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HLP 1ère cours 1 suite (Dalida/Delon,1973)

Publié le 27 Août 2020, 01:40am

Catégories : #HLP (Humanités Lettres Philo)

HLP 1ère cours 1 suite (Dalida/Delon,1973)

Paroles de Paroles, paroles :

 

– C'est étrange, je ne sais pas ce qui m'arrive ce soir. Je te regarde comme pour la première fois.

– Encore des mots, toujours des mots,

les mêmes mots…

– Je ne sais plus comment te dire…

– Rien que des mots…

– … mais tu es cette belle histoire d'amour

que je ne cesserai jamais de lire.

– Des mots faciles, des mots fragiles,

c'était trop beau.

– Tu es d'hier et de demain…

– Bien trop beau.

– … de toujours, ma seule vérité.

– Mais c'est fini le temps des rêves,

les souvenirs se fanent aussi

quand on les oublie.

 

– Tu es comme le vent qui fait chanter les violons

et emporte au loin le parfum des roses.

– Caramels, bonbons et chocolats…

– Par moments, je ne te comprends pas.

– Merci, pas pour moi, mais

tu peux bien les offrir à une autre

qui aime le vent et le parfum des roses.

Moi, les mots tendres, enrobés de douceur,

se posent sur ma bouche,

mais jamais sur mon cœur.

– Une parole encore.

– Paroles, paroles, paroles…

– Écoute-moi.

– Paroles, paroles, paroles…

– Je t'en prie.

– Paroles, paroles, paroles…

– Je te jure.

– Paroles, paroles, paroles, paroles, paroles,

encore des paroles que tu sèmes au vent.

 

– Voilà mon destin : te parler…

te parler comme la première fois.

– Encore des mots, toujours des mots,

les mêmes mots…

– Comme j'aimerais que tu me comprennes…

– Rien que des mots…

– … que tu m'écoutes au moins une fois.

– Des mots magiques, des mots tactiques

qui sonnent faux.

– Tu es mon rêve défendu…

– Oui, tellement faux.

– … mon seul tourment et mon unique espérance.

– Rien ne t'arrête quand tu commences.

Si tu savais comme j'ai envie d'un peu de silence…

– Tu es pour moi la seule musique

qui fait danser les étoiles sur les dunes.

– Caramels, bonbons et chocolats…

– Si tu n'existais pas déjà, je t'inventerais.

– Merci, pas pour moi, mais

tu peux bien les ouvrir à une autre

qui aime les étoiles sur les dunes.

Moi, les mots tendres, enrobés de douceur,

se posent sur ma bouche,

mais jamais sur mon cœur.

 

– Encore un mot, juste une parole…

– Paroles, paroles, paroles…

– Écoute-moi.

– Paroles, paroles, paroles…

– Je t'en prie.

– Paroles, paroles, paroles…

– Je te jure.

– Paroles, paroles, paroles, paroles, paroles,

encore des paroles que tu sèmes au vent.

– Que tu es belle !

– Paroles, paroles, paroles…

– Que tu es belle !

– Paroles, paroles, paroles…

– Que tu es belle !

– Paroles, paroles, paroles…

– Que tu es belle !

– Paroles, paroles, paroles, paroles, paroles,

encore des paroles que tu sèmes au vent…

 

analyse : Mais que disait-elle donc cette bluette qui fit les riches heures des années soixante-dix ? Voyons...comment dire ? C'est l'histoire d'une fille qui a trop entendu de belles paroles. Alors elle n'y croit plus. Les beaux parleurs lui flanquent des gerçures,  les poètes l'ennuient, les brasseurs de mots la fatiguent.

Et lui, il en rajoute, et ça l'agace, et il en rajoute, et plus il en rajoute, plus elle est agacée...

 

Comment ça commence, déjà ? Ah oui... un grand classique, qui marche pourtant bien normalement. Richard Anthony en avait fait lui aussi un texte sublime, « c'est drôle aujourd'hui je suis amoureux de ma femme... »

 

Lui : C'est étrange, je n'sais pas ce qui m'arrive ce soir

Je te regarde comme pour la première fois.

Comment ça ? Il y aurait des hommes qui s'apercevraient tout d'un coup qu'ils ont une femme merveilleuse à côté d'eux, alors qu'ils ne l'ont pas regardée pendant des années ?

 

Elle : Encore des mots toujours des mots,

les mêmes mots...

Les mêmes mots ? Eh bien, s'il se croyait original, le joli coeur, c'est râpé.

 

Cependant, c'est mal connaître le bel Alain, il ne se décourage pas facilement...

Lui : Mais tu es cette belle histoire d'amour

que je ne cesserai jamais de lire

Tu es d'hier et de demain

De toujours ma seule vérité

 

D'hier et de demain...c'est beau, non ? Elle pourrait craquer, là, l'Italienne. Mais non.

 

Elle : Des mots faciles, des mots fragiles, des mots tactiques qui sonnent faux,  c'est bien trop beau...

 

Faciles, faciles...il fait pourtant des efforts, Alain !

 

Lui : Tu es comme le vent qui fait chanter les violons

et emporte au loin le parfum des roses...

Tu es pour moi la seule musique...

qui fait danser les étoiles sur les dunes 

 

Bon, là,  je ferais dire à Rocco le Guépard que les violons ne sont pas des instruments à vent, mossieur, mais à cordes. Mais aussitôt, on me soupçonnerait de manquer cruellement de poésie, si ça se trouve.

 

Elle : Caramels, bonbons et chocolats, merci pas pour moi mais tu peux bien les donner à une autre qui aime le vent et le parfum des roses et les étoiles sur les dunes...Moi, les mots tendres enrobés de douceur se posent sur ma bouche et jamais sur mon coeur...

 

Oui, elle ne veut pas prendre des kilos,  c'est surtout ça...C'est gros comme une camionnette de pains Poilâne, cette affaire.

Paroles, paroles, paroles, et encore des paroles que tu sèmes au vent...

 

Il y a beaucoup de vent, quand même dans cette chanson, c'est une chanson aérée...Ecoute, la réponse est peut-être dans le vent justement...

 

Lui, irrésistible : Voilà mon destin, te parler,

te parler comme la première fois.

Comme j'aimerais que tu me comprennes

Que tu m'écoutes au moins une fois

Tu es mon rêve défendu

Mon seul tourment et mon unique espérance

Tu es pour moi la seule musique qui fait danser les étoiles sur les dunes

Si tu n'existais pas déjà, je t'inventerais, écoute moi, je t'en prie, je te jure...

Que tu es belle...

Que tu es belle...

Que tu es belle...

 

Elle, portant l'estocade, trouve la rime fatale au mot espérance : 

Si tu savais comme j'ai besoin d'un peu de silence...

Ça fait mal ! C'est piquant et définitif...Il est évident que cette fille s'en fiche comme de sa première paire de moufles.

 

***

Mais tout bien réfléchi, c'est un vrai sujet de bac-philo, cette chanson.

Ou à tout le moins, en cette veille d'élection, un sujet de réflexion politique.

 

« Les paroles engagent-elles autant que les actes ? »

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