Conférence Matrix suite
Partie 2 (suite de la partie 1)
III- ...
Cela étant, le vocabulaire ou le système de représentations dans lequel je peux décrire ces vérités est une création humaine : sans un ensemble de catégories verbales, je ne peux formuler aucune proposition sur ces sujets ou sur n'importe quoi d'autre. L'une au moins des fonctions du langage, en retire Searle, est ainsi de communiquer des significations de locuteurs à auditeurs, et parfois, ces significations permettent à la communication de se référer à des objets et à des états de choses dans le monde qui existent indépendamment du langage.
Bref, la compréhension est possible parce que le locuteur et l'auditeur peuvent partager la même pensée, et celle-ci, en certaines occasions tout au moins, concerne une réalité indépendante de chacun d'eux.
La vérité concerne alors la précision de la représentation. Les propositions cherchent en général à décrire comment les choses sont dans un monde qui existe indépendamment d'elles, et une proposition est vraie ou fausse selon la façon dont les choses du monde sont réellement telles que la proposition en question l'affirme.
Ainsi, par exemple, la proposition selon laquelle les atomes d'hydrogène possèdent un seul électron, ou celle qui certifie que la Terre est à 150 millions de kilomètres du Soleil, ou encore la proposition "le chien est actuellement dans la cuisine" sont vraies ou fausses selon que certaines choses qui se rapportent à l'atome d'hydrogène, au système solaire ou aux affaires canines domestiques (respectivement) sont réellement comme ces propositions l'affirment. La vérité construite de cette manière admet des degrés. La proposition qui a trait au Soleil, par exemple, est seulement approximativement vraie.
Dans cette "théorie de la vérité comme correspondance", on dira qu'une proposition est vraie si et seulement si elle correspond aux faits.
Mais, objecte Searle, est-ce que la notion de correspondance explique réellement quoi que ce soit ? Est-ce que les faits sont vraiment indépendants des propositions ? Est-ce que chaque proposition vraie correspond réellement à un fait ? Existe-t-il, par exemple, des faits moraux ? Et si tel n'est pas le cas, cela signifie-t-il qu'il n'existe pas de propositions vraies en morale ?
Il faut poser selon Searle que le concept de vérité tel qu'il a évolué tout au long des siècles possède deux fils séparés, et ceux-ci ne se confondent jamais. Il y a ainsi une ambiguïté entre la notion de vérité comme correspondance et celle de la vérité comme "suppression des guillemets" [disquotation].
- Selon la conception de la vérité comme correspondance, une proposition p est vraie si et seulement si p correspond à un fait. Par exemple, la proposition selon laquelle le chien est dans la cuisine est vraie si et seulement si elle correspond au fait que le chien est bien dans la cuisine.
- Selon la théorie de la "suppression des guillemets", pour toute expression s qui représente une proposition p, s est vraie si et seulement si p. Ainsi, par exemple, la proposition "le chien est dans la cuisine" est vraie si et seulement si le chien est dans la cuisine. On appelle cette conception "suppression des guillemets" parce que les guillemets qui enserrent la partie gauche du "si et seulement si" ont simplement disparu dans la partie droite.
Ces deux critères de vérité ne donnent pas toujours le même résultat.
Le second conduit à envisager que le mot "vrai" n'ajoute rien. Dire qu'il est vrai que le chien est dans la cuisine est simplement une autre façon de dire que le chien est dans la cuisine, et de cette manière, il semble que le mot "vrai" soit redondant. Pour cette raison, le critère de suppression des guillemets a inspiré la "théorie de la vérité comme redondance".
Le premier critère, celui de la vérité comme correspondance, conduit à envisager qu'il existe une authentique relation entre deux entités identifiées de manière indépendante : la proposition et le fait. La difficulté de cette conception, cependant, c'est que les deux entités ne sont pas indépendamment identifiables. Vous ne pouvez pas répondre à la question " A quel fait correspond la proposition ? " sans formuler une proposition vraie. C'est ainsi qu'après avoir identifié d'une part la proposition "le chien est dans la cuisine" et d'autre part le fait que le chien soit dans la cuisine, il n'y a rien d'autre à faire pour moi que de comparer la proposition et le fait pour voir s'ils correspondent réellement. La relation de correspondance présumée a déjà été établie par l'identification même du fait.
La question posée par Searle se présente ainsi :
- existe-t-il une manière d'expliquer la théorie de la correspondance qui puisse s'affranchir de cette difficulté ?
- y a-t-il une façon de résoudre l'antagonisme entre le critère de suppression des guillemets et celui de correspondance - et surmonter ainsi l'ambiguïté apparente du concept de vérité ? (Searle pense que c'est possible)
Le mot "fait" a évolué à partir du latin "facere" de telle manière, ajoute le philosophe, qu'il vient à signifier ce qui correspond à une proposition vraie et en vertu de quoi la proposition est vraie. La théorie de la correspondance - une proposition est vraie si et seulement si elle correspond à un fait - est donc également un truisme, une tautologie, une expression analytique.
Mais ici, la grammaire nous égare. Nous pensons cela parce que "fait" est un nom, et les noms nomment typiquement des choses, et parce que "correspondance" nomme typiquement une relation entre des choses ; c'est pourquoi nous pensons qu'il doit exister une classe d'objets compliqués, les faits, et une relation que les propositions vraies supportent avec ces objets compliqués : la correspondance.
Mais cette image ne fonctionne pas. Cela semble plausible en ce qui concerne la proposition selon laquelle le chien est dans la cuisine, mais qu'en est-il de la vérité de la proposition " le chien n'est pas dans la cuisine " ? Ou de la proposition vraie stipulant que des chiens à trois têtes n'ont jamais existé ? A quels objets compliqués correspondent-elles ?
La faute consiste à penser que les faits constituent une classe d'objets compliqués, et que, pour découvrir la vérité, nous devons d'abord trouver l'objet et ensuite le comparer avec la proposition pour voir s'ils correspondent réellement. Mais le langage ne fonctionne pas comme cela. Le fait que le chien ne soit pas dans la cuisine, ou le fait que des chiens à trois têtes n'ont jamais existé sont tout autant des faits que d'autres, tout simplement parce que les propositions qui leur correspondent sont vraies, et qu'un "fait" est défini comme ce qui rend vraie une proposition !
Pour cette raison, à cause de la relation définitionnelle entre le fait et la proposition, il ne peut y avoir d'inconsistance entre le critère de correspondance de la vérité et le critère de suppression des guillemets.
Ce dernier nous dit que la proposition " le chien est dans la cuisine " est vraie si et seulement si le chien est dans la cuisine, tandis que le critère de correspondance affirme que " le chien est dans la cuisine " est une proposition vraie si et seulement si cela correspond à un fait. Mais quel fait ?
Le seul fait auquel cette proposition puisse correspondre, si elle est vraie, c'est le fait que le chien soit dans la cuisine. Mais c'est là précisément le résultat établit par le critère de suppression des guillemets, parce qu'il s'agit du fait mentionné dans la partie droite de l'équation : la proposition " le chien est dans la cuisine " est vraie si et seulement si le chien est dans la cuisine. Ainsi donc, la théorie de la correspondance et la théorie de la suppression des guillemets sont toutes les deux vraies et ne sont pas inconsistantes.
La théorie de la correspondance est banalement vraie et nous induit en erreur parce que nous pensons que la correspondance doit désigner une quelconque relation entre le langage et la réalité, tandis que, comme le suggère l'auteur de La construction de la réalité sociale, elle est seulement un condensé de la très grande variété de manières dont les propositions peuvent représenter avec précision comment sont les choses. Les propositions sont vraies en vertu de (ou à cause de) certaines caractéristiques du monde qui existent indépendamment des propositions en question.
En effet, dans sa majeure partie le monde existe de manière indépendante du langage, et l'une des fonctions de celui-ci est de représenter comment sont les choses dans le monde. La notion de vérité désigne un endroit crucial où la réalité et le langage sont en contact. En général, les propositions sont vraies dans la mesure où elles représentent avec pertinence des traits de la réalité qui existent indépendamment des propositions.
La connaissance est objective parce que le contenu de ce qui est connu est toujours une proposition vraie. Et parce que la vérité est en général une question de représentation pertinente d'une réalité existant de manière indépendante, la connaissance ne dépend pas et ne dérive pas des attitudes subjectives et des sentiments de chercheurs particuliers.
Mais si les théories se proposent de décrire avec précision une réalité qui existe de manière indépendante, tout cela n'a en fin de compte aucune importance. La vérité ou la fausseté objective des affirmations est totalement indépendante des motifs, de la moralité, ou même du genre, de la race et de l'origine ethnique de celui qui les produit.
La logique et la rationalité sont formelles. La tradition rationaliste occidentale distingue habituellement deux sortes de raisons : une raison théorique qui concerne ce qu'il est raisonnable de croire, et une raison pratique qui s'applique à ce qu'il est raisonnable de faire. Mais il existe, d'après Searle, un trait essentiel de la conception occidentale de la rationalité, de la raison, de la logique, de l'évidence et de la preuve : toutes ces notions ne nous disent pas par elles-mêmes ce que l'on doit croire ou faire.
Selon la conception occidentale, la rationalité nous fournit un ensemble de procédures, de méthodes, de modèles, et de canons qui nous permet d'affirmer des propositions variées parmi d'autres assertions concurrentes. La conception occidentale de la logique est fondamentale à cet égard. La logique ne vous dit pas par elle-même ce qu'il faut croire. Elle établit seulement ce qu'il en est lorsque vos hypothèses sont vraies, et donc ce qu'il est requis de croire si vous croyez à ces hypothèses. La logique et la rationalité fournissent des modèles de la preuve, de la validité et de ce qui est raisonnable, mais ces modèles fonctionnent seulement sur un ensemble d'axiomes, d'hypothèses, de buts et d'objectifs fixés à l'avance. La rationalité comme telle n'effectue aucune affirmation substantielle.
La connaissance est donc typiquement une réalité indépendante de l'esprit. Elle s'exprime dans un langage public, elle contient des propositions vraies - et ces propositions sont vraies parce qu'elles représentent avec précision la réalité -, et enfin, on atteint la connaissance en appliquant les contraintes de la rationalité et de la logique et y étant soumis. Les mérites et les démérites des théories sont pour une grande part une question d'adéquation ou de manque d'adéquation aux critères implicites à cette conception.
Si, comme le dit Nietzsche, " il n'y a pas de faits, mais seulement des interprétations ", alors ce qui rend une interprétation meilleure qu'une autre ne peut pas être que l'une soit vraie et l'autre fausse, mais, par exemple, que l'une des interprétations puisse aider à vaincre des structures hégémoniques et patriarcales existantes ou renforcer des minorités précédemment sous-représentées.
On voit que le rejet de la tradition rationaliste occidentale a pour conséquence selon Searle l'abandon des standards traditionnels de l'objectivité, de la vérité, et de la rationalité. Mais s'il n'existe pas de notions telles que "la vérité objective" ou "la validité", vous pouvez tout aussi bien mettre en cause la personne même qui formule un argument ou ses motifs que discuter ses propos et la "vérité" supposée de ses conclusions.
Il existe effectivement de très nombreux types d'attaques contre la tradition rationaliste occidentale : ainsi les déconstructionnistes comme Derrida - lui-même inspiré par Nietzsche et les derniers écrits du philosophe allemand Martin Heidegger - pensent qu'ils peuvent "déconstruire" l'intégralité de la tradition rationaliste occidentale.
Certains philosophes estiment encore que nous devrions cesser de penser la science comme correspondant à une réalité existant de manière indépendante. Nous devrions plutôt, selon eux, penser que la science en général et le langage en particulier nous fournissent un ensemble de dispositifs pour affronter la réalité et nous tirer d'affaire. Selon ce point de vue, le langage est là pour nous "tirer d'affaire", à l'opposé de l'idée d'"accord" ou de "correspondance". Ainsi, selon Rorty, le pragmatisme " abandonne complètement la notion de vérité comme correspondance avec la réalité, en soutenant que, si la science moderne nous permet d'affronter la réalité, ce n'est pas parce qu'elle lui correspond ; elle nous permet manifestement de l'affronter, voilà tout "(Conséquences du pragmatisme. Essais, 1972-1980. Trad. de l'anglais par J.-P. Cometti. Paris, éditions du Seuil. Collection : L'ordre philosophique , 1993. p. 19].
Rorty a combattu la théorie de la vérité comme correspondance et Derrida a affirmé que les significations sont indécidables, mais ni dans leurs travaux ni dans ceux des autres figures de proue de la culture postmoderniste vous ne trouverez à ce propos des arguments rigoureux sur lesquels exercer votre sagacité.
Thomas Kuhn et Richard Rorty sont deux des auteurs les plus fréquemment cités par ceux qui rejettent la tradition rationaliste occidentale.. Kuhn est censé avoir montré dans La Structure des révolutions scientifiques que les prétentions de la science à décrire une réalité existant de manière indépendante sont fausses ; en fait, les scientifiques sont plus gouvernés par une psychologie de masse que par la rationalité, et ils tendent à se regrouper d'un "paradigme" à un autre au cours de révolutions scientifiques périodiques. Il n'existe pas de monde réel que la science doit décrire ; chaque nouveau paradigme crée plutôt son propre monde, de telle sorte que, ainsi que le dit Kuhn " les scientifiques travaillent après une révolution dans un monde différent " (La structure des révolutions scientifiques, Paris, Flammarion, 1983).
Mais quand bien même l'interprétation serait correcte, l'argument ne montrerait pas qu'il n'y a pas de monde réel indépendant de nos représentations ; il ne prouverait pas non plus aux yeux de Searle que la science n'est pas une série de tentatives - selon des degrés de réussite divers - pour fournir une description de cette réalité. Même la conception la plus pessimiste de l'histoire des sciences est parfaitement consistante avec l'idée qu'il existe un monde réel existant de manière indépendante et que l'objectif de la science est de le décrire.
Rorty a quant à lui tenu de nombreux propos sur la vérité et la correspondance. Il déclare de manière répété que la "vérité" est juste un terme d'éloge que nous utilisons pour louer les croyances que nous estimons bonnes, et que la vérité est fabriquée et non pas découverte (Objectivisme, relativisme et vérité, Trad. de l'américain par J.- P. Cometti, Paris, PUF, 1994).
Mais l'affirmation de Rorty selon laquelle la vérité est fabriquée et non pas découverte est ambiguë. Puisque la vérité se présente toujours sous la forme de propositions vraies et de théories vraies, alors bien sûr les propositions et les théories vraies doivent avoir été fabriquées et formulées par des êtres humains. Mais il ne résulte pas de ce fait qu'il n'existe pas une réalité existant de manière indépendante et à laquelle ces propositions et ces théories correspondent.
Ce que l'on affirme, pose Searle, c'est que les propositions vraies sont fabriquées par des êtres humains à l'instar de toutes les propositions. Mais ce qui est sous-entendu est beaucoup plus sérieux : il n'existe pas de faits dans le monde réel qui rendent nos propositions vraies, et peut-être le "monde réel" est-il simplement notre création.
Que ce soit chez Rorty ou chez Kuhn - et encore moins chez Derrida ou Nietzsche - il n'y a d' attaque contre la tradition rationaliste occidentale qui paraisse convaincante ou même préjudiciable pour chacun des principes évoqués par Searle.
Mais la question suivante se pose naturellement : peut-on exprimer quelque chose pour défendre la tradition rationaliste occidentale ? Existe-t-il une preuve ou un argument pour montrer qu'il s'agit là d'une manière acceptable et correcte de penser et d'agir ? Car d'autres points de vue sont certainement possibles ; alors pourquoi admettre celui-ci ?
Supposons, par exemple, dit Searle, que j'appelle mon garagiste pour savoir si mon carburateur est monté ou que j'appelle le docteur pour obtenir le compte-rendu de mon examen médical récent. Supposons maintenant que je tombe sur un garagiste déconstructionniste et qu'il essaie de m'expliquer qu'un carburateur est en dernier ressort un texte, et qu'il n'y a rien d'autre à en dire que la textualité du texte. Ou supposons que mon docteur soit postmoderniste et m'explique que la maladie est essentiellement une construction métaphorique. Quoi que ce soit que l'on puisse dire d'autre à propos de telles situations, une chose est claire : la communication a échoué. Les présuppositions habituelles qui sont en arrière-plan des communications pratiques quotidiennes, et a fortiori en arrière-plan des communications théoriques, requièrent la présupposition d'une réalité existant de manière indépendante pour être normalement intelligibles. Accordez moi, demande le philosophe, la présomption selon laquelle ces types de communications sont possibles entre des êtres humains, et vous verrez que ceci requiert la croyance en une réalité existant de manière indépendante. Un langage public présuppose un monde public.
Le réalisme ne fonctionne pas comme une thèse, une hypothèse ou une conjecture. C'est plutôt la condition de la possibilité d'un certain ensemble de pratiques, et particulièrement des pratiques linguistiques. Pour ceux qui souhaiteraient rejeter le réalisme, le défi est alors d'essayer d'expliquer l'intelligibilité de nos pratiques à la lumière de ce rejet. Les philosophes qui se sont occupés sérieusement de ces questions par le passé et qui rejetaient le réalisme ont réellement tenté ce genre d'éclaircissement.
Berkeley, par exemple, essayait d'expliquer comment il est possible que l'on puisse communiquer avec autrui, étant donné que, selon ses conceptions, il n'y a pas d'objets matériels existant de manière indépendante, mais seulement des idées dans nos esprits. Sa réponse stipule que Dieu intervient pour garantir la possibilité de la communication humaine. Les théoriciens actuels qui affirment avoir montré que la réalité est une construction sociale, ou bien qu'il n'y a pas de réalité existant de manière indépendante, ou bien encore que tout est effectivement un texte, présentent une caractéristique intéressante : ils ont nié l'une des conditions de l'intelligibilité de nos pratiques linguistiques habituelles sans en fournir une conception alternative.
Conclusion
Que dire alors de Matrix au regard de ces interprétations de la " réalité " (perçue, sentie ou construite), de la conscience qui la saisit et du langage qui la dit ? Peut-être, puisqu'il est temps de nous quitter, que ce qui est encore l'impensé de Matrix tient dans la place de l'amour au sien de cette curieuse représentation d'un ordre social moins futuriste qu'autre que le nôtre.
Pilule du choix ou choix des pilules dans Matrix 1, c'est bien toujours la question, obsédante, du choix qui revient, dans Matrix 2 où l'Architecte somme Neo de se prononcer sur un imprononçable, soit le choix entre l'amour de Trinity et le destin de l'humanité entière dont Neo est désormais, lourd fardeau, le dépositaire. Et Neo tranche, se souvenant sans doute que le prisonnier libéré de ses chaînes chez Platon redescend aider son prochain dans la caverne qui lui tient lieu de société. Et The One choisit l'Une au détriment de tous les autres, sacrifiés au nom de la passion, contre toute logique.
Mais de cet illogique naît le renouveau, le véritable événement au sien du Même , cet éternel retour de la Matrice - laquelle n'est certainement pas féminisée sans raison ces bougres de Wachowski.
A supposer que ce que nous avons évoqué plus haut soit déjà obsolète, que, au-delà de l'oiseuse confrontation réel/virtuel (encore convenait-il au demeurant de cartographier ses limites), nous soyons déjà dans une matrice de matrices où importe uniquement la question - pragmatique - de savoir comment on y entre et comment on en sort, le débat doit maintenant porter sur le statut qu'il convient d'apporter à cet enamoramento fondateur à lui seul du lien social qui perdure et prodrome de la seule Cité qui vaille.
Mais ceci, comme dans les vieux contes, est une autre histoire.
L'histoire de la Vie que simule si bien un ordinateur.
frederic grolleau
Le lecteur curieux de lire quelques textes majeurs sur Matrix pourra les trouver recensés sur ma base de données dédiée à l'enseignement de la philosophie, Coldo-Philo.
copyright : www.fredericgrolleau.com
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