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Les chemins de la liberté (exposé 2 CPES)

Publié le 3 Janvier 2012, 17:05pm

Catégories : #Philo & Cinéma

Exposé de Mlle Sczepanick

LES CHEMINS DE LA LIBERTE

 

Sommaire

 

Synopsis

 

I) La liberté à tout prix
II) L’instinct de survie

III) L’esprit combatif
Conclusion

 Synopsis
Le film « Les chemins de la liberté » sorti en 2011 est tiré d’une histoire vrai.Peter Weir a basé principalement son film sur le livre « À marche forcée » de Slawomir Rawicz,ancien soldat polonais envoyé aux goulags par les Russes et publié en 1956. Peter Weir est connu par ces autres films tels que «  Le cercle des poètes disparus », « The Truman show », « Master & Commander ». Les acteurs principaux sont Jim Strurgess, Ed Harris, Saoirse Ronan et Colin Farrell.

En septembre 1939, Hitler envahit la Pologne par l’Ouest et Staline l’envahit par l’Est. Des hommes comme Janush Wieszczek, accusé de trahison et d’espionnage seront prisonnier d’un camp de travail sibérien en 1940. Alors que la Sibérie entière les retenait prisonniers dans ce camp, quelques hommes forment une équipe dont Janush, le Polonais; Monsieur Smith, l’Américain; Valka, le bandit ; Kagik, le jeune aveugle; l’artiste ; le comédien, Soran et Voz. Puis ils s'évadent. Pour ces hommes venus de tous les horizons, s’échapper de cet  enfer ne sera que le début de l’aventure. Car comme le dit un des gardiens du camp au début du film, la Sibérie est une prison à elle-même. Sa citation exact est : « Ce ne sont pas nos armes, nos chiens ou nos barbelés qui constituent votre prison. La Sibérie est votre prison. Elle s’étend sur 13 millions de kilomètres carrés. Toute cette nature est votre gardien de prison. La nature ici est impitoyable. Si elle ne vous achève pas, les locaux le feront. Si elle ne vous tue pas, les locaux le feront. » Ils ont tous leurs raisons, leurs blessures et leurs faiblesses, mais ensemble, pour retrouver leur liberté, ils vont parcourir plus de 10 000 kilomètres, à travers la Sibérie glacée, les plaines de Mongolie, le désert de Gobi, la Grande Muraille de Chine, l’Himalaya  et enfin l’Inde qui n’est pas communiste. Un eldorado qui se fait donc lointain, dangereux, et qui va mettre à rude épreuve la détermination et le corps de ces hommes.

"Les Chemins de la Liberté" n’est pas un film d’évasion, mais l’histoire d’une quête. On peut le voir parce que Peter Weir ne s’attarde pas sur l’évasion mais plutôt par ce qu’il y a après. Le véritable enjeu du film est la conquête d’une liberté perdue et d’une nouvelle dignité.

Mon exposé va se composer en trois parties : d’abord l’envie d’une liberté à tout prix, ensuite un instinct de survie qui s’est installé et enfin un esprit combatif. On pourra se demander quelle est la place de la liberté chez un prisonnier et qu’est ce qu’elle engendre sur l’homme.

I°) La liberté à tout prix

La liberté qu’est ce que c’est ? C’est la faculté d’agir selon sa volonté en fonction des moyens dont on dispose. Dans ce film, la volonté de ces hommes est de sortir de ce camp par tout les moyens, c'est-à-dire gagner sa liberté par n’importe qu’elle moyen. La liberté s’exprime par le désir d’échapper à  toute contrainte, à toute obligation. Les hommes veulent échapper aux gestes quotidiens du goulag qu’on leur impose. Comme le travail forcé toute la journée dans des conditions difficiles ; ils n’ont pas à manger et pas d’habit chaud. On peut le voir dans une scène du film lorsqu’ils sont en train de travailler dans une vallée à couper des troncs d’arbres. Janush se nourrit d’une écorce pour pouvoir tenir.

Plusieurs sens sont donnés à la définition de liberté :                                                               
Au sens physique, la liberté signifie l’absence de contrainte. Donc ici on pourrait dire qu’ils ne sont pas libres. Un animal ou un homme est libre dans la mesure ou il n’est pas enchaîné ou enfermé. On pourrait dire également qu’ils ne sont pas tout à fait emprisonnés, dans la mesure où ils sortent du camp afin de travailler et qu’on ne les oblige pas à faire un geste en particulier. Ils travaillent mais dans la scène que j’ai dite auparavant, lorsque Janush mange une écorce, on peut voir Mr. Smith s’allumer une cigarette. Ils ne sont alors pas libres car il y a des gardiens qui les surveillent et qui les entourent de part et d’autre mais ils peuvent faire leurs gestes. La liberté physique peut aussi être une liberté de mouvement et de spontanéité de l’action. Néanmoins, il existe des contraintes naturelles auxquelles on ne peut pas échapper : l’homme n’est pas libre de voler ou de marcher sur l’eau. On peut alors ajouter que la liberté physique consiste dans la spontanéité de ses mouvements conformément à sa nature. Cependant on pourrait penser que Peter Weir veut que l’homme dépasse ces contraintes naturelles lorsqu’ils traversent la rivière gelée.                                                                                                   

Au sens moral, la liberté suppose la responsabilité de ses actes et la possibilité de choisir entre le bien et le mal. Le libre-arbitre est alors mis en avant. Sartre dit : » Chaque homme doit inventer son chemin ». Ils ont les choix entre rester dans le camp et mourir ou de partir et de vivre. Ils savent que s’évader ne va pas être facile et qu’après ils peuvent mourir à causes des conditions climatiques et autres. Mais pour eux ils mourront en homme libre. Alphonse Daudet dit que « le prisonnier voit la liberté plus belle qu’elle est n’est » Ils sont donc responsable de leur évasion et des conséquences que cela pourra entraîner. Le premier extrait que j’ai montré à l’oral montre Kabarov et Janush qui parlent du plan d’évasion. Kabarov dit à Janush qu’il connait la faille, et lui dessine un plan dans la neige du parcourt qu’ils devront effectuer. Janush veut emmener ses amis. Kabarov, pessimiste, lui dit qu’ils ne vivront pas tous et Janush lui répond en disant qu’au moins ils mourront en homme libre.                                  

Ce film fait comprendre que s’échapper pour mourir libre est une remarquable motivation. Il est des hommes et des femmes dont la volonté et la soif de vivre n’ont d’égal que leur courage et leur détermination. Périclès cite : «  Il n’est point de bonheur sans liberté, ni de liberté sans courage ». En effet ici les hommes ont un certain courage fasse à la mort et par le fait de parcourir des milliers de kilomètres pour être libre. Ils ont beaucoup de détermination car marcher pour vivre devient une contrainte et mourir serait une libération. Janush doit rentrer afin de pardonner à sa femme de l’avoir dénoncé. De plus, ils ont une grande volonté car lorsqu’ils s’échappent dans la tempête de neige, ils ont la possibilité, le choix de revenir au camp pour retrouver le « confort de camp » et pas risquer leurs vies dans cette tempête.  Mais ils ne le font pas et continuent.                                                                                                         Peut-on parler d’inconscience venant de ces prisonniers ? Dans un sens oui parce qu’ils risquent de mourir avant d’avoir fait quoi que ce soit, avant d’avoir même pas fait un quart de leur chemin. Et dans un autre sens non parce qu’ils ne mourront pas en ayant été manipulés dans des circonstances inhumaines. Ils préfèrent prendre le risque et de mourir dans une situation moins honteuse pour eux. L’intérêt réside alors dans la mise en valeur de la force de l’esprit humain car ce qui va permettre aux prisonniers d’atteindre leur but, c’est leur force physique mais aussi leur force mentale. L’envie de vivre, de retrouver les siens, de revoir sa patrie, de ne plus subir des injustices, d’être traqué voilà leur but, leur moteur. Henry Millon de Monthalant dit : «  La liberté existe toujours, il suffit dans payer le prix ».        

2°) L’instinct de survie.

 Le but de  ce film est de faire sentir le poids de la nature sur les hommes. L’illustration donnée est la toute puissance de la nature environnante, le courage de ces hommes face à la mort et la lente agonie. Le propos présent est le dépassement de soi face à une mort certaine. Un début qui survole l’évasion un peu facile des goulags mais c’est pour mieux se concentrer sur le cœur du sujet qui est l’endurance d’un voyage aux limites de l’impossible et à la survie en groupe. L’instinct de survie fait partie de l’instinct animal face à un danger, un besoin, une peur… Les animaux n’ont pas la capacité de réfléchir longtemps quand un évènement particulier survient et c’est souvent par instinct de survie qu’ils vont attaquer. L’homme contrairement à l’animal peut penser mais lorsqu’il souffre de la faim, du froid, il va agir comme un animal. L’extrait que j’ai passé montre cet instinct de survie qui s’est installé. Ils se retrouvent face à face à des loups qui sont en train de manger un animal mort, ils chassent les loups et se précipitent sur la proie morte pour la dévorer.                                                  
L’instinct de survie n’est pas souvent meurtrier dans le sens de tuer pour tuer. C’est habituellement l’instinct de survie qui prend le dessus. Quand l’animal à faim, il devient agressif et tue sa proie pour se nourrir. Dans l’extrait, leur réaction face aux loups est de l’instinct de survie. A la fois une survie face aux loups en eux-mêmes mais aussi une survie pour la nourriture car ils sont affamés. On peut même voir leur façon de se comporter quand ils sont autour de la bête morte, Valka fait comme un animal, il « grogne » les autres. Par ailleurs, comme le dit Charles de Leusse, "l’instinct de survie prouve qu’on est en vie". A part la nourriture l’instinct de survie consiste, en situation extrême,à avoir le réflexe de faire les bonnes choses pour se protéger et ainsi conserver sa condition et survivre. Par exemple, quand ils sont encore dans le camp, que les gardiens emmènent des prisonniers et qu’ils sont pris dans  une tempête de neige. Ils vont aller s’abriter dans la forêt et construire un abri avec du bois et des couvertures. Quand les prisonniers s’enfuient  du camp sous une tempête de neige, pour résister à la neige et avancer, ils vont se construire des masques à l’aide d’écorces. Dans le désert aussi, ils vont se faire des abris avec des vêtements afin de se protéger du soleil.

3°) L’esprit d’équipe.

 L’esprit combatif peut être comparé à un esprit d’équipe. Un esprit d’équipe c’est un lien entre les membres d’un groupe. Une organisation humaine c’est mis en place pour s’en sortir ensemble. Ils partent en groupe car ils savent que seul, ils n’ont aucune chance. Ils mettent alors chacun de leur côté, de la nourriture. L’homme à besoin d’appartenir à un groupe pour se sentir motivé. Surtout qu’ils auront besoin de motivation car ils vont subir un dépassement de soi intense. Après l’expérience du camp ou se pratique la philosophie du chacun pour soi, il faut qu’une fraternité entre les prisonniers se fonde. Ces hommes qui vont devoir apprendre à se connaître, vont se lier bien plus qu’ils ne le pensaient et vont souffrir ensemble de la faim, du froid, d’une marche interminable et pourtant ils seront toujours debout. Une philosophie qu’ils ont tous en tête c’est qu’il faut avancer pour vivre. D’où leur marche de plusieurs milliers de kilomètres, toujours allé plus loin. Chaque disparition devient alors une perte difficile pour le moral. L’esprit d’équipe se fait ressentir lorsqu’ils rencontrent Irena. Certains pensent que l’intégrer dans le groupe pourrait les ralentir et elle pourrait être un boulet. Leur survie serait alors mise en jeu. D’autre ce mette du côté humaniste : on ne la laisse pas. Finalement le côté humaniste le remportera, ce qui montre un esprit d’équipe. L’arrivée cette femme dans l’histoire pose des questions. L’aurait-il accepté si celle-ci était un homme ? L’extrait que j’ai montré montre Janush qui croit voir au loin un Oasis, mais découragé il pense que c’est un autre mirage. Ces coéquipiers veulent aller voir quand même, même si ce n’est pas sur leur direction et Janush, lui, veut continuer sur leur chemin en direction du Sud.  Leur décision d’aller voir s’il y a de l’eau est une décision prise dans l’adversité au péril de leurs vies. Ce choix peut leur être fatal dans le sens ou ils vivent s’ils trouvent de l’eau ou ils peuvent mourir dans le cas contraire.

Cependant l’esprit combatif est aussi présent lorsqu’on est seul. Peut-être qu’il est moins fort mais il est présent. L’inconvénient d’être seul c’est que si on se décourage personne n’est derrière nous pour nous pousser, on doit trouver la force seul.

  Conclusion

La liberté est une réelle motivation pour un homme, plus particulièrement pour un prisonnier. C’est une raison de survie. Une fois sorti du goulag les prisonniers, souffrant de tout ce qui les entourent, rencontrent la vrai nature de l’homme face à la faim et donc de la survie.

« Les chemins de la liberté » soulèvent d’autres questions philosophiques comme le pouvoir, le clivage entre nature et culture, la relation à l’autre. La liberté, les prisonniers la recouvrent aussitôt les frontières du goulag franchies, mais comme le suggère le titre du film, ils ne sont que sur le chemin de la liberté car qu’est ce qu’être vraiment libre sinon ne plus être dans la fuite  et avoir une vie à soi ?

 Annexes

 

1°) La liberté à tout prix.

-Texte de Spinoza, l’Ethique (1677), partie III, «  des affects », proposition II : p 69 du manuel de philosophie de terminale.

- Texte de Freud, Métapsychologie (1915) «  l’inconscient » : p 71 du manuel

- Texte de Hobbes, Léviathan (1651) II, XXI : p 526 du manuel

- Texte d’Epictète, Entretiens, IV : p 530

 

2°) L’instinct de survie.

-Texte de Bichat, Recherches physiologiques sur la vie et la mort (1800) : p 348

- Texte de Rousseau, Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes (1755),  partie I : p 148

- Texte de Hegel, cours d’esthétique (1832) : p 37

-Texte de Nietzsche, le Gai Savoir (1883) : p 38

 

3°) L’esprit combatif.

- Texte de Hume, Traités de la nature ) : p 372

- Texte de Lucrèce, De la nature : p 373

- Texte de Spinoza, l’Ethique (1677) partie III «  le seuil » : p 104

- Texte de Freud, Métapsychologie (1915) « idées » : p 105

 

 Fiche technique :

- titre : « les chemins de la liberté »

- réalisateur : Peter Weir

- date : 2011

- scénario : d’après le livre «  A marche forcée » de Slawomir  Rawicz

- pays d’origine : Etats-Unis

- genre : drame

- acteurs : Jim Strurgess (Janush) ; Ed Harris (Mr.Smith) ; Saoirse Ronan ( Irena) ; Colin Farrell ( Valka)

 

SYNOPSIS :

En 1940, des prisonniers s’évadent d’un camp de travail sibérien. Pour ces hommes venus de tous les horizons, s’échapper de cet enfer ne sera que le début de l’aventure… Ensemble, pour retrouver leur liberté, ils vont parcourir plus de 10 000 kilomètres à travers la Sibérie glacée, traversant les plaines de Mongolie, les fournaises du désert de Gobi puis la Grande Muraille de Chine pour franchir les sommets de l’Himalaya.

 

I-      UNE LIBERTE A TOUT PRIX

II-    L INSTINCT DE SURVIE

III-  L ESPRIT COMBATIF

 

Citations :

-        Sartre : « Chaque homme doit inventer son chemin »

-        Alphonse Daudet : « Le prisonnier voit la liberté plus belle qu’elle n’est »

-        Périclès : « Il n’est point de bonheur sans liberté, ni de liberté sans courage »

-        Henry Million de Monthalant : «  La liberté existe toujours, il suffit dans payer le prix »

-        Epicure : « Quand on se suffit à soi-même, on arrive à posséder ses biens inestinable qui est la liberté »

 

Conclusion :

Liberté= motivation pour vivre chez un prisonnier

La liberté, les prisonniers la recouvrent aussitôt la frontière du goulag franchies, mais comme le suggère le titre du film, ils ne sont que sur le chemin de la liberté. Qu’est ce qu’être libre sinon ne plus être dans la fuite et avoir une vie à soi ?

 

 

 

 

 

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