Autant Poupées russes, le premier album de la série, nous avait paru intéressant, autant celui-ci est fort décevant.
Si on retrouve avec plaisir Lloyd Singer, chef comptable au FBI, le monsieur-tout-le-monde jouant ici le rôle de héros, on est moins convaincu par les manoeuvres qu’il met en place afin de protéger la petite Dolly et sa maman, Zenaïde Aboukine, une belle jeune femme russe témoin d’une affaire de traite des Blanches. La cause en est à la caricature du quartier juif de New Yok, Appleton Street en particulier, et de la famille de Singer servant de décors à ce deuxième tome.
Tout cela a un air téléphoné, l’album fait du surplace et le manque d’entrain de l’ensemble est patent. La trahison de quelques uns des membres du FBI, qui vont menacer les proches de Singer dans l’album suivant, ne surprennent personne, pas plus que la genèse en flash-back du superhéros Makabi en lequel se dédouble Singer lorsqu’il est en détresse. Poussif et décevant à l’image de sa couverture, cet Appleton Street veut donner dans le psychologique et fournit en lieu et place au lecteur un pénible moment de déjà-vu.
Du coup, le parti pris originel de sobriété graphique et d’une coloration atone se retourne contre l’objet livresque, à notre grande désolation. Il faut espèrer que Makabi - le héros masqué comme le projet BD - se secouera un peu plus dans ses prochaines aventures s’il ne veut pas sombrer dans l’oubli.
Luc Brunschwig, Olivier Neuray, Makabi - Tome 2 : "Appleton Street", Dupuis "Repérages", 2003, 48 p. - 9,50 €. |
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