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Ian Rankin, Nom de code : Witch

Publié le 16 Juillet 2012, 11:19am

Catégories : #ROMANS

Un roman haletant à lire pour la jouissive perception de la french touch par un Rankin toujours aussi épatant...

 

 

Pas facile pour un romancier de proposer un titre qui contienne le mot witch : au pays des « sorcières » la concurrence est rude en effet, surtout depuis certain Blair Witch Project sanguinolent, qui fit couler à la fois beaucoup d’encre et d’hémoglobine. Est-ce la raison pour laquelle ce volumineux roman de Jack Harvey, alias le réputé Ian Rankin, est passé relativement inaperçu lors de sa sortie ? Toujours est-il que ce thriller de bonne facture méritait de ressortir des oubliettes où il se tenait, ce qui est chose faite grâce au Livre de Poche.

 

 

Il faut dire que, depuis, Ian Rankin, est devenu fort connu pour les enquêtes de son inspecteur désabusé, Rebus, et n’a plus besoin de passer par son pseudonyme de Jack Harvey pour joindre les deux bouts. Il est d’ailleurs assez intéressant de lire Rankin dans un autre contexte que celui où on le connaît habituellement. L’histoire se déroule certes en majeure partie en Ecosse, fidèle en cela au précepte rankinien de base, mais aussi en France. La Special Branch et le MI5 recherchent en effet depuis longue date une femme : Witch, terroriste internationale particulièrement dangereuse et performante. Mais, tout comme l’héroïne du Transparences d’Ayerdhal, Witch parvient toujours à s’esquiver, sans laisser de traces, parce que personne n’est capable de la décrire avec précision. La terroriste - tueuse à gage - mercenaire sait en revanche annoncer sa venue, et elle se signale aux autorités cette fois-ci en faisant d’abord exploser un bateau de plaisance au milieu de la Manche puis en exécutant un banquier en Ecosse. Tout cela juste avant l’arrivée imminente, à Londres, de nombreux chefs d’Etat, tous les services secrets sont en émoi.

 

 

Là où Nom de code : Witch est intéressant, c’est justement dans le descriptif de la collaboration, compliquée et contrariée, entre services secrets français et britanniques, entre Calais, Paris, l’Allemagne et une fête foraine à Brighton. Remarquablement documenté, Rankin campe des personnages dont on se plaît à suivre le cheminement et les interrogations, engagés qu’ils sont tous dans une course contre la montre pour éviter que Witch ne frappe de nouveau au Centre de conférences proche de Buckingham Palace qui paraît sa cible pressentie. Un roman haletant à lire pour la jouissive perception de la french touch par un Rankin toujours aussi épatant dès qu’il s’agit de camper des individus en proie à leurs propres tourments mais résolus nonobstant, par la force des choses, à « faire avec »...

   
 

frederic grolleau

Ian Rankin, Nom de code : Witch , Le Livre de Poche coll. "Thrillers", 2004, 578 p. - 7,50 €.

 
     

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