Proposition de traitement collectif par la classe de TES1, lycée Albert-Ier de Monaco, 29 & 30 janvier 2020
Interrogé par le sujet dissertatif soumis, chaque élève doit proposer une phrase qui précède ou suit celle d'un camarade afin de proposer un cheminement cohérent. Ici, l'introduction a été rédigée en 2 heures par une classe de TES1, qui a achevé le contenu du plan en une autre heure (soit 3h de travail collectif pour cet exercice ou chacun des élèves du groupe de 30 a dû énoncer une phrase du devoir, rejetée ou validée ou corrigée en direct par le professeur vidéoprojetant au tableau la copie en cours de rédaction).
Les valeurs morales sont-elles relatives ?
Introduction
Dans notre société, on s’accorde à dire qu’il existe une morale pour tous : propre à chacun, elle renvoie au latin « mors, mori » qui désigne la manière dont les hommes se comportent les uns au regard des autres afin de vivre en paix et heureux. En effet, depuis l’enfance, on nous enseigne des « bases » considérées comme des valeurs, autrement dit ce qui est désirable de manière universelle. Or, les valeurs morales des hommes qui transmettent le respect des normes communautaires sont souvent, on le constate, propres à chacun. Par conséquent, ces valeurs peuvent varier et apparaître comme relatives à chacun, c’est-à-dire dépendant d’autres choses qu’elles seules.
Faut-il donc alors, pour vivre ensemble, que les individus parviennent à se mettre d’accord sur certaines valeurs morales ? Peut-on affirmer partant qu’une singularité dans la morale admet un accord collectif entre les valeurs en société ? S’il existe différentes valeurs morales alors « relatives », ces dernières peuvent-elles en ce cas coexister dans l’espace collectif ? Pouvons-nous seulement considérer les valeurs comme compatibles avec la morale ou ne sont-elles pas d’un autre ordre ? Dans ces conditions, « les valeurs morales sont-elles [pour autant/ nécessairement/ toujours] relatives ? »
Pour répondre à ces questions, nous verrons tout d’abord à quel point les valeurs morales sont requises et nécessaires pour fonder le corps social (1). Puis dans quelles mesures elles peuvent néanmoins s’avérer relatives à tout un chacun (2) avant d'établir en quoi une juste conception de la moralité sépare le devoir éthique de la recherche égoïste du bonheur (3).
Plan
1. Non , les valeurs morales ne sont pas relatives
Il existe une seule morale, universelle, pour l’homme – comme le dit Kant dans la Critique de la Raison Pratique où il souligne l’autonomie par laquelle l’individu élève la règle de son action à une maxime valant pour tous.
2. La morale est relative à tout un chacun
Comme l’énonce Pascal en ses Pensées, « vérité en-deça des Pyrénées, fausseté au-delà » : la formule laisse entendre que chaque individu disposerait d’une « morale » subjective - ce par quoi il convient d’entendre plutôt une éthique (du grec ethos : la façon particulière et individuelle dont chaque personne occupe un espace privé, « séjourne » au sein de la polis). Ainsi, chez Sophocle Antigone s’oppose à la morale du roi Créon malgré la punition qui pèse sur elle, ce qui atteste donc de son sens de l’éthique, laissant apparaître une forme de relativisme quant au sens du bien et du mal, du juste et de de l’injuste.
3. Le devoir éthique est distinct de la recherche égoïste du bonheur
Dans l’autonomie de l’acte moral, selon Kant dans les Fondements de la Métaphysique des Mœurs, un homme intéressé ne s’inscrit pas dans la morale universelle attendue car c’est encore son égoïsme qui s’exprime. La seule morale recevable doit être validée par l’intention d’agir par devoir - sans y gagner quoi que ce soit.
Conclusion
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