La Repubblica / Cinema
Per i 100 anni di Fellini e Sordi, i festeggiamenti partono con ‘Lo sceicco bianco’
Il film, il primo della coppia di artisti, torna in sala il 13 gennaio restaurato. È solo il primo passo di una lunga marcia di appuntamenti con questi due straordinari cineasti
di CHIARA UGOLINI
03 gennaio 2020
Così come lo sceicco bianco appare a Wanda, o meglio a Bambola appassionata, leggiadro e svolazzante sulla sua altalena costruita tra due palme di Fregene, così al mondo del cinema apparve Alberto Sordi nel film di Federico Fellini del 1952. Di titoli cinematografici alle spalle ne aveva già una ventina, ma in ruoli minori, la popolarità gli veniva dalla radio e dalla rivista eppure Fellini lottò coi produttori per avere lui nel ruolo di Fernando Rivoli, una battaglia infinita perché Sordi era reduce da “Mamma mia che impressione”, che non era andato bene. Torna in sala il 13 gennaio, in versione restaurata dalla Cineteca di Bologna, il film che segna l’inizio del sodalizio tra Federico Fellini e Alberto Sordi, un ottimo modo per iniziare questo 2020 che sarà un anno di grandi festeggiamenti per i due centenari, Fellini era nato infatti il 20 gennaio a Rimini, Sordi il 15 giugno a Roma.
Lo sceicco bianco è il primo di una lista di capolavori felliniani che torneranno in sala per il centenario grazie all’impegno di Cineteca di Bologna, Cineteca Nazionale e Istituto Luce. “Alberto aveva un talento nuovo ed era giusto che trovasse un amico regista che gli desse confidenza e fiducia e gli permettesse di uscire allo scoperto e farsi conoscere” raccontava Fellini di quel loro primo incontro sul grande schermo. La storia di due sposini di provincia (interpretati da Brunella Bovo e Leopoldo Trieste) che arrivano a Roma nell’anno santo per il viaggio di nozze e si perdono in un dedalo di equivoci, bugie, fraintendimenti era un soggetto che Fellini aveva portato con sé per lungo tempo, era passato di mano in mano (Antonioni, Lattuada avrebbero dovuto realizzarlo) ma poi era tornato nelle sue, quelle mani che il mondo dei fumetti le conosceva bene per aver iniziato lui stesso la sua carriera di narratore sulle pagine della rivista satirica Marc’Aurelio.
Così il viaggio iniziatico della giovane e ingenua Wanda nel mondo dei fotoromanzi, alla ricerca di quello sceicco di cui si è platonicamente innamorata è un viaggio nella disillusione del mondo dello spettacolo. D’altronde cosa c’è di più giusto del fotoromanzo per creare il collegamento tra le riviste e il cinema?
Venezia 76. Alla Mostra ‘Lo sceicco bianco’ di Fellini restaurato
Sordi era stato il primo sostenitore di questo racconto e di questo personaggio “che conoscevo molto bene, uno che non sapeva neppure parlare, pronunciare una parola ma vestito da Sceicco bianco faceva innamorare tutte le lettrici dei giornali a fumetti” diceva l’attore. Il film venne presentato alla Mostra del cinema di Venezia ma andò malissimo, fu anche boicottato dagli editori di fumetti, quando poi l’anno dopo per I vitelloni Fellini riuscì di nuovo a scritturare Sordi, nonostante le resistenze dei produttori il nome dell’attore romano non si trovava nè sulla locandina nè sui titoli di testa delle prime venti copie.
Quasi settant’anni dopo Lo sceicco bianco torna al cinema e l’occasione di vederlo su grande schermo è imperdibile, d’altronde c’è già tutto il mondo felliniano in questo primo film (Luci del varietà è diretto a quattro mani con Lattuada). “Per la sceneggiatura mi rifeci ai racconti che avevo scritto per il Marc’Aurelio in cui si riflettevano i miei pensieri sulla natura spietata delle storie d’amore, sull’amore giovanile che si confronta con la realtà dolceamara, sulla luna di miele che si irrancidisce, sulle delusioni dei primi tempi del matrimonio e sull’impossibilità di riuscire a conservare i romantici sogni iniziali”.
Come detto c’era già tutto quello che avremmo poi ritrovato nell’autore di La dolce vita e 8 e 1/2.
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traduction :
Pour les 100 ans de Fellini et Sordi, les festivités démarrent avec Le Cheikh blanc [Le Cheik blanc (Lo sceicco bianco), connu également sous le titre Courrier du cœur, est un film italien en noir et blanc de Federico Fellini sorti en 1952 — ndt]
Le film, le premier du couple d’artistes, revient restauré en salles le 13 janvier. Ce n’est que la première étape d’une longue série de rendez-vous avec ces deux extraordinaires cinéastes
par CHIARA UGOLINI
03 janvier 2020
Ainsi que le cheik blanc apparaît à Wanda, ou mieux à la passionnée Bambola, douillet et flottant sur sa balançoire construite entre deux palmiers de Fregene, ainsi apparut Alberto Sordi au monde du cinéma dans le film de Federico Fellini en 1952. Il avait déjà une vingtaine de titres de cinéma derrière lui, mais dans des rôles mineurs, la popularité lui venait de la radio et des magazines, et pourtant Fellini lutta avec les producteurs pour l’avoir dans le rôle de Fernando Rivoli, Une bataille sans fin parce que Sordi sortait revenait de “Mamma mia che impressione !” [film italien réalise par Roberto Savarese et sorti en 1951 — ndt], qui ne s’était pas bien passé.
Retour en salle le 13 janvier, en version restaurée par la Cinémathèque de Bologne, le film qui marque le début de la collaboration entre Federico Fellini et Alberto Sordi, une excellente façon de commencer cette année 2020 qui sera une année de grandes célébrations pour les deux centenaires, Fellini étant né en effet le 20 janvier à Rimini, Sordi le 15 juin à Rome.
Le cheik blanc est le premier d’une liste de chefs-d’œuvre felliniens qui retourneront en salles pour le centenaire grâce à l’engagement de la Cinéthèque de Bologne, la Cinémathèque Nationale et l’Institut Lumière. “Alberto avait un nouveau talent, et il était juste qu’il trouve un ami réalisateur qui lui donne confiance et assurance et lui permette de se révéler et de se faire connaître.”, racontait Fellini au sujet de leur première rencontre à l’écran. L’histoire de deux jeunes mariés de province (interprétés par Brunella Bovo et Leopoldo Trieste) qui arrivent à Rome en l’année sainte pour leur voyage de noces et se perdent dans un dédale de malentendus, de mensonges, de malentendus, était un sujet que Fellini avait porté avec lui pendant longtemps, était passé de main en main (Antonioni, Lattuada auraient dû le réaliser) mais était ensuite retourné dans les siennes, des mains que le monde des bandes dessinées connaissait bien pour avoir commencé lui-même sa carrière de conteur dans les pages de la revue satirique Marc’Aurelio.[Marc’Aurelio est un journal satirique italien fondé à Rome le 14 mars 1931 par Oberdan Cotone et Vito De Bellis, et arrêté en 1958, avec une brève réapparition en 1973 — ndt].
Ainsi, le voyage initiatique de la jeune et naïve Wanda dans le monde des photoromans, à la recherche de ce cheikh dont elle s’est platoniquement amoureuse est un voyage dans la désillusion du monde du spectacle.
Par ailleurs, quoi de plus juste que le photoroman pour créer le lien entre les magazines et le cinéma ?
Sordi avait été le premier partisan de ce récit et de ce personnage “que je connaissais très bien, un homme qui ne savait même pas parler, prononcer un mot mais qui, vêtu tel le Cheikh blanc, se faisait aimer de toutes les lectrices des journaux à bandes dessinées”, disait l’acteur. Le film a été présenté à l’exposition de cinéma de Venise mais il n’a pas été apprécié, il a également été boycotté par les éditeurs de bandes dessinées, lorsque l’année suivante pour Les Vitelloni Fellini a réussi de nouveau à signer Sordi, malgré les résistances des producteurs : le nom de l’acteur romain ne se trouvait alors ni sur l’affiche ni sur les titres de tête des vingt premières copies.
Près de soixante-dix ans après, Le cheik blanc revient au cinéma et l’occasion de le voir sur grand écran est incontournable, d’autant qu’il y a déjà tout le monde fellinien dans ce premier film (Les Feux du music-hall est dirigé à quatre mains avec Lattuada — “Les Feux du music-hall” (Luci del varietà) est un film italien d’Alberto Lattuada et Federico Fellini sorti en 1950 — ndt).
“Pour le scénario, je me réfère aux récits que j’avais écrits pour Marc’Aurèlio, dans lesquels se reflétaient mes pensées sur la nature impitoyable des histoires d’amour, sur l’amour des jeunes gens face à la réalité aigre-douce, sur la lune de miel qui s’enflamme, sur les déceptions des premiers temps du mariage et sur l’impossibilité de conserver les rêves romantiques initiaux”. Comme je l’ai dit, il y avait déjà tout ce que nous trouverions plus tard chez l’auteur de La dolce vita et de Huit et demi.
frederic grolleau
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