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Makabi - Tome 4

Publié le 16 Juillet 2012, 21:53pm

Catégories : #BD

Un début tonitruant, pour le second cycle de la série, dédié à la psyché de Makabi !

 

On avait beaucoup apprécié le premier cycle de cet atypique Makabi chez Dupuis, et c’est en toute légitimité qu’on était un rien anxieux à l’idée d’un second cycle pouvant rompre avec la magie suscitée par cette série jusqu’ici. Autant dire qu’on est rassurés, et même plus que cela, avec ce "Juke Box" qui transcende les valeurs et l’intérêt de Makabi, par la grâce d’un scénario tout en flashes back.

 

Le scénariste Luc Brunschwig ne se complaît pas en effet dans la facilité et remporte ici haut la main le pari risqué de faire pénétrer le lecteur plus avant dans les méandres psychologiques de l’esprit torturé du sieur Makabi. Ce dernier, de son vrai nom Lloyd Singer, fluet comptable introverti du FBI (et spécialiste du combat à mains nues, eh oui !) vient d’accepter la proposition de l’agent La Bianca, avec qui il a travaillé sur le "Dossier Zéna", de devenir un "vrai" agent de terrain en suivant une formation à l’académie du FBI à Quantico.
En parallèle, La Bianca le convainc d’entrer en contact avec Patsy Lee Pumpkin, une jeune femme défigurée, seule victime survivante d’un serial killer surnommé "La chanson douce" et qui refuse qu’on l’approche.

 

Brunschwig développe alors un récit ramifié tout en ruptures, pas toujours bien servi par une colorisation fadasse d’ailleurs (seul point de regret en ce qui nous concerne), où Makabi se retrouve soumis à de nombreuses pressions de la part des stagiaires violents et sectaires de Quantico, ce qui fait que l’infortuné replonge dans un passé douloureux pour voir ressurgir ses vieux démons. Entre brimades et insultes.
Curieusement - mais c’est le charme de l’album - l’intrigue de départ devient secondaire et s’efface pour laisser place à une mise en abîme des tourments identitaires du héros soudain très borderline, à la limite de la schizophrénie, incapable de s’assumer sans un masque - à l’instar de la jeune femme défigurée par le tueur fou. Les aller et retour dans le temps se multitplient donc pour faire entendre au curieux, amateur de puzzle, la douce mélodie de l’histoire bigarrée de Lloyd Singer.

 

Dans tous les cas et pour tous les personnages principaux, plus dur sera le retour à la (bonne ?) vieille réalité. Et nous, dans notre coin, nous en sommes ravis.

   
 

frederic groleau

 

Luc Brunschwig, Olivier Neuray, Makabi - Tome 4 : "Juke box", Dupuis, 2007, 48 p. - 9,80 €.

 
     

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