La plus grande chasse au trésor du XXe siècle est une histoire vraie. Monuments Men est inspiré de ce qui s’est réellement passé. En pleine Seconde Guerre mondiale, sept hommes qui sont tout sauf des soldats – des directeurs et des conservateurs de musées, des artistes, des architectes, et des historiens d’art – se jettent au cœur du conflit pour aller sauver des œuvres d’art volées par les nazis et les restituer à leurs propriétaires légitimes. Mais ces trésors sont cachés en plein territoire ennemi, et leurs chances de réussir sont infimes. Pour tenter d’empêcher la destruction de mille ans d’art et de culture, ces Monuments Men vont se lancer dans une incroyable course contre la montre, en risquant leur vie pour protéger et défendre les plus précieux trésors artistiques de l’humanité…
« Il y a eu les 7 Samouraïs, les 7 Mercenaires, Les 12 Salopards, il y a désormais les 7 sauveurs d’art ! S’il est inspiré d’une histoire vraie, Monuments Men, adapté du roman de Robert M. Edsel, choisit la carte de l’action et de l’humour, sans pour autant passer à côté d’un message sur l’art garant des valeurs de civilisation, en posant la question, une vie humaine vaut elle d’être sacrifiée pour sauver une œuvre ? La question est posée deux fois dans le film avec deux réponses différentes. La première est bien évidemment non. Comment un tableau, une sculpture, pourrait équivaloir à une vie humaine ? La seconde est plus philosophique. « Tuez des habitants d’une ville, il en reviendra toujours d’autres pour les remplacer. Détruisez un tableau et il sera perdu à jamais, avec tous ceux qu’il incarnait, dans leur temps et leur pensée ». Beau sujet pour le Bac Philo. Dans Monuments Men deux membres du commando sont tués dans leur mission. Eux, avaient répondu à ce dilemme.
Réponse héroïque, mais est-elle justifiée ? Leur sacrifice, et le respect envers lui, penchent pour la seconde option. Si le film pose la bonne question, il la formule sur un ton désinvolte revendiqué. Il se situe dans la lignée des 12 salopards (1967) de Robert Aldrich qui réunissait déjà une belle brochette d’acteurs composant un commando d’élite hors norme avec humour. Clooney inverse leur nature en remplaçant les têtes brûlées d’Aldrich par des experts en art, qui ne connaissent rien à la guerre, mais qui, comme eux, devront passer par la case instruction. La référence aux 12 Salopards entraîne dans son sillage celle à Inglorious Basterds de Quentin Tarantino, duquel il est plus proche, par leurs dates de sorties, mais aussi dans le fond, ce dernier étant une métaphore autour de l’art cinématographique, sauvegarde de lui-même, face à toutes les barbaries. […] Clooney traite le sujet avec légèreté, mais non sans fondement, pour sans doute faire passer le message auprès du plus grand nombre. Ce qu’il réussit fort bien avec ce film « de potes » réalisé pour divertir sans pour autant abrutir. »
jacky bornet
de George Clooney
(Aventure – USA – 2014 – 1h58 – V.O.S.T.)
Avec: George Clooney, Matt Damon, Bill Murray, Cate Blanchett, Jean Dujardin
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