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Maxime Chattam, Le Sang du temps

Publié le 16 Juillet 2012, 19:33pm

Catégories : #ROMANS

Pas de rythme haletant ici, pas de frisson qui vous empêche de refermer le livre le soir venu.

 

Dans la goule du mou

 

Appelons un chat un chat et une goule une goule, le dernier roman de Maxime Chattam, qui nous avait enchantés et transportés avec In Tenebris est une grosse déception. Sorti de la trilogie - du mal - à l’américaine (L’Âme du mal, In Tenebris et Maléfices, écoulée à 400 000 exemplaires !) qui l’a révélé, pour de justes raisons, au grand public, il semble que le jeune romancier français éprouve quelque diffficulté à trouver de nouvelles marques de même qu’à asseoir un style qui lui soit propre, en dehors de la chasse aux serial killers tous plus barges et glauques les uns que les autres où il excellait dans ses précédents livres.

 

Pas de rythme haletant ici, pas de frisson qui vous empêche de refermer le livre le soir venu. Chattam juxtapose dans Le Sang du temps une double histoire évoluant en parallèle. La première aujourd’hui sur le Mont Saint-Michel et la seconde dans l’Egypte de 1928. D’un côté, Marion une jeune femme qui fuit Paris en 2005 avec l’aide de la DST et part se cacher au Mont Saint-Michel, au sein d’une communauté religieuse. De l’autre, une enquête menée par un détective privé britannique au Caire en 1928, sur une série d’infanticides abominables commis par une monstrueuse Goule... et dont Marion prend connaissance par hasard grâce au journal dudit détective retrouvé dans les archives de la ville d’Avranches et que la fraternité du Mont Saint-Michel qui l’héberge remet en ordre.

 

L’histoire démarre de manière assez poussive à la page 70 et les deux récits se rejoignent plus tard, comme l’on s’en doute, mais entre temps le lecteur fait les frais de l’opération et n’a pas grand-chose à se mettre sous la dent, excepté un inventaire touristique en règle de l’ "île" normande. Ainsi, mis à part quelques pages dédiées aux investigations égyptiennes où l’on perçoit le souffle du Chattam d’In Tenebris, l’ambiance dans ces pages n’est pas au thriller oppressant loin s’en faut. Les descriptions littéraires l’emportent ici sur l’efficacité de l’intrigue et on a l’impression que l’auteur lui-même ne croit guère au scénario qu’il nous expose. Le fantastique y est téléphoné et le paranormal fort mou.

 

Bref, a déjà mieux fait...

   
 

frederic grolleau

 

Maxime Chattam, Le Sang du temps, Michel Lafon, Collection "Thriller", 2005, 372 p. - 20,00 €.

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