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Choisissons-nous ce que nous sommes ?

Publié le 13 Mai 2013, 09:52am

Catégories : #Philo (textes - corrigés), #Dissertations d'élèves

Choisissons-nous ce que nous sommes ?

     Proposition de traitetment par Thomas Normand, TS, Lycée militaire de Saint-Cyr, 2012-2013

 

            A chaque échec de la vie, il arrive le moment où on se demande ce qui ne va pas pour nous, pourquoi on échoue ainsi, pourquoi nous sommes différents de gens qui réussissent. En somme, on se demande pourquoi nous sommes nous et qui en a décidé ainsi.

            Dans d'autres conditions, on se réjouit simplement d'être arrivé au point que nous voulions grâce à la ruse, en changeant de personnalité, en faisant semblant de ne pas être ce que nous sommes. Et en jouant un rôle comme celui-ci, il est possible de perdre sa vraie identité. Tel l'acteur qui serait resté bloqué dans le rôle qu'il a tant aimé jouer.

            Alors que sommes-nous vraiment ? A-t-on le choix d'être ce que nous voulons ? Mais ce choix s'adresse à quelle partie de nous ? Sommes-nous vraiment quelque chose ? Si nous avons le choix, sommes-nous libres ? Pouvons-nous devenir quelqu'un sans être responsable ? La liberté induit-elle la responsabilité ? Sommes-nous libres d'être libres ? Libres de qui nous voulons être ?

 

            Pour répondre à ces questions, nous verrons d'abord ce que nous sommes et quelle partie de nous pourrait-on éventuellement choisir. Ensuite nous verrons ce qu'implique le choix, entre liberté et responsabilité. Enfin nous terminerons en nous demandant si le non-contrôle de nous-mêmes n'est pas un échec de la morale.

            Alors, sommes-nous libres de choisir ce que nous sommes ou sommes-nous condamnés à ne pas être libres d'être ce que nous ne sommes pas ?

 

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            S'il était possible de choisir ce que nous sommes, il faudrait déjà s'entendre sur ce que nous inclut. De même, parle-t-on de l'« être » physique ? Ou alors quand je « suis », c'est de ma conscience que je parle ? Et, dans l'hypothèse d'un choix, il faudrait savoir si je peux être différentes choses ? Et ce « nous » est-il seulement pour moi ou peut-on parler d'un collectif ? Une conscience collective est-elle envisageable ? En somme, sommes-nous quelque chose ?

 

            On pourrait penser que « nous sommes » évoque l'être physique d'une personne telle que sa couleur de cheveux, sa taille, sa corpulence. Alors les traits physiques d'une personne pourraient-ils être un choix ? Il semblerait que non puisque toutes choses sont comprises dans la génétique et une certaine évolution serait inchangeable. Cependant, le mode de vie et les conditions extérieures sont aussi importantes pour façonner notre « nous » extérieur ; ainsi faire un choix du milieu -s'il est possible d'en faire un- reviendrait à faire un choix sur ce que nous voulons devenir et ainsi choisir ce que nous sommes. Mais parle-t-on seulement de l'être physique ?

            En effet, l'être n'est pas seulement physique, il est aussi une conscience, une pensée. Mais alors que sommes-nous ? Une simple conscience connectée au monde subissant tout ? Ou justement l'être que nous sommes est différent des animaux ?

 

            Le fait que nous sommes avant tout des êtres vivants est dû à l'existence de notre conscience. Tout d'abord, l'existence de notre conscience végétative, commune à tous les animaux, permettant de rester en vie. Cependant, cette dernière ne semble pas laisser d'alternative puisqu'elle obéit directement aux besoins vitaux, aux choses nécessaires, qui ne peuvent pas ne pas être. Ainsi, si un choix était possible, ce serait celui de la vie et de la mort, et la mort est-elle vraiment possible lorsqu'on répond à notre conscience végétative ?

            Alors, on peut évoquer une autre conscience, la conscience réflexive. Cette dernière définit l'être humain en tant que tel puisqu'elle conduit à la réflexion, puis à la réflexivité qui nous rend conscients de notre conscience. Le fait d'être conscient tel que cela, permet de nous replacer dans notre milieu, de la comprendre et de l'appréhender. Alors choisir avec notre conscience réflexive reviendrait à faire un choix sur les informations reçues, les perceptions, pour finalement n'autoriser qu'une partie. Cependant, si choix il y avait, il serait forcément conscient et donc ce choix n'aurait plus d'intérêt. Puisque s'il est possible de réfléchir au choix de réfléchir sur nous-mêmes, c'est que nous réfléchissons sur nous-mêmes donc ce choix n'a plus de raison d'être. En effet, un animal qui ne réfléchit pas ne peut traiter les informations autrement que par sa conscience végétative, sinon il deviendrait un être de la pensée, en somme un être humain. Alors si nous sommes ce que nous sommes, c'est parce que nous avons conscience de l'être, dans le cas inverse nous ne serions pas. Et pour Sartre, le fait de penser est inné en nous et va de pair avec le corps. Nous ne pouvons pas ne pas être. Ce qui montre bien que le seul choix laissé à la conscience réflexive n'en est pas un. Alors, s'il existe un choix c'est que le dernier type de conscience qui est visé.

            Selon Alain, la conscience est toujours morale. Cette dernière intériorisée deviendrait l'éthique qui est la base de nos valeurs du bien et du mal. Cette conscience est réservée à l'Homme. Ainsi, nos actes et nos choix seraient dépendants d'un rapport à la morale, puisque cette dernière use d'un « juge intérieur » qui pourrait nous faire ressentir de la honte, un malaise dû à la mauvaise conscience. En somme, un non-respect de cette conscience pourrait être la cause de répercussions. Alors si nos comportements sont le résultat de cette conscience, nos actes qui nous définissent seraient dûs à la morale. Cette dernière serait alors nous. Mais, en réalité, ce que nous sommes est-il vraiment assimilable à nos actions ? Il est toujours possible de faire des choses justes mais pour autant les regretter, à l'inverse, il est possible de faire des choses immorales même si notre juge ne le veut pas. En effet, s'il est possible d'avoir mauvaise conscience, c'est donc qu'il est possible d'avoir échappé à la conscience. Alors nos actes ne définissent pas ce que nous sommes mais seulement qui nous sommes aux yeux des autres. On peut donc penser que « être » s'inscrit de deux manières, à la fois l'être intérieur qui serait l'addition des lois morales et l'intériorisation faite de celles-ci, mais aussi l'être qui serait défini par l'altérité, par la vision de ce que les gens voient en nous. Seulement, pour avoir conscience de cette altérité, il faut être conscient et donc si le choix du physique est possible, celui de la conscience ne l'est pas. Si je suis conscient, Je suis l'être humain que je suis, j'ai des valeurs morales, je me confronte à l'altérité ; En revanche, si je n'ai pas de conscience, je ne suis plus ce que j'aurais sur que j'étais si j'avais eu une conscience. Seulement, malgré tout ceci, sommes-nous vraiment quelque chose ?

 

            Il est vrai que si nous ne sommes rien, nous ne pouvons choisir d'être quelque chose. Mais c'est ce que Descartes considère comme irréfutable dans sa théorie du doute hyperbolique, puisque remettant tout en cause, il établira que si je pense c'est que j'existe. Je ne sais pas ce que je suis mais je suis.

 

            Alors, même si notre être est défini de différentes façons, la vraie détermination est la morale. En effet, la réflexion exige d'être pour pouvoir agir, alors le choix n'est pas possible. Pour dire que je choisis ce que je suis, cela reviendrait à choisir ma morale. Cependant, qu'est-ce que signifie choisir ? Quels choix avons-nous ? Ce choix est-il synonyme de liberté ? Avons-nous vraiment le choix ?

 

                                                           *

 

            Le terme choisir implique que plusieurs possibilités s'offrent à nous. Mais est-il toujours possible de choisir ?

            Pour certains, nous avons toujours le choix de faire un choix. Ainsi, le choix élémentaire serait d'accepter ou de refuser. Seulement, si nous pouvons toujours faire un choix, une notion de responsabilité est accolée à nos actes. En effet, s'il est possible de ne pas faire quelque chose de mal et que nous le faisons, nous devons assumer la responsabilité de cet acte. Alors, s'il est possible de choisir, en est-il de même pour la conscience ? Le choix de la conscience impliquerait-il la responsabilité liée à cette dernière ?

            Comme nous l'avons montré, la conscience est toujours présente. Alors, le choix ne serait pas de la conscience mais plutôt du contenu de celle-ci. Ainsi, pour Alain la conscience morale étant dispensée par Dieu, elle serait la même pour tous et il serait impossible de la modifier ou de la refuser. Mais alors, si nous n'avons pas eu le choix de cette conscience est-on responsable de son contenu ? Un homme qui viole des enfants à cause de problèmes mentaux n'existe alors pas, c'est seulement le contenu de conscience qui lui a été attribué. En somme, si la responsabilité vient du choix et non de la présence de la conscience, le fautif ne l'est pas vraiment.

 

            Pour Freud, la conscience morale est due à l'intériorisation des exigences et des interdits parentaux , à l'éducation plus simplement. C'est donc que notre conscience n'aurait pas le choix d'être comme elle est puisqu'elle proviendrait de nos parents qui, eux, auraient reçu la leur de leurs propres parents. Et encore une fois, si la responsabilité vient du choix, nous ne sommes pas responsables. Par exemple, un prisonnier récemment jugé pour inceste s'est expliqué par le fait que chez lui, il est normal qu'un père ait des relations avec sa fille à un but éducatif. En effet, cet homme est originaire d'une île isolée où il est normal de faire cela. Alors peut-il vraiment être jugé en tant qu'allant contre la morale ? Est-il responsable ? En France, oui.

 

            Mais, si ce choix était possible, serait-ce un gage de liberté ? Quelle serait cette liberté ? En effet, on pourrait penser que si nous avons le choix, nous sommes libres. Mais dans quelles conditions ?

 

            Pour Descartes, nous sommes toujours libres, la liberté est infinie. Le simple fait de penser qui je suis pourrait me permettre de l'être ou de le devenir. Si je suis libre, je choisis ce que je suis et je suis responsable. Alors la liberté serait une contrainte de responsabilité.

            Sartre, quant à lui, considère que nous sommes « condamnés à être libre », la liberté serait universelle et pour lui elle ne serait pas un choix. Mais de même que pour la conscience, si je n'ai pas le choix d'être, suis-je vraiment ? La liberté ne pourrait-elle pas se définir comme la possibilité d'être prisonnier ? Alors même si, pour Kant, ce serait une facilité de mineurs, la liberté d'être soumis devrait exister et cette soumission pourrait être un choix fait pour montrer que j'ai le choix. Mais si on en revient à la responsabilité, si je peux choisir de ne pas être libre, la liberté n'inclut pas la responsabilité mais au contraire, c'est le choix d'être soumis qui me rend responsable. Mais alors, si j'ai le choix, la liberté n'est pas une contrainte alors elle doit être aussi sous ma responsabilité. Et donc, en étant soumis à ma conscience morale je suis responsable puisque je peux tout de même aller contre elle. Alors la liberté serait de choisir d'aller contre ce que nous sommes. Puisque je ne choisis pas ce que je suis mais que je choisis d'être libre et d'aller contre ce que je suis.

 

            Mais le fait de choisir est-il toujours conscient ou alors ce que nous sommes est-il défini par autre chose ?

 

            Freud publie en 1915 la Métapsychologie où il dit « qu'une chose se passe dans ton âme ou que tu en sois de plus averti, voilà qui n'est pas la même chose ». Il évoque aussi le terme d'Inconscient qui serait l'espace où la conscience n'est pas. La thèse que tout n'est pas conscient avait déjà été utilisée par Leibniz qui avait marqué une distinction entre la perception et l'aperception évoquant alors une séparation entre la conscience réflexive et les perceptions. Pour Freud, l'inconscient est une entité propre qui, comme la conscience, fait partie de la vie psychique (la vie de l'âme). Ses travaux lui ont permis de justifier l'inconscient grâce à la psychanalyse. En faisant des expériences sur ses patients qu'il arrivait à guérir de symptômes tels que la répétitions d'actes, les lapsus, les rêves par une simple prise de conscience de la cause. Ces symptômes ne seraient, pour Freud, que des indices laissés par la conscience pour découvrir un refoulement.

            En effet, L'Inconscient est le siège des désirs inconscients qui sont liés à la vie biologique (reproduction et conservation). Seulement, ces désirs peuvent aller à l'encontre des impératifs sociaux, légaux et moraux (indispensables pour la vie en société). Alors s'ils sont contradictoires, l'inconscient refoule ces désirs qui réaparaissent sous forme des pulsions (poussées inconscientes) afin de devenir conscients. Ainsi Freud, dans sa deuxième topique, dis que la vie psychique est le Moi (Ich), la réalisation, qui est bloqué entre le ça (Es), le désir inconscient, et le Surmoi (Uber Ich), les codes moraux. Les pulsions sont les désirs du ça voulant accéder au Moi. « Là où le ça était, le Je dois advenir », c'est le but de la psychanalyse de Freud qui pense qu'en faisant prendre conscience d'un lapsus, par exemple, ce dernier étant le « travestissement » d'une cause, l'effet s'annulera. Freud croit donc que l'Inconscient est en réalité le lieu de façonnage des enfants, nous serions alors ce que notre inconscient a voulu. Et Bettelheim le soutient également en disant que ce sont les contes de fées qui façonnent l'inconscient et donc les enfants.

 

            Alors, si comme Freud le dit, c'est l'inconscient qui influence l'être humain pour ses goûts, ses envies, ses centres d'intérêts, il n'y a pas de choix de qui nous sommes. Le choix reste donc entièrement conscient mais, même consciemment il semble que nous n'ayons pas toujours le choix. Et comme le dit Rimbaud « Je est un autre ».  Alors comment pouvons-nous choisir ce que nous sommes si nous ne savons déjà pas qui nous sommes et d'où notre « je » vient ?

 

            Et donc, si comme le dit Freud nous sommes à cause de l'inconscient (ce que nous sommes n'est pas conscient), comment les lois morales peuvent-elles encore être respectées ? L'Inconscient Freudien va-t-il à l'encontre de ce que nous sommes ? Et alors où va notre responsabilité ?

 

                                                          

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            En effet, si comme pour Freud, la raison à l'inexpliqué est l'inconscient, comment garder une morale ?

            Pour Husserl, « Toute conscience est consciente de quelque chose », ce qui implique forcément que nous sommes conscients et si nous le sommes, nous sommes également moraux. Pour lui, rien ne peut enlever l'aspect moral à nos actes.

 

            Sartre dira que l'inconscient est impossible et n'est que mauvaise foi. C'est alors d'une façon consciente que l'on nie les règles morales en s'appuyant sur l'inconscient « Un homme qui se cache derrière l'excuse de ses passions (…) est un homme de mauvaise foi ». Il sera soutenu par Paul Ricoeur qui ira plus loin en désignant l'inconscient comme l'échec de la morale « La conscience cherche une irresponsabilité de principe (…) Le goût pour les explications freudiennes, c'est le goût pour les descentes aux enfers afin d'y invoquer les fatalités d'en bas. » Pour lui, l'inconscient est seulement la déresponsabilité. C'est une facilité de tout expliquer par l'Inconscient freudien.

 

            Alain dira que l'hypothèse de Freud est à la fois une erreur théorique puisqu'il serait absurde qu'un autre soit en moi et que je ne me contrôle pas, ainsi qu'une faute morale puisque cette théorie comme l'a évoqué Ricoeur enlève la responsabilité qui alors semble effacer les conséquences morales.

            Justement, peut-il y avoir une morale sans responsabilité ? Comme on l'a évoqué la responsabilité semble venir du choix. Puis-je dire que je suis responsable si je n'ai pas le choix ?

 

            Pour certains, le simple fait d'être conscient suffit à rendre responsable quelqu'un, puisque si je suis conscient, je peux agir et j'ai le choix donc quelqu'un de conscient ne pourrait pas ne pas avoir le choix. Car même si je cède à un besoin vital en mangeant mon ami emprisonné sur une île déserte avec moi, je fais quelque chose de mal car j'aurais pu me laisser mourir pour qu'il vive. J'aurais pu être vertueux. Et dans le cas où la responsabilité n'existe plus, seul le fait d'être vertueux nous permet de vivre en société.

 

            Mais alors, le seul moyen de ne pas avoir le choix serait à cause de l'inconscient et si ce dernier existe, les valeurs morales ne peuvent exister. L'inconscient étant par définition amoral, une faute immorale commise par l'inconscient, ne peut pas être considérée comme telle. L'inconscient amoral ne peut pas faire de choses morales ou immorales. Et donc les actes inconscients peuvent aller à l'encontre des valeurs morales.

            L'inconscient est-il nous ?

 

            Pour Merleau-Ponty, l'inconscient est justement le lieu qui est nous qui veut surgir pour ne plus être bloqué par les interdits moraux. Mais si l'inconscient est nous, alors nous serions des êtres de l'amoralité qui n'agissent que d'une façon égoïste en se préoccupant d'eux. Ainsi comme le pense Nietzsche, les lois morales sont la barrière qui bloque notre vrai être qui est régi par les lois biologiques. Et l'homme qui accepte ces lois est certes moral mais il est faible. Alors si l'inconscient est nous, nous choisissons de refoulement de notre vrai être. A moins que nous ne puissions choisir de le refouler. Dans ce cas-là, nous ne pourrions ni choisir d'être nous ni choisir de ne pas l'être. C'est donc que nous ne pouvons ni choisir ce que nous sommes (car nous sommes en réalité bloqués dans l'inconscient) mais nous ne pouvons pas non plus choisir ce que nous ne sommes pas puisqu'étant régis par la morale.

 

            Alors, on peut encore parler de la responsabilité. En effet, si mon vrai moi est dans mon inconscient, alors je suis responsable de mes actes inconscients puisqu'ils m'appartiennent. Mais si l'inconscient est un être qui a seulement une conscience végétative, il n'est pas humain puisque ne pouvant penser. Alors avoir le choix de laisser l'inconscient amoral prendre le dessus reviendrait à devenir une espèce de conscience végétative qui ne pourrait plus être jugée par les codes moraux puisque non humaine, alors la responsabilité disparaitrait. Je ne peux donc être responsable de mon inconscient puisqu'étant une espèce végétative.

            Cette théorie semble aussi abandonner la vie en société et tous les codes moraux. Or, est-il possible de faire cela si on veut survivre ?

                                                                      

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            On a donc pu voir que nous sommes des êtres humains mais surtout des êtres de la pensée. Ainsi nous avons le choix de ce que nous faisons, sans vraiment pouvoir changer qui nous sommes. De plus, le terme choisir implique une liberté qui devient une responsabilité si ce choix est avéré. Cependant, ce choix semble être réfuté par la thèse de l'inconscient freudien puisqu'incontrôlable. Cet inconscient qui définit qui nous sommes pourrait en fait cacher qui nous sommes vraiment. Alors en n'ayant pas le choix que notre nous soit inconscient, nous n'avons pas le choix de ne pas être ce que nous sommes, nous ne pouvons même pas choisir qui nous ne sommes pas puisque cet être est soumis aux lois morales. Ces dernières remettant en cause l'inconscient par les responsabilités des actes.

            Mais si nous ne sommes pas libres d'être nous ou quelqu'un d'autre, peut-on être responsable d'être ce que nous ne sommes pas ?

 

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