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"La République" de Platon

Publié le 7 Février 2020, 19:31pm

Catégories : #Philo (Notions)

"La République" de Platon

UNE ŒUVRE FONDATRICE

Dans l'histoire des utopies, La République de Platon est un ouvrage fondateur : le philosophe grec du IVe siècle avant Jésus-Christ présente dans son dialogue la réflexion qui préside à la construction d'une cité imaginaire parfaite. Par la suite, More s'inspire beaucoup de la description que fait Platon d'une cité parfaite. En fait, ce sont deux cités imaginaires qui sont présentées, l'alèthinè polis et la kallipolis. Le personnage principal du récit est Socrate, le maître de Platon, qui dialogue avec les frères de ce dernier, Glaucon et Adimante.

LA VRAIE CITÉ

Alors que le livre I débute sur la question de la définition de la justice et de l'injustice, Socrate propose à ses interlocuteurs de décrire la naissance d'une cité, mais aussi de définir ce que c'est : « Eh bien, dis-je [Socrate], allons, créons en paroles (logos) une cité dès son origine : c'est notre besoin, à ce qui semble, qui la créera. » (La République, II, 369, c 9-10). Peu à peu, la recherche s'oriente donc vers la création d'une cité imaginaire avec une organisation particulière et un mode de vie ascétique pour ses habitants. Fondée sur la raison et donc sur la simplicité, cette cité pacifique se limite aux désirs nécessaires des hommes. Platon considère qu'elle est réaliste, voire réalisable, puisqu'elle est forgée par la raison ; elle n'est donc pas pour lui une utopie, elle est la vraie (alèthinè) cité, la seule qu'il présente dans son œuvre et celle qu'il considère comme la plus souhaitable.

<p>Page de titre d'une édition du XVI<sup>e</sup> siècle de <em>La République</em> de Platon</p>

Une édition du XVIe siècle de La République de Platon

LA BELLE CITÉ

Poussé par ses contradicteurs, Socrate, dans la suite du récit, leur propose d'examiner ce que serait une belle (kallè) cité qui conviendrait à tous. Celle-ci reposerait sur plusieurs lois propres à assurer le règne de la justice. Partant d'une comparaison entre l'être humain et la cité, Socrate pense nécessaire que le corps (physique ou social) soit dominé par la raison qui domine les passions. Ainsi la cité doit-elle être dirigée par des rois-philosophes. Cette communauté de gardiens de la cité nécessite la mise en place d'une communauté de bien mais aussi de vie. Hommes et femmes ont les mêmes activités et s'unissent selon leur goût de sorte que les enfants des unes sont considérés comme les enfants de tous. Les protagonistes du dialogue se mettent d'accord sur le fait que la vertu des hommes dépend de leur environnement : si la cité est juste, alors les hommes seront justes et vertueux. L'unité de la cité est garantie par l'expression commune du plaisir ou de la peine. Pourtant cette société est inégalitaire et divisée entre les trois classes des gardiens, des guerriers et des paysans/artisans car ceux auxquels la nature n'aura pas donné des dispositions pour s'adonner à la philosophie seront soumis au règne des gardiens.

DES PROJETS RÉALISTES ?

La République représente une source essentielle pour des écrits comme L'Utopie de Thomas More, La Cité du Soleil de Campanella ou les Voyages de Gulliver. Pour autant, Platon ne considère pas ses créations comme irréelles, même si elles sont nées de l'imaginaire. Bien au contraire, il souhaite qu'elles deviennent réalité et envisage dans son texte les modalités de mise en œuvre de telles constructions politiques.

Benoît Traineau

source : 
http://une-histoire-de-lutopie.edel.univ-poitiers.fr/exhibits/show/sources/sources-antiques/la-r--publique-de-platon

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