L’ennemi est ici la politique environnementale qui ne tient pas compte des alertes écologiques
L’histoire
Annoncé par le paléoclimatologue Jack Hall dans un avenir lointain, un changement climatique aussi soudain que violent de gigantesques ravages à l’échelle du monde entier. Cet " âge de glace " provoque bientôt des phénomènes catastrophiques : températures polaires, inondations, grêle et tornades menacent de détruire rien moins que l’humanité si elle ne se ressaisit pas.
Jack parvient à convaincre le Président des Etats-Unis d’évacuer le pays pour sauver des millions de personnes qui peuvent encore l’être avant de se lancer, en spécialiste des régions arctiques, dans une course contre la montre pour sauver son fils parti à New York où la température est inférieure à - 20° C...
L’âge de glace
Evidemment, si l’on vous dit Universal Soldier, Stargate, Independence Day, Godzilla ou Le Patriote, vous ne pensez pas spontanément à un bijou du 7e art. Pourtant ce n’est pas un énième blockbuster que nous sert là Roland Emmerich, quand bien même le scénario de The day after tomorrow paraîtrait-il des plus insipides. Ce film catastrophe se base en effet sur les seuls phénomènes naturels afin de justifier les inhumaines perturbations qui vont s’abattre jusqu’à plus soif sur le monde, et en particulier sur le nord des Etats-Unis, attendu - ce qui reste plausible - que le réchauffement de la planète entraîne une perturbation du Courant Atlantique Nord (le Gulf Stream), d’où le paradoxal refroidissement de l’hémisphère nord.
S’il est dommage de fait que le réalisateur réduise le point de vue cosmopolitique de départ à la seule quête d’un brillant climatologue accaparé à outrance par ses recherches - il a tout de même le mérite d’avoir énoncé lors d’un congrès la théorie qu’un réchauffement de la planète pourrait entraîner une période glaciaire d’environ 200 ans ! - et qui va devoir mouiller le maillot pour récupérer son fils, la question des problèmes environnementaux est le véritable personnage de ce film mené blizzard battant (voir, entre les morts de plusieurs protagonistes, la critique à peine dissimulée de non-ratification par les USA des accords de Kyoto sur la réduction des effets de serre).
Puisque les effets spéciaux en font des tonnes (de ce côté, le paquet a été mis et franchement nul ne peut, muni d’un bon home cinéma, contester que le spectacle est au rendez-vous), Emmerich a choisi une histoire efficace où les dialogues n’occupent pas une place démesurée. La tempête, rien que la tempête, tout pour la tempête, tel est le mot d’ordre. Et cela fonctionne, à plein régime : il suffit de bien s’imprégner des canaux arrière pendant les séquences où le gel létal se répand pour en être convaincu : c’est le bruit du froid sclérosant que l’on perçoit alors, ce subtil et irréversible craquement annonciateur de terribles morsures, du corps et de l’âme... Quel spectateur n’éprouvera pas un frisson et ne sentira pas le froid l’envahir insidieusement au prorata des images qui défilent (l’inondation de New York, les tornades de Los Angeles en tête de liste ou, le plus beau, ce tanker fantôme qui dérive, silencieux et lent, dans un New York submergé), on se le demande ?
US go home !
Foin de tout américanisme et patriotisme en veux-tu en-voilà, ses habituelles (et détestables marques de fabrique), Emmerich privilégie certes l’angle de vue américain - Une Amérique qui ne sort pas vraiment grandie de l’affrontement avec dame Nature, il faut le noter au passage - mais il ne fait pas de ses personnages, assez caricaturaux au demeurant, des superhéros métahumains, ce qui renforce la crédibilité de cette aventure, hormis un final insipide. Plus invisible, moins extérieur et barbare qu’à l’accoutumée, l’ennemi est ici la politique environnementale (celle de mister Bush), qui ne tient pas compte des alertes écologiques, symbolisée par un vice-président obtus qui sera le responsable de la mort de millions d’individus. Le discours présidentiel de rigueur et l’incontournable " The Star Spangled Banner " irritent toujours, certes, ce qui n’empêche le film de loucher vers une certaine auto-dérision.
Sans doute n’est-il pas innocent en ce sens que le président américain meurt ici pendant son transfert vers le sud du pays... Ni que les citoyens américains soient contraints pour sauver leur peau de wasp de passer illégalement la frontière mexicaine, en franchissant le mythique Rio Grande... Pour une fois, ce ne sont ni les politiques ni les militaires qui sauvent le monde mais des scientifiques new age responsables - quoique souvent exclus des cénacles de la reconnaissance institutionnelle et acceptant le croisement de plusieurs disciples, telle ici la climatologie, l’hydrodynamique et la physique.
Un beau mélange assurément qui, mis en valeur par les impressionnants bonus (plus de 3h30 !) proposés par le savoir-faire de Fox Pathé Europa, ne laissera personne de glace. Surtout quand on sait, dernières statistiques scientifiques à l’appui, que la planète a perdu 10% de sa surface enneigée en 40 ans, et la glace de l’océan arctique 40% de son volume en 50 ans.
frederic grolleau Le Jour d’après - Édition Collector 2 DVD o Titre Original : The Day after Tomorrow Réalisation : Roland Emmerich Avec : Dennis Quaid, Jake Gyllenhaal, Emmy Rossum, Sela Ward, Ian Holm, Tamlyn Tomita o Date de parution : 26 novembre 2004 o Éditeur : Fox Pathé Europa Présentation : Keep Case Prix : 30, 00 € Format image : Cinémascope - 2.35:1 Zone et formats son : Zone : Zone 2 Langues et formats sonores : Français (DTS), Français (Dolby Digital 5.1), Anglais (Dolby Digital 5.1 EX) Sous-titres : Français Détails de l’édition : Bonus : o Une Edition 2 DVD : DVD 1 : o Le commentaire audio de Roland Emmerich et de Mark Gordon (le producteur) DVD 2 : o Le Making Of o Les interviews de l’équipe du film o Les scènes en multi-angles o Les séquences coupées 3 reportages o Les effets spéciaux o Les décors o Le casting
| ||
Commenter cet article