La Stampa / Cultura
La rivincita di papà Proust
Adrien, padre dell’autore di Alla ricerca del tempo perduto, con cui aveva un pessimo rapporto, era un famoso epidemiologo e igienista. Oggi la Francia lo riscopre
LEONARDO MARTINELLI
15 Maggio 2020
Chi si ricorda di Adrien Proust? Forse qualche estimatore del figlio, Marcel, il mitico scrittore: Adrien fu il padre dell’autore di «Alla ricerca del tempo perduto», con il quale ebbe un pessimo rapporto. In realtà Adrien (1834–1903) fu anche un famoso epidemiologo e igienista, fautore del «confinamento sistematico» nel caso di un’epidemia. I suoi consigli, forse, sarebbero stati utili anche oggi, in questi tempi di coronavirus.
Adrien Proust teorizzava nell’Ottocento la distanza sociale, la quarantena, il cordone sanitario inteso in senso moderno e il confinamento (che in francese lui chiamava «séquestration»), in un periodo in cui imperversavano il colera (in arrivo dall’Asia), la peste e la febbre gialla. Il medico scrisse una ventina di volumi, tra cui diversi trattati sui circuiti delle epidemie e uno sull’igiene internazionale (del 1873), rimasto a lungo un riferimento.
In un’intervista all’Agence France Presse, Jean-Yves Tadié, biografo e specialista di Marcel Proust, ne ha definito il padre «un geografo delle epidemie», di cui tracciò i percorsi di propagazione, viaggiando dalla Persia all’Egitto e interessandosi in particolare al pellegrinaggio alla Mecca, come vettore di amplificazione di quelle malattie.
Studiò a fondo anche l’igiene dei trasporti, soprattutto quelli marittimi. Nel 1884 divenne l’ispettore nazionale dei servizi sanitari. «Un confinamento rigoroso e l’interruzione delle comunicazioni via mare e via terra – scrisse in uno dei suoi trattati – sono riusciti a preservare certi luoghi o paesi dalle epidemie».
Tra l’altro Adrien Proust, nonostante venisse in contatto con numerosi pazienti infettati, durante i suoi molteplici viaggi non si ammalò mai di una di quelle terribili malattie al centro dei propri studi. Se ne vantava e consigliava di lavarsi ripetutamente mani e viso. Non solo: secondo Tadié, l’uomo «aveva una visione europea delle cose», tanto più che «anche allora la difesa dell’Europa contro il colera si faceva come oggi per il coronavirus in maniera frammentaria, gestita separatamente da ogni Paese». Adrien Proust si ritrovò a battagliare contro gli inglesi e gli ottomani che non volevano imporre un vero controllo sanitario, per non impedire il flusso del commercio. E fino alla fine propugnò un Ufficio internazionale di igiene pubblica, creato solo nel 1907, quattro anni dopo la sua morte.[…]
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traduction :
La revanche de papa Proust
Adrien, père de l’auteur de À la recherche du temps perdu, avec qui il avait un mauvais rapport, était un célèbre épidémiologiste et hygiéniste. Aujourd’hui la France le redécouvre
LEONARDO MARTINELLI
15 Magi 2020
Qui se souvient d’Adrien Proust ? Peut-être quelques admirateurs de son fils, Marcel, le mythique écrivain : Adrien fut le père de l’auteur de À la recherche du temps perdu, avec lequel il eut un très mauvais rapport.
En réalité, Adrien (1834–1903) fut aussi un célèbre épidémiologiste et hygiéniste, partisan du « confinement systématique » en cas d’épidémie. Ses conseils auraient peut-être été utiles encore aujourd’hui en ces temps de coronavirus.
Adrien Proust théorisait au XIXe siècle la distance sociale, la quarantaine, le cordon sanitaire au sens moderne et le confinement (qu’il appelait en français « séquestration »), à une époque où sévissaient le choléra (en provenance d’Asie), la peste et la fièvre jaune.
Le médecin a écrit une vingtaine de volumes, dont plusieurs traités sur les circuits des épidémies et un sur l’hygiène internationale (1873), resté longtemps une référence.
Dans une interview à l’Agence France Presse, Jean-Yves Tadié, biographe et spécialiste de Marcel Proust, a qualifié son père de « géographe des épidémies », dont il traça les parcours de propagation, en voyageant de la Perse à l’Égypte et en s’intéressant en particulier au pèlerinage à la Mecque, comme vecteur d’amplification de ces maladies. Il étudia aussi en profondeur l’hygiène des transports, surtout maritimes. En 1884, il devint l’inspecteur national des services de santé. « Un confinement rigoureux et l’interruption des communications par mer et par terre — écrit-il dans un de ses traités — ont réussi à préserver certains lieux ou pays des épidémies ».
Par ailleurs, Adrien Proust, bien qu’il ait été en contact avec de nombreux patients infectés, n’est jamais tombé malade d’une de ces terribles maladies au cours de ses multiples voyages. Il s’en vantait et conseillait de se laver les mains et le visage. Non seulement cela : selon Tadié, l’homme « avait une vision européenne des choses », d’autant plus que « même alors, la défense de l’Europe contre le choléra se faisait comme aujourd’hui pour le coronavirus, de manière fragmentaire, gérée séparément dans chaque pays ».
Adrien Proust se retrouva à se battre contre les Anglais et les Ottomans qui ne voulaient pas imposer un véritable contrôle sanitaire, pour ne pas empêcher le mouvement du commerce. Et jusqu’à la fin, il défendit un Bureau international d’hygiène, créé seulement en 1907, quatre ans après sa mort. […]
frederic grolleau
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