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Wilson Pickett, "Hey Jude" - 1968

Publié le 2 Novembre 2019, 12:17pm

Catégories : #Philo & musique

Wilson Pickett, "Hey Jude" - 1968

Wilson Pickett était un chanteur et compositeur américain de soul et de rhythm and blues né le 18 mars 1941 à Prattville (Alabama) et décédé le 19 janvier 2006 d'une crise cardiaque, à Reston (Virginie). Il fut dans les années 1960 un pionnier de la musique soul, célèbre pour ses interprétations de In the Midnight Hour, Mustang Sally, Funky Broadway et Land of 1000 Dances.

À ses débuts membre du groupe The Falcons, il s'est fait connaître par sa carrière en solo, mais en travaillant souvent en collaboration avec d'autres artistes.

Biographie
Début de carrière
Il commence sa carrière de chanteur comme choriste de gospel dans l’église baptiste de Prattville. Il était le plus jeune d’une famille de 11 enfants, mais régulièrement battu par sa mère, il part en 1955 vivre avec son père à Détroit dans le Michigan.

Arrivé à Détroit, il forme son premier groupe de gospel, The Violinaires. En 1961, il rejoint le groupe de rhythm and blues, The Falcons, qui cherchait un nouveau chanteur et auquel participe aussi Eddie Floyd, une autre future vedette de la musique soul.

En 1962, Pickett connaît un premier succès au sein des Falcons avec I Found a Love, mais peu après avoir enregistré I Found a Love, il décide de se lancer dans une carrière solo, et en 1963 il rejoint le label de Lloyd Price, Double L Records. Pickett connaît alors son premier succès en tant qu’artiste solo avec It’s Too Late — à ne pas confondre avec le titre de Chuck Willis — qui entrera au hit-parade le 27 juillet 1963.

Les succès
En 1964, Pickett signe un contrat chez Atlantic Records des frères Ahmet Ertegün et Nesuhi Ertegün, et commence à travailler avec le guitariste Steve Cropper avec lequel ils vont créer quelques succès du répertoire de la musique soul. Il enregistre en 1965, au studio Stax Record’s de Memphis un de ses titres les plus connus, In the Midnight Hour — chanson reprise dans la musique francophone par Johnny Hallyday, sous le titre de Jusqu'à minuit. Pendant son séjour à Memphis, Pickett enregistre encore Don't Fight It, 634-5789 et Ninety-Nine and One-Half (Won't Do), trois compositions originales qu’il coécrit avec Eddie Floyd et Steve Cropper. Ces titres restent considérés comme des classiques de la musique soul.

Les prochains enregistrements se déroulent aux studios Fame, situés dans un ancien entrepôt de tabac à Muscle Shoals (Alabama). Pickett enregistre alors plusieurs grands succès tels que Mustang Sally, Funky Broadway, et Land of 1000 Dances. Croyant que l'endroit lui porte chance, il ne voudra plus enregistrer ailleurs.

Pickett a aussi écrit des chansons enregistrées par des artistes tels que Led Zeppelin, Van Halen, les Rolling Stones, Aerosmith, Grateful Dead, Booker T. and the M.G.'s, Genesis, Creedence Clearwater Revival, Hootie and the Blowfish, Echo and the Bunnymen, Roxy Music, Bruce Springsteen, Los Lobos, The Jam, Ani DiFranco, et d’autres. En 1969, il signe une reprise de Hey Jude, un succès des Beatles et multiplie les tournées tout en créant d'autres succès, dont Fire and Water et Don't Let the Green Grass Fool You. Il signe aussi une reprise de Sugar, Sugar des Archies et enregistre aussi Everybody Needs Somebody to Love, reprise d'une chanson de Solomon Burke, avec laquelle il obtient un vrai succès.

Les années difficiles
Dans les années 1970, avec le succès de la vague disco, il disparaît des hit-parades, mais continue une carrière d'estime et travaille avec Solomon Burke, Ben E. King et Joe Tex. En 1973, Pickett fait un choix qu’il regrettera plus tard : il quitte Atlantic Records pour rejoindre RCA Records. Après Take A Closer Look At The Woman You're With, qui se retrouve à nouveau dans le hit-parade américain, Pickett continue à enregistrer des albums. Néanmoins le succès n’est plus vraiment au rendez-vous.

À partir des années 1980, il a des problèmes d'alcool. Cela lui vaut quelques ennuis avec la justice et de se retrouver plusieurs fois devant les tribunaux pour des accusations de conduite en état d'ivresse et de port d'armes. Il prend part à des bagarres et se retrouve en prison après avoir menacé une personne avec une arme à feu. En 1987, il est hospitalisé à la suite d'une bagarre.

C’est aussi en 1987 qu’il reprend In the Midnight Hour avec la Motown et que la chanson se retrouve à nouveau classé dans le hit-parade. Il continue aussi à avoir de nombreux succès en Europe et participe aux festivals d'été qui y sont organisés.

Cependant, s’adonnant de plus en plus à la boisson, Pickett doit quitter sa maison d’Englewood (New Jersey) en janvier 1992 à cause de loyers impayés. En avril de la même année, alors qu'il conduit en état d’ivresse, il blesse gravement une personne âgée de 86 ans et, en 1993, il doit purger une peine de prison d’un an, assortie d’une mise à l’épreuve pendant cinq ans, consécutive à son accident de circulation. Il sera également condamné pour possession de drogue.

La consécration
En 1991, Pickett est intronisé au sein du Rock and Roll Hall of Fame et deux ans plus tard, la Rhythm and Blues Foundation lui remettra le Pioneer Award. Il est popularisé comme un des héros du film Les Commitments d'Alan Parker mais sans apparaître à l'image.

Pickett sort son dernier album It's Harder Now en 1999 et a donné son dernier concert fin 2004.

1968 - HEY JUDE

L'histoire sait parfois se montrer paradoxale. Au moment où les rumeurs d'une séparation possible des Beatles se confirment, leur emprise sur le marché de la chanson n'a jamais été aussi forte. Aux États-Unis, depuis 1964, les Fab Four ont sérieusement mis à mal le rock'n'roll, et le showbusiness ne doit sa survie qu'à l'originalité des sonorités en provenance des ghettos noirs. Mais alors que la décennie s'achève, même la famille soul est en train de succomber à la Beatlemania. Le premier à montrer l'exemple est Wilson Pickett, lorsqu'il reprend à son compte le plus grand best-seller jamais obtenu par les Beatles aux USA, Hey Jude, qui a tenu un record de 9 semaines en tête des charts à l'automne 1968. Il est difficile de parler de reprise à l'écoute de cette version électrisante: autant l'original chanté par McCartney possède une retenue toute british, autant il émane de l'interprétation de Pickett une sensualité exacerbée qui modifie en profondeur la chanson, transformée ici en une déclaration enflammée.
 


Duane Allman, l’ombre d’un héros

Considéré comme l'un des plus grands guitaristes de tous les temps, quelque part entre Jimi Hendrix et Eric Clapton, Duane Allman, mort à 24 ans en 1971, est une légende discrète. Réédition majeure d'un recueil de ses enregistrements, pour lui ou pour les autres (Aretha Franklin, Wilson Pickett…).
Sur la pochette de son « anthologie », il pêche à la ligne (avec moulinet) dans un décor de bayou, paysage dense et liquide, englué de silence, où il se tient seul, sa silhouette de christ en retrait, à l’extrême bord du cadre. Dans le livret, il est photographié nu au cœur de la forêt, une feuille d’arbre en cache-sexe, homme des bois en plein délire psychédélique, gueule d’ange tragique à la Kurt Cobain.

Duane Allman n’a pas encore 24 ans. C’est l’âge auquel il va mourir, en 1971, dans un accident de moto à l’intersection de Hillcrest Avenue et de Bartlett Street, à Macon, en Géorgie, sa ville de cœur, celle de Little Richard et d’Otis Redding. Son parcours météorique aura duré à peine trois ans, la boue des années en a effacé la trace, sa légende ne s’est réellement imprimée que dans l’esprit des plus fervents. L’aîné des Allman Brothers était une star discrète, un musicien dont la personnalité et l’existence se ramassaient dans une concentration extrême, l’électricité des terminaisons nerveuses, la flamme au bout des doigts.

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Wilson Pickett était un chanteur et compositeur américain de soul et de rhythm and blues né le 18 mars 1941 à Prattville (Alabama) et décédé le 19 janvier 2006 d'une crise cardiaque, à Reston (Virginie). Il fut dans les années 1960 un pionnier de la musique soul, célèbre pour ses interprétations de In the Midnight Hour, Mustang Sally, Funky Broadway et Land of 1000 Dances.

À ses débuts membre du groupe The Falcons, il s'est fait connaître par sa carrière en solo, mais en travaillant souvent en collaboration avec d'autres artistes.

Biographie
Début de carrière
Il commence sa carrière de chanteur comme choriste de gospel dans l’église baptiste de Prattville. Il était le plus jeune d’une famille de 11 enfants, mais régulièrement battu par sa mère, il part en 1955 vivre avec son père à Détroit dans le Michigan.

Arrivé à Détroit, il forme son premier groupe de gospel, The Violinaires. En 1961, il rejoint le groupe de rhythm and blues, The Falcons, qui cherchait un nouveau chanteur et auquel participe aussi Eddie Floyd, une autre future vedette de la musique soul.

En 1962, Pickett connaît un premier succès au sein des Falcons avec I Found a Love, mais peu après avoir enregistré I Found a Love, il décide de se lancer dans une carrière solo, et en 1963 il rejoint le label de Lloyd Price, Double L Records. Pickett connaît alors son premier succès en tant qu’artiste solo avec It’s Too Late — à ne pas confondre avec le titre de Chuck Willis — qui entrera au hit-parade le 27 juillet 1963.

Les succès
En 1964, Pickett signe un contrat chez Atlantic Records des frères Ahmet Ertegün et Nesuhi Ertegün, et commence à travailler avec le guitariste Steve Cropper avec lequel ils vont créer quelques succès du répertoire de la musique soul. Il enregistre en 1965, au studio Stax Record’s de Memphis un de ses titres les plus connus, In the Midnight Hour — chanson reprise dans la musique francophone par Johnny Hallyday, sous le titre de Jusqu'à minuit. Pendant son séjour à Memphis, Pickett enregistre encore Don't Fight It, 634-5789 et Ninety-Nine and One-Half (Won't Do), trois compositions originales qu’il coécrit avec Eddie Floyd et Steve Cropper. Ces titres restent considérés comme des classiques de la musique soul.

Les prochains enregistrements se déroulent aux studios Fame, situés dans un ancien entrepôt de tabac à Muscle Shoals (Alabama). Pickett enregistre alors plusieurs grands succès tels que Mustang Sally, Funky Broadway, et Land of 1000 Dances. Croyant que l'endroit lui porte chance, il ne voudra plus enregistrer ailleurs.

Pickett a aussi écrit des chansons enregistrées par des artistes tels que Led Zeppelin, Van Halen, les Rolling Stones, Aerosmith, Grateful Dead, Booker T. and the M.G.'s, Genesis, Creedence Clearwater Revival, Hootie and the Blowfish, Echo and the Bunnymen, Roxy Music, Bruce Springsteen, Los Lobos, The Jam, Ani DiFranco, et d’autres. En 1969, il signe une reprise de Hey Jude, un succès des Beatles et multiplie les tournées tout en créant d'autres succès, dont Fire and Water et Don't Let the Green Grass Fool You. Il signe aussi une reprise de Sugar, Sugar des Archies et enregistre aussi Everybody Needs Somebody to Love, reprise d'une chanson de Solomon Burke, avec laquelle il obtient un vrai succès.

Les années difficiles
Dans les années 1970, avec le succès de la vague disco, il disparaît des hit-parades, mais continue une carrière d'estime et travaille avec Solomon Burke, Ben E. King et Joe Tex. En 1973, Pickett fait un choix qu’il regrettera plus tard : il quitte Atlantic Records pour rejoindre RCA Records. Après Take A Closer Look At The Woman You're With, qui se retrouve à nouveau dans le hit-parade américain, Pickett continue à enregistrer des albums. Néanmoins le succès n’est plus vraiment au rendez-vous.

À partir des années 1980, il a des problèmes d'alcool. Cela lui vaut quelques ennuis avec la justice et de se retrouver plusieurs fois devant les tribunaux pour des accusations de conduite en état d'ivresse et de port d'armes. Il prend part à des bagarres et se retrouve en prison après avoir menacé une personne avec une arme à feu. En 1987, il est hospitalisé à la suite d'une bagarre.

C’est aussi en 1987 qu’il reprend In the Midnight Hour avec la Motown et que la chanson se retrouve à nouveau classé dans le hit-parade. Il continue aussi à avoir de nombreux succès en Europe et participe aux festivals d'été qui y sont organisés.

Cependant, s’adonnant de plus en plus à la boisson, Pickett doit quitter sa maison d’Englewood (New Jersey) en janvier 1992 à cause de loyers impayés. En avril de la même année, alors qu'il conduit en état d’ivresse, il blesse gravement une personne âgée de 86 ans et, en 1993, il doit purger une peine de prison d’un an, assortie d’une mise à l’épreuve pendant cinq ans, consécutive à son accident de circulation. Il sera également condamné pour possession de drogue.

La consécration
En 1991, Pickett est intronisé au sein du Rock and Roll Hall of Fame et deux ans plus tard, la Rhythm and Blues Foundation lui remettra le Pioneer Award. Il est popularisé comme un des héros du film Les Commitments d'Alan Parker mais sans apparaître à l'image.

Pickett sort son dernier album It's Harder Now en 1999 et a donné son dernier concert fin 2004.

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Dans la lignée d'Otis Redding, Wilson Pickett s'est imposé dès le milieu des années 60 en interprétant des titres rythm and blues et soul. Parmi ses chansons, aujourd'hui devenues des classiques, "In the midnight hour".

C'est le gospel qui commence par s'imposer à Wilson Pickett . Très jeune, il se produit dans une chorale de l'Alabama, où il réside. Il y inteprète des classiques de la musique noire avant d'être remarqué par l'un des membres des Falcons, Willie Schofield, qui lui propose de remplacer le chanteur du groupe de rythm and blues, Eddie Floyd. Chanteur, Wilson Pickett s'improvise également auteur pour le titre "I found a love" en 1962.
Interprète et compositeur, Wilson Pickett fait imposer la formation avant de poursuivre en solo. Dès son deuxième simple le succès est au rendez-vous. "If you need me" se classe en tête des ventes. Le titre sera d'ailleurs repris par Salomon Burke et les Rolling Stone.
La notoriété du chanteur va dépasser les frontières avec "In the midnight hour" en 1965. Une chanson qui scelle le style Pickett : cris et gémissements qui donnent à ses interprétations un caractère pour le moins sensuel.
L'année suivante le succès se confirme avec "634 - 5793 (Soulsville, USA)" et "Land of 1000 dances", un standard de Chris Kenner.
Les albums s'enchaînent également avec la même réussite, "The exciting Wilson Pickett " (1966), "The wicked Pickett" et "The sound of Wilson Pickett ", toujours en 1967. L'année suivant sortent deux autres disques en collaboration avec Bobby Womack, "I'm in love" et "Midnight mover".
Habitué au rythm and blues et à la soul, le chanteur s'essaye à une reprise des Beatles, "Hey Jude". Il surprend quelque peu par son interprétation qui fait de Jude une femme alors que dans le titre initial Jude correspond au nom de fils de John Lennon , Julian.
Par la suite le caractère "sexuel" que Wilson Pickett donne à ses chansons perd quelque peu de sa superbe. Le chanteur préfère enchaîner avec les compilations : "Best of Wilson Pickett", "The very best of Wilson Pickett".

L'artiste revient, mais cette fois sur un rythme plus disco, avant d'intégrer en 1981 le Soul Clan, aux côtés de Solomon Burke, Ben E. King, Joe Tex et Don Covay. Après plusieurs concerts la formation se sépare. Dès lors, Wilson Pickett ne parvient plus ou plutôt ne souhaite pas rebondir.

En 1987, emprisonné pour une agression à main armée, il va se contenter de simples apparitions, notamment dans le film d'Alan Parker "The commitments".
Affaibli, Wilson Pickett décède des suites d'une crise cardiaque le 19 janvier 2006.

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Wilson Pickett
La voix de "In the Midnight Hour", classique de la musique soul

Par Bruno Lesprit  Publié le 21 janvier 2006 à 15h04 - Mis à jour le 21 janvier 2006 à 15h04

Temps deLecture 3 min.

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Le chanteur américain de rhythm'n'blues et de soul Wilson Pickett est mort d'une crise cardiaque, jeudi 19 janvier, à Reston (Virginie). Il était âgé de 64 ans. Il restera avant tout comme l'interprète de In the Midnight Hour, classique éternel de la musique soul, coécrit en 1965 avec le guitariste Steve Cropper et que devait aussitôt reprendre Johnny Hallyday sous le titre Jusqu'à minuit. Avec Wilson Pickett, disparaît un des plus grands shouters (crieurs) des musiques noires.

Avec son timbre rugueux, Wilson Pickett s'était éloigné du romantisme de la soul pour camper un fauve à l'énergie débordante. Surnommé "Wicked" (le vicieux), le chanteur cultivait une image machiste avec cheveux gominés, sa moustache fine, ses tenues de cuir mettant en valeur sa silhouette athlétique. Caractériel, incontrôlable, il avait aussi rejoint la rubrique des faits divers en échangeant des coups de feu avec les Isley Brothers et avait même séjourné derrière les barreaux en 1993 pour avoir, sous l'emprise de l'alcool, renversé une personne âgée.

Né le 18 mars 1941 à Prattville (Alabama), Wilson Pickett appartient à une famille de douze enfants qui émigrera en 1955 à Detroit (Michigan), capitale de l'automobile et berceau de Tamla-Motown, l'usine à tubes de la musique soul. Il chante le gospel au sein des Violinaires, puis intègre le groupe doo-wop The Falcons en remplaçant une autre future vedette de la soul, Eddie Floyd. A cette formation, il offre un tube en 1962, If You Need Me, qui l'encourage à voler de ses propres ailes. Mais ses premières tentatives, sur le label du chanteur néo-orléanais Lloyd Price, passent inaperçues.

Sa carrière décolle lorsque son destin est pris en main par Atlantic, la prestigieuse maison de disques new-yorkaise, et notamment par le producteur Jerry Wrexler. En juin 1965, Wilson Pickett part enregistrer à Memphis (Tennessee) dans les studios d'un label en pleine ascension, Stax. Il est accompagné par Booker T & the MG's, le groupe maison qui officie derrière Otis Redding. De ces sessions naît le monumental In the Midnight Hour, avec sa fameuse descente de cuivres et ses claquements de guitare, révolutionnaire transformation d'un jerk en étincelle funky. Au sommet du classement rhythm'n'blues, la chanson n'atteint que la 21e position du marché pop, mais on ne compte plus les reprises qui en ont été faites.

BALAYÉ PAR LE DISCO

En état de grâce, Pickett collectionne les succès, comme 634-5789 ou Ninety Nine and a Half. Sur les conseils de Jerry Wrexler, il retourne dans son Etat natal, l'Alabama, pour travailler dans les studios de Muscle Shoals. "Par le hublot de l'avion, j'ai vu des Noirs cueillir du coton, se souviendra-t-il. J'ai dit : je ne descendrai pas ! Qu'on me ramène dans le Nord !" Il change finalement d'avis et grave ses deux autres plus grands succès, Land of 1 000 Dances et Mustang Sally.

Son étoile ne pâlit pas : il collabore fructueusement avec un jeune compositeur prometteur, Bobby Womack (Funky Broadway), et livre, accompagné par le guitariste Duane Allman, une version explosive du Hey Jude des Beatles, très suggestive sexuellement. Wilson Pickett ignore que les paroles de Paul McCartney ne s'adressent nullement à une femme, mais au fils de John Lennon. Intuitif, il a encore l'idée d'enregistrer au début des années 1970 à Philadelphie avec Leon Huff et Kenny Gamble, les maîtres du "Philly Sound" qui va bientôt régner.

En 1973, Wilson Pickett signe un contrat avec RCA-Victor. Comme ses condisciples de la soul, il est bientôt balayé par la vague disco et rapidement condamné à entretenir sa légende en Europe, auprès d'un public chaque jour plus nostalgique. En 1991, ses chansons avaient toutefois conquis de nouveaux adeptes grâce au film d'Alan Parker, The Commitments, qui relate la passion de musiciens irlandais pour la soul en général et Pickett en particulier. En 2002, enfin, le chanteur était un des héros d'Only the Strong Survive, le documentaire de D.A. Pennebaker et Chris Hegedus sur les vieilles gloires de la soul sudiste.

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