Corriere della Sera / CULTURA
FINO AL 27 SETTEMBRE
Banksy, la mostra a Ferrara racconta l’artista senza volto
A Palazzo dei Diamanti l’esposizione dedicata al misterioso street artist inglese. Centotrenta opere
di STEFANO BUCCI
30 maggio 2020
Banksy, «Love Is In The Air / Flower Thrower» (2003, serigrafia su carta)
Imperscrutabile e irraggiungibile come Greta Garbo: di lui si sa solo che potrebbe essere nato a Bristol, nel Sudovest dell’Inghilterra, forse nel 1974. Un maestro senza volto: anche se qualcuno lo identifica di volta in volta con Robert Cunningham, già studente della Bristol Cathedral Choir School, o con Robert Del Naja, musicista e performer dei Massive Attack.
Una griffe dell’arte contemporanea capace di raggiungere quotazioni iperboliche: 11,1 milioni di euro era stato pagato nel 2019 da Sotheby’s a Londra il suo grande dipinto a olio Devolved Parliament (un Parlamento con gli scimpanzé al posto dei deputati del Regno Unito); 1,25 milioni di euro aveva invece incassato lo scorso 27 marzo l’asta (sempre da Sotheby’s) delle sue stampe.
Tra gesti estremi (la distruzione in diretta dopo l’ennesima quotazione record della sua Girl with Balloon, secondo un sondaggio «l’opera d’arte contemporanea più amata in Gran Bretagna») e tracce disseminate con perizia (lo stencil creato alla vigilia dell’apertura della Biennale di Venezia nel 2019), il mito di Banksy non sembra conoscere crisi. Così, mentre si è appena chiusa al Palazzo Ducale di Genova la mostra Il secondo principio di un artista chiamato Banksy (con una proroga andata esaurita in pochi minuti), il Palazzo dei Diamanti di Ferrara ospita ora Un artista chiamato Banksy.
L’esposizione, da tempo in programma ma slittata a causa dell’emergenza Covid, aperta al pubblico fino al 27 settembre («fortemente consigliata» la prenotazione sul sito), è curata da Stefano Antonelli, Gianluca Marziani e Acoris Andipa, ideata e prodotta da MetaMorfosi Associazione Culturale, in collaborazione con la Ferrara Arte del presidente Vittorio Sgarbi, che assicura: «Sarà la più bella mostra della riapertura». Quella che (tra l’altro) sigla il ritorno alla «normalità» del Palazzo dei Diamanti (in attesa dei previsti interventi di restauro) e del sistema museale di Ferrara.
Un ritorno che, oltretutto, segna anche un cambio di passo nel progetto culturale: dalle mostre evento dedicate a Chardin (2010–2011), a Zurbarán (2013–2014), a Boldini (2015–2016), all’Orlando Furioso e all’Ariosto (2016–2017), a Courbet e la natura (2018–2019) a De Nittis (2019–2020) fino (appunto) alla contemporaneità secondo Banksy (con tanto di citazione nel manifesto del fantastico bugnato della facciata rinascimentale di Biagio Rossetti).
Dunque, un omaggio appassionato non tanto a un generico street artist ma al più grande artista globale del nuovo millennio. E al geniale modello di tutta una nuova generazione (ispirata ma anche consapevolmente impegnata nel sociale) di giovani urban artist. Proprio a Banksy fa, ad esempio, esplicito riferimento Lockdown / Social, il nuovo intervento appena inaugurato a Forio d’Ischia da Mimmo Di Caterino.
Soltanto il ben più mediatico e glamorous Damien Hirst può oggi reggere il confronto con Banksy, mentre la popolarità e le quotazioni di Banksy sembrano piuttosto ispirarsi al «maestro» Andy Warhol: anche lui fulminante esempio di celebrità di un autore vivente sia pure, per quello che riguarda Andy, molto più presente e visibile tra vernissage, cocktail, mondanità. Per Pietro Folena, presidente di MetaMorfosi, la mostra di Palazzo dei Diamanti è comunque molto di più: «Produrre, aprire e visitare questa esposizione dedicata all’approfondimento e alla conoscenza dell’artista più controcorrente su scala globale, proprio nei primi giorni della fase 2, rappresenta un atto di amore, di coraggio e di speranza nei confronti del valore dell’arte e della cultura, dopo mesi di dolore e di difficoltà».
Ancora una volta a parlare, al posto dell’artista inglese (che nessuno ha mai visto e di cui nessuno conosce il viso), saranno le sue opere. Anche se, spiegano i curatori, «Banksy non è in alcun modo coinvolto in questa mostra e il materiale per questa esposizione proviene interamente da collezioni private». Precisazione ulteriore: «Il suo ufficio è stato comunque informato».
Il motivo di questo gran rifiuto dell’art system da parte di Banksy, che al momento non risulta rappresentato da nessuna galleria? «Infrangere le regole, smascherando i meccanismi del mercato». Con le sue opere «di inaudita potenza etica, evocativa», Banksy rappresenta la miglior evoluzione della Pop Art originaria (e Warhol compare ancora una volta tra i suoi possibili modelli). […]
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traduction :
JUSQU’AU 27 SEPTEMBRE 2020
Banksy, l’exposition à Ferrare raconte l’artiste sans visage
Au Palazzo dei Diamanti, l’exposition dédiée au mystérieux street artist anglais. Cent trente œuvres
par STEFANO BUCCI
30 mai 2020
Banksy, «Love Is In The Air/Flower Thrower» (2003, sérigraphie sur papier)
Impénétrable et inaccessible comme Greta Garbo : on sait seulement de lui qu’il pourrait être né à Bristol, dans le sud-ouest de l’Angleterre, peut-être en 1974. Un maître sans visage : même si quelqu’un l’identifie de temps en temps comme Robert Cunningham, ancien étudiant de la Bristol Cathedral Choir School, ou comme Robert Del Naja, musicien et interprète des Massive Attack.
Une griffe de l’art contemporain capable d’atteindre des cotes hyperboliques : 11,1 millions d’euros ont été versés en 2019 chez Sotheby’s à Londres pour son grand tableau à l’huile Devolved Parliament (Parlement avec les chimpanzés à la place des députés britanniques) ; 1,25 million d’euros ont par ailleurs été encaissés le 27 mars dernier lors de la vente aux enchères (toujours chez Sotheby’s) de ses gravures.
Entre des gestes extrêmes (la destruction en direct après l’énième cotation record de sa Girl with Balloon, selon un sondage « l’œuvre d’art contemporain la plus aimée en Grande-Bretagne ») et des traces disséminées avec habileté (le pochoir créé à la veille de l’ouverture de la Biennale de Venise en 2019) le mythe de Banksy ne semble pas connaître de crise.
Ainsi, alors qu’il vient de se fermer au Palais des Doges de Gênes l’exposition Le deuxième principe d’un artiste appelé Banksy (avec une prolongation terminée en très peu de temps), le Palais des Diamants de Ferrare accueille maintenant Un artiste appelé Banksy.
L’exposition, prévue depuis longtemps mais reportée en raison de l’urgence Covid, ouverte au public jusqu’au 27 septembre (la réservation sur le site est « fortement conseillée » ), est organisée par Stefano Antonelli, Gianluca Martini et Acoris Andipa, conçue et produite par Metamorfosi Associazione Culturale, en collaboration avec la Ferrara Arte du président Vittorio Sgarbi, qui assure : « Ce sera la plus belle exposition de la réouverture ». Ce qui (entre autres) marque le retour à la « normalité » du Palais des Diamants (en attendant les travaux de restauration prévus) et du système muséal de Ferrare.
Un retour qui, par ailleurs, marque aussi un changement de rythme dans le projet culturel : des expositions dédiées à Chardin (2010–2011), Zurbarán (2013–2014), Boldini (2015–2016), Orlando Furioso et Ariosto (2016–2017), à Courbet et la nature (2018–2019), à De Nittis (2019–2020) jusqu’à (justement) la contemporanéité selon Banksy (avec une citation dans le manifeste du fantastique remodelage de la façade Renaissance de Biagio Rossetti).
Un hommage passionné, donc, non pas à un artiste de rue générique mais au plus grand artiste mondial du nouveau millénaire. Et au modèle génial de toute une nouvelle génération (inspirée mais aussi consciemment engagée dans le social) de jeunes artistes urbains. “Lockdown / Social”, la nouvelle exposition de Mimmo Di Caterino qui vient d’ouvrir à Forio d’Ischia fait, par exemple, une référence explicite à Banksy.
Seul le bien plus médiatique et glamour Damien Hirst peut aujourd’hui rivaliser avec Banksy, alors que la popularité et les cours de Banksy semblent plutôt s’inspirer du « maître » Andy Warhol : encore que cet exemple lui aussi fulminant de célébrité d’un auteur vivant, en ce qui concerne Andy, ait été beaucoup plus présent et visible dans les vernissage, cocktails et autres mondanités.
Pour Pietro Folena, président de Metamorfosi, l’exposition du Palais des Diamants représente de toute façon beaucoup plus : « Produire, ouvrir et visiter cette exposition consacrée à l’approfondissement et à la connaissance de l’artiste le plus à contre-courant à l’échelle mondiale, précisément dans les premiers jours de la phase 2 du déconfinement, représente un acte d’amour, de courage et d’espérance à l’égard de la valeur de l’art et de la culture, après des mois de douleur et de difficultés ».
Encore une fois les œuvres de l’artiste anglais (que personne n’a jamais vu et dont personne ne connaît le visage) seront là pour parler à sa place. Même si, expliquent les organisateurs, « Banksy n’est en aucune façon impliqué dans cette exposition et que le matériel pour cet événement provient entièrement de collections privées ».
Précision supplémentaire : « Son bureau a néanmoins été informé ». La raison de ce grand rejet de l’art system par Banksy, qui n’est pour l’instant représenté par aucune galerie ? « Enfreindre les règles en démasquant les mécanismes du marché ». Avec ses œuvres « d’une puissance éthique inouïe, évocatrice », Banksy représente la meilleure évolution du Pop Art originel (et Warhol apparaît encore une fois parmi ses possibles modèles). […]
frederic grolleau
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