Mondrian, Vaches dans un pré
Corriere della Serra / Milano
Milano, al Mudec c’è un altro Mondrian : mulini e mucche oltre alle celebri opere astratte
di Francesca Bonazzoli
mercoledì 24 novembre 2021
Al Mudec le opere astratte del maestro olandese sono affiancate a una serie di pitture en plein air che ne rivelano le solide radici naturalistiche
Anche Piet Mondrian (1872 – 1944) è stato un pittore di mucche come i grandi olandesi del Gouden Eeuw, il Secolo d’Oro. «Ho cominciato a dipingere molto presto […]. Ho spesso disegnato al chiaro di luna mucche che si riposavano o stavano immobili nei piatti prati olandesi», dichiarava. Ecco: il successo della mostra dedicata al pittore olandese, aperta da oggi al Mudec, sta proprio nelle mucche.
Cioè non tanto nell’illustrare le tappe del percorso artistico «dalla figurazione all’astrazione», come recita il sottotitolo, impresa di cui già altre mostre si sono incaricate con esiti eccellenti, come per esempio quella di Brescia del 2006 dove Marco Goldin aveva convocato quasi tutti i quadri presenti oggi in quella del Mudec.
Il pregio di questa nuova esposizione curata da Daniel Koep e Doede Hardeman su concept del direttore del Kunstmuseum dell’Aja Benno Tempel, sta piuttosto nello scardinare l’icona — il Mondrian inventore di quella formula di successo delle griglie nere riempite con i tre colori primari (giallo, rosso, blu) — per mostrare il pittore. Come ci riesce? Mettendo fianco a fianco, nelle sezioni tematiche dedicate al paesaggio, i lavori di Mondrian con quelli dei pittori della Scuola dell’Aja che operavano fra il 1860 e il 1890 influenzati dalla scuola francese di Barbizon, cioè della pittura en plein air, la stessa che praticava Mondrian girando con la sua bicicletta dopo le lezioni all’Accademia di Belle Arti di Amsterdam.
È da quello stesso humus delle campagne olandesi con mucche e mulini, che nel 1917 nascerà poi l’animatore di De Stijl, la star dell’astrattismo, l’interprete pittorico dei ritmi del jazz, il sacerdote della visione geometrica della realtà: «Fin dall’inizio, sono sempre stato un realista», rivelerà.
Ecco perché il suo astrattismo è profondamente diverso da quello dei contemporanei Malevi o Kandinkskij: Mondrian trova la sua strada rimanendo profondamente ancorato al naturalismo, a quelle griglie che servono da assi cartesiani per la costruzione del paesaggio che osservava tutt’intorno a trecentosessanta gradi, come consente la piattezza bidimensionale dei Paesi Bassi.
«Alla fine le mie composizioni consistevano solo di linee verticali e orizzontali, che formavano delle croci». Mondrian starà sempre in terra; Malevic o Kandinkskij voleranno invece nel Suprematismo e nello Spirituale dell’arte. Il primo è un pragmatico olandese con alle spalle secoli di antenati dediti al commercio; gli altri due sono russi nelle cui orecchie non smetteranno mai di risuonare i canti bizantini o nei cui occhi di risplendere le iconostasi d’oro sotto nuvole d’incenso. […]
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traduction :
A Milan, au Mudec [Le Musée des Cultures Via Tortona, 56, 20144 Milan, ndt.] il y a un autre Mondrian en plus des célèbres oeuvres abstraites : Moulins et vaches
par Francesca Bonazzoli
mercredì 24 novembre 2021
Au Mudec, les oeuvres abstraites du maître hollandais sont accompagnées d’une série de peintures en plein air qui en révèlent les solides racines naturalistes.
Piet Mondrian (1872 — 1944) était aussi un peintre de vaches comme les grands hollandais du Gouden Eeuw, du Siècle d’Or [Le siècle d’or néerlandais (en néerlandais : de Gouden Eeuw) désigne une période de l’histoire des Pays-Bas comprise entre 1584 et 1702, qui voit la république des Provinces-Unies (Republiek der Zeven Verenigde Provinciën, ancêtre des actuels Pays-Bas), fondée en 1581 par l’Union d’Utrecht, se hisser au rang de première puissance commerciale au monde, tandis que le reste de l’Europe se débat dans les affres d’une stagnation et d’une récession qui dure par endroits jusqu’en 1750. ndt.]
« J’ai commencé à peindre très tôt […]. J’ai souvent dessiné au clair de lune des vaches qui se reposaient ou restaient immobiles dans les prés plats hollandais», déclarait-il. Et voilà : le succès de l’exposition dédiée au peintre hollandais, ouverte dès aujourd’hui au Mudec, se trouve dans les vaches. C’est-à-dire en ne se contenant pas d’ illustrer les étapes de son parcours artistique « de la figuration à l’abstraction», comme le dit le sous-titre, entreprise dont d’autres expositions se sont déjà chargées avec d’excellents résultats, comme par exemple celle de Brescia de 2006 où Marco Goldin avait convoqué presque tous les tableaux présents aujourd’hui dans celle du Mudec.
Le mérite de cette nouvelle exposition organisée par Daniel Koep et Doede Hardeman d’après un concept du directeur du Kunstmuseum de La Haye Benno Tempel, consiste plutôt à écarter l’icône — le Mondrian inventeur de cette formule réussie des grilles noires remplies avec les trois couleurs primaires (jaune, rouge, bleu) — pour montrer le peintre.
Comment y parvient-elle fait ? En mettant à côté, dans les sections thématiques consacrées au paysage, les travaux de Mondrian avec ceux des peintres de l’École de La Haye qui opéraient entre 1860 et 1890 influencés par l’école française de Barbizon, c’est-à-dire de la peinture en plein air, la même que celle que Mondrian pratiquait à vélo après les cours à l’Académie des Beaux-Arts d’Amsterdam.
C’est de cet humus des campagnes hollandaises avec des vaches et des moulins que naîtra en 1917 l’animateur de De Stijl [De Stijl est un mouvement artistique des Pays-Bas, fondé en 1917 par Theo van Doesburg, qui publie d’octobre 1917 à janvier 1932 une revue d’art, De Stijl, organe de diffusion des idées néoplasticiennes de Piet Mondrian et des membres du groupe de Stijl. ndt.], la star de l’abstraction, l’interprète pictural des rythmes du jazz, le prêtre de la vision géométrique de la réalité : «Dès le début, j’ai toujours été un réaliste», révélera-t-il.
C’est pourquoi son abstraction est profondément différente de celle de ses contemporains Malevitch ou Kandinksky : Mondrian trouve son chemin en restant profondément ancré dasn le naturalisme, dans les grilles servant d’axes cartésiens pour la construction du paysage qu’il observait tout autour à trois cent soixante degrés, comme le permet la platitude bidimensionnelle des Pays-Bas.
« Mes compositions ne se composaient finalement que de lignes verticales et horizontales formant des croix ». Mondrian sera toujours sur terre ; Malevitch ou Kandinksky voleront au contraire dans le Suprématisme et dans le Spirituel dans l’art. Le premier est un pragmatique hollandais avec derrière lui des siècles d’ancêtres dédiés au commerce ; les deux autres sont russes dans les oreilles desquels ne cesseront jamais de résonner les chants byzantins ou dans les yeux desquels ne cesseront jamais de resplendir les iconostases d’or sous des nuages d’encens [Une iconostase est une cloison, de bois ou de pierre, qui, dans les églises de rite byzantin, particulièrement orthodoxes, sépare les lieux où se tient le clergé célébrant du reste de l’église où se tiennent le chœur, le clergé non célébrant et les fidèles ndt.].
frederic grolleau
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