Proposition de traitement par Maxime Bojnourdi et Romain Vanmoen, lycée Albert-Ier de Monaco, 1S2, février 2020
Ce tableau est une représentation de la mort d’un roi légendaire Assyrien entre -700 et -600, Sardanapale lors du siège de Babylone. Peint par Eugène Delacroix en 1827.
Description du tableau :
Dans le tableau on trouve énormément de figure, le roi Sardanapale, ses gardes, les femmes de son harem, des sujets, des esclaves, et des animaux comme un cheval en bas à gauche du tableau. On y trouve aussi énormément de richesse qui remplissent la chambre du roi babylonien du plafond jusqu’au sol. Des plumes de paon, des statuettes en or, des têtes d’éléphants, un cheval ornées d’or, des esclaves, un harem, énormément de trésor jeté sur le sol.
Dans la diagonale partant du regard du roi jusqu’au sol ce concentre de la couleur rouge, lumière et femmes dénudés représentant le désir, la tentation. La couleur rouge/pourpre avec l’utilisation de l’or représentent la royauté dans l’antiquité dans les civilisations orientales comme les assyriens, les perses etc…
L’importance de Sardanapale est visible par le surélévement de celui-ci grâce au lit qui le place au-dessus de tous les figurants de la scène. Mais aussi par le centrage de l’œuvre sur le souverain par des lumières rejoignant Sardanapale.
Dans l’arrière du tableau, il y a une utilisation excessive de couleur sombre pour représenter la fumée épaisse venant de la mise à sac de Babylone et la mise à feu volontaire de la chambre de l’empereur.
Ce tableau est un style très réaliste par l’utilisation des couleurs sombres et claires. Cette représentation nous rappelle énormément des œuvres peintes par Eugène Delacroix avec des similarités avec l’œuvre de celui-ci telle La liberté guidant le peuple.
Description philosophique du tableau :
Sardanapale, au centre d’une scène en pagaille, est le possesseur de tout ce qui l’entoure, ainsi le désir n’existe plus en lui car il possède déjà tout. Malgré tant de richesse qui l’entoure, il ne semble pas un être de désir. Comme disait Rousseau dans La nouvelle Héloïse : « Malheur à qui n’a plus rien à désirer, il perd ainsi tout ce qu’il possède ». Cette citation ce retrouve aussi dans la pagaille de la scène et la fumée en arrière-plan qui montre la disparition de tout ce que possède Sardanapale. En revanche, il y a une compréhension du possesseur qui sait qu’il ne possède plus rien car celui-ci arbore un air stoïque.
Dans la scène, Sardanapale fait tuer son harem et brûler sa chambre avec tout le contenu pour que personne ne possède ce qu’il ne peut plus posséder. Cette scène nous rappelle plusieurs épisodes dans l’histoire des grands empires comme la mise à feu de Persépolis.
Les personnages supposés inférieurs par leur disposition sont eux tournés vers leur maître, leur souverain avec une tentation, le désir de l’atteindre et d’obtenir ses richesse perdues. Mais ce désir est présenté comme inatteignable, donc mortel, comme la femme morte ou inconsciente sur le lit de l’empereur assyrien ou la femme essayant de joindre le lit qui se fait attraper pour être égorgée par un garde assyrien.
On trouve aussi en bas à droite un homme courant vers le lit de Sardanapale les bras tendu pour atteindre son désir. Ainsi, ces mouvements et intention des personnages rejoignent une citation célèbre de Spinoza sur le désir dans son Ethique : « Ce qu’on n’a pas, ce qu’on n’est pas, ce dont qu’on manque voilà les objets des désirs et de l’amour ». Cette scène montre que les désirs impossibles amènent au malheur représenté par les flammes brûlant la pièce.
En conclusion, malgré la puissance incarnée, Sardanapale est impuissant face à la situation et périra dans les flammes avec tout ce qu’il aura amassé.
On peut donc se demander qui souffre le plus entre celui qui désire et celui qui ne désire plus...
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