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Apocalypto (exposé CPES)

Publié le 14 Décembre 2012, 11:09am

Catégories : #Philo & Cinéma

Apocalypto

 

exposé CPES 2012 par mr Chappot de la Chanonie

 Introduction :   
     
Apocalypto est un film sorti en Amérique du Nord le 8 décembre 2006 réalisé par Mel Gibson.

         L'histoire se déroule en Mésoamérique (Nord du Mexique jusqu'au Costa Rica) et plus précisément dans la péninsule du Yucatán (Sud-est du Mexique) à la fin de l'époque post-classique (du X au XVIème siècle) précisément juste avant l'arrivée de colons espagnols donc début des années 1500.

 

         Résumé de l’œuvre :

         Patte de Jaguar est le fils du chef d'une petite tribut forestière. Son destin bascule lorsque leur village est razzié par des guerriers Mayas chargés de rapporter des captifs pour les prochains sacrifices humains de leur cité, Fait prisonnier et emmené de force, Patte de Jaguar fera tout pour survivre et retrouver sa femme et son fils qu'il a cachés pendant l'attaque du village.

 

         Dans le contexte de ce film, nous étudierons la question :

Toute croyance est-elle contraire à la raison ?

 

         Dans une première partie je ferai savoir quel est la définition de la croyance puis quel est celle de la raison.

        Dans un second temps je montrerai en quoi toute croyance n'est pas contraire à la raison.

         Puis j'expliquerai en quoi certaines croyances, notamment religieuses s'opposent à la raison.

 

 

1.                A. Définition de la croyance  


        
Croyance vient du latin « credere », croire, qui est une disposition de l'esprit qui admet quelque chose, qui adhère à une opinion, une doctrine, une idéologie.

 

         Il apparaît dès l 'examen que nous nous heurtons à ce qu'on peut appeler le mystère de la croyance. Le philosophe Hume écrit d'ailleurs à ce sujet dans son Traité de la nature humaine : « Cette opération de l'esprit qui produit la croyance à un fait a été jusqu'ici, semble-t-il , l'un des plus grands mystères de la philosophie ».

                    On ne comprend pas comment la croyance apparaît, puis se manifeste chez l'homme.

 

         Pour Eric Weil, croire est toujours une adhésion de l'esprit, qui accorde sa confiance à une proposition ou à un énoncé qui revêt pour lui valeur de vérité :

Croire quelque chose c'est croire que cette chose est vraie.

         Weil écrit dans Logique de la philosophie : « La certitude est à proprement parler, ce qui constitue l'un des aspects essentiels de la croyance ».

 

         Selon Descartes (4ème Méditation Métaphysique), la croyance est un effet de la volonté : l'entendement conçoit les idées, la volonté y adhère, les refuse ou le met en doute. Toutefois la notion de croyance est le plus souvent utilisée par opposition à la raison et au savoir véritable. La Croyance est alors surtout considérée comme une adhésion hasardeuse, contraire à la raison.

 

         La croyance selon Kant « est un fait de notre entendement susceptible de reposer sur des principes objectifs, mais qui exige aussi des causes subjectives dans l’esprit de celui qui juge.»

         Lorsque la croyance est communicable et valable pour toute raison humaine, elle s’appelle conviction. Dans le cas contraire, elle s’appelle persuasion.

 

         Selon Marx, la croyance religieuse diminue l'usage de la raison voir bloque totalement celle-ci. La religion est « l'opium du peuple » elle naît de l'ignorance et il suffit de développer la raison pour la faire disparaître.

 

                  

                   B. Définition de la raison

 


        
La raison est généralement considérée comme une faculté propre de l'esprit humain dont la mise en œuvre lui permet de fixer les critères de vérité et d'erreur, de discerner le bien et le mal et aussi de mettre en œuvre des moyens en vue d'une fin donnée.

 

         Les philosophes voient dans la raison le propre de l'homme, la faculté supérieure qui commande le langage, la pensée, la connaissance. En tant que pouvoir de bien juger, la raison s'oppose à la folie, mais aussi à la croyance.

 

         Pour Pascal, la raison humaine est limitée. La raison doit accepter de reconnaître qu'il y a « une infinité de choses qui la surpassent », aussi bien naturelles que surnaturelles. Cette reconnaissance de ses limites par la raison est une force, la faiblesse serait de ne pas les reconnaître.

                    Tout cela nous conduit à dire que toute croyance n'est pas contraire à la raison.


1.               
A. La confiance

 
        
Faire confiance à quelqu'un est une croyance nécessaire pour vivre en société et la raison n'intervient pas. On trouve quelqu'un de sympathique sans que la raison n'intervienne. Cela ne s'applique pas qu'aux êtres humains, la science est elle aussi touchée par cela.

 

                   B. La science

 

         Les scientifiques ont en effet pour but ultime de tout expliquer par la raison mais certaines choses ne s'expliquent pas encore, à cause de l'absence de matériel plus précis que celui que l'on possède déjà par exemple. On doit donc croire en la science, lui faire confiance en espérant qu'avec le temps elle puisse tout expliquer.

 

                   C. Supériorité des croyances sur la raison

 

         On peut aussi s'interroger sur la faiblesse de la raison par rapport à la force des croyances. Sigmund Freud, dans l'Avenir d'une Illusion, a montré que si nos croyances sont si puissantes et résistent au démenti de la réalité, c'est qu'elles s'enracinent dans le désir et non dans la raison.

                    Néanmoins, certaines croyances, notamment religieuses s'opposent à la raison.


1.               
A. Excès de certaines croyances

 

 

         Certaines croyances religieuses s'opposent à la raison pour cause des excès qui en découlent. En effet le fanatisme par exemple dénature l'homme en le faisant se servir de sa croyance mais pas du tout de sa raison, qu'il oublie totalement. Il applique donc tout ce que sa croyance religieuse lui ordonne sans raisonner et cela créé des abus.

 

                   B. Croyance, Foi et Raison

 
        
D'un point de vue philosophique la croyance est une adhésion incertaine, contrairement à la raison et à la foi.

         Dans le vocabulaire spécifiquement religieux la conviction est synonyme de foi. Que la croyance puisse avoir des fondements subjectifs et objectifs, que la foi soit communicable, cela n’en fait pas pour autant des données objectives.

 

         Du point de vue de Kant, la croyance comme valeur subjective du jugement s’appelle foi seulement au deuxième degré d’assentiment où elle est insuffisante objectivement mais suffisante subjectivement. Si elle était suffisante objectivement et subjectivement, la croyance serait un savoir.

         Cette précision notionnelle faite, nous pouvons soutenir que la croyance religieuse est de l’ordre du surnaturel, qu’elle est une expérience subjective, un état de profonde conviction, une adhésion individuelle, un assentiment personnel et parfait qui exclut le doute.

 

         La thèse de Pascal se construit autour du fait que l'Acte de foi a rapport à des vérités jugées essentielles mais mystérieuses, situées au delà de ce que la raison peut saisir. Pascal distingue les vérités de raison, qui font l'objet d'une compréhension, des « vérités de cœur » qui font l'objet d'une révélation et donc de la foi. « Le cœur a ses raisons que la raison ignore » dit Pascal.

         A travers cela, il fait la différence entre croyance, raison et foi, la croyance étant une conviction personnelle irréfléchie alors que la foi est la conviction en la véracité d'une croyance et la raison une croyance avérée par des preuves logiques irréfutables. La foi est donc supérieure à la raison en ce qu'elle explique des choses que la raison ne peut comprendre, et elle est supérieure à la croyance dans le sens où une croyance n'est pas forcement sûre pour celui qui y croit.

         La foi est donc raisonnable, si elle n'est pas foi en un fanatisme bien sûr. En effet, la foi en un fanatisme est la conviction en la véracité d'une croyance par les fanatiques, cette croyance étant cependant faussée. Pour reconnaître les croyances faussées des « vraies » croyances, il faut savoir que l'« on reconnaît l'arbre à ses fruits », la société Maya et sa culture ayant pour fruits violence, viols, sacrifices, pillages et folie, on peut en cela dire que c'est un fanatisme.

 

 

 

                   Conclusion :

 


        
On peut donc dire que toute croyance n'est pas contraire à la raison car la croyance ne se limite pas à la croyance religieuse, la confiance en quelqu'un ou en quelque chose étant une croyance. La faiblesse de la raison par rapport à la force des croyances montre même que certaines croyances sont supérieures à la raison. Mais néanmoins, certaines croyances dérivantes appelées fanatiques s'opposent à la raison en ce sens qu'elles la supprime de leurs principes. On peut aussi dire pour répondre à la question posée que la foi, bien qu'elle soit une croyance, est raisonnable quand elle n'est pas foi en une croyance fanatique.

 

 

                   Commentaire des scènes du film :

 

        Scène 1 : Sacrifices humains pour le Kukulkan, divinité mésoaméricaine du serpent à plumes dans la religion maya, dieu de la résurrection et de la réincarnation et des quatre éléments, eau, feu, terre, air. Il est représenté par une flûte en os ou une piscine de sang.

         Le cœur est arraché, brûlé afin que sa fumée monte au ciel rejoindre les dieux, puis la tête de la victime est coupée pour abréger ses souffrances, mais aussi par tradition, par attachement culturel à cette partie du corps humain. Cela se déroule dans une ambiance sanglante et à nos yeux inhumaine. Ils faisaient parfois cela tous les jours pendant des mois, attendant un signe tel qu'une simple pluie ou une éclipse solaire. Les sacrifiés étaient des prisonniers de guerre.

 

         Scène 2 : Éclipse solaire, signe que la divinité a répondu. Cela nous amène a dire que cette croyance est un fanatisme. Elle est contraire à la raison en ce que les sacrifices humains sont contraires à la raison qui impose de respecter chaque vie humaine. Emportés par leurs croyances les Mayas ne prenaient plus la peine de réfléchir et appliquaient des rites monstrueux.

 

         Scène 3 : Arrivée des conquistadors, qui représente l'arrivée de la chrétienté en Amérique qui mettra fin, dans le futur de l'époque de ce film, à tout ce que l'on a pu voir avant, mais qui va de son côté, elle aussi, apporter ses mauvais fruits et donc ses excès bien qu'elle apporte surtout du bon puisqu'elle apporte une civilisation moins sanglante, où le sang n'a plus une importance divine et où la religion est basée sur l'amour et non la violence et la peur.

        

 

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