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Les hommes de Galilée

Publié par frederic grolleau sur 25 Novembre 2006, 15:28pm

Catégories : #ROMANS

Article paru dans La Recherche, décembre 2006.


Frédéric Serror, Les hommes de Galilée, Le Pommier, 2006, 392 p. – 23, 00 euros.

 

Le ciel n’a-t-il rien de nouveau à nous apprendre ?

En dépit du titre, c’est surtout de Pierre Gassendi, grand philosophe du XVIIe siècle ayant mis Galilée à notre portée, que traite ce roman de F. Serror. Nous sommes à Aix-en-Provence en 1628 : Claude-Nicolas Fabri de Peiresc, magistrat, collectionneur et astronome, se trouve plongé avec sa nièce Camille au cœur d'un procès au sujet de la naissance d'un enfant qui n'existe pas. Cette première confrontation avec la non-justesse de la justice amène ensuite Camille à travailler pour son oncle, ce qui lui vaut de se rendre en Italie où elle doit suivre de près l’affaire Galilée, jugé pour hérésie en avril 1633, pour avoir affirmé dans son Dialogue sur les deux grand systèmes du monde que la terre tourne autour du soleil. Quelques années plus tôt, les livres de Copernic, soutenant la même thèse, ont été mis à l’index par le tribunal de l’Inquisition et le dominicain Giordano Bruno a été brûlé vif…

 

Or, cela le lecteur le découvre autour et au détour d’un texte savamment orchestré par le romancier, Camille n’a de cesse que de vouloir de déchiffrer un message crypté découvert dans un des livres savants de Peiresc – un ouvrage pour le moins explosif rédigé par Gassendi et mettant en corrélation Epicure et Galilée dans leur approche, objective au risque d’être profane, de l’univers. Les hommes de Galilée expose ainsi la formation tant philosophique que scientifique que reçoit Camille, de l'observatoire de Gassendi jusqu’à l'atelier de Nicolas Poussin à Rome, en hommage avoué à l’esprit de curiosité des penseurs et des « chercheurs » avant l’heure de ce siècle qui précède les Lumières.

 

Si le tutoiement mis en place entre le narrateur et lecteur mime l’exigence de distanciation critique incarnée par Galilée et consorts, on regrette toutefois que ne figurent pas en fin d’ouvrage les extraits de « vrais » textes qui sont d’habitude la marque de la collection « Roman & Plus ».


Frédéric Grolleau


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