes sur une trentaine de blocards. Ils ont fait leur choix, ils ont décidés de satisfaire leur curiosité.
Lors du réveil d’Alby après une piqure de griffeur, ce dernier a récupéré ses souvenirs, et soutient le fait que Thomas fait partit de ceux qui leur ont fait ça. Sa soif de vérité est donc au maximum et là où beaucoup auraient abandonnés de peur d’assumer leurs actes, ce dernier se pique volontairement afin de connaître lui-même son histoire.
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