Unforgettable (Inoubliable)
Unforgettable, that's what you are
Inoubliable, c'est ce que tu es
Unforgettable though near or far
Inoubliable que tu sois loin ou proche
Like a song of love that clings to me
Comme une musique d'amour qui s'accroche à moi
How the thought of you does things to me
Comme le fait de penser à toi me fait des choses
Never before has someone been more
Jamais quelqu'un avant n'a fait autant
Unforgettable in every way
Inoubliable dans tous les domaines
And forever more, that's how you'll stay
Et pour longtemps encore, c'est ce que tu resteras
That's why, darling, it's incredible
C'est pourquoi chérie, c'est incroyable
That someone so unforgettable
Qu'une personne si inoubliable
Thinks that I am unforgettable too
Pense que je suis aussi inoubliable
Unforgettable in every way
Inoubliable dans tous les domaines
And forever more, that's how you'll stay
Et pour longtemps encore, c'est ce que tu resteras
That's why, darling, it's incredible
C'est pourquoi chérie, c'est incroyable
That someone so unforgettable
Qu'une personne si inoubliable
Thinks that I am unforgettable too
Pense que je suis aussi inoubliable
À lâge dor où chanter se disait aussi 'crooner', Nat King Cole marqua à jamais lhistoire du chant jazz et même du chant tout court de son élégante empreinte. Ils étaient peu à saventurer avec son aisance sur les chemins subtils du chant soufflé à loreille comme dans Funny (Not Much), Smile ou Darling Je vous aime beaucoup. Un demi-siècle plus tard, Nat Cole est indispensable. Mieux encore : Unforgettable !
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Figure emblématique du jazz au XXe siècle, le pianiste et chanteur Nat King Cole s’est aussi illustré par son engagement en faveur du mouvement des droits civiques.
Nat King Cole, portrait d’un crooner engagé
Nat King Cole [17 mars 1919, Montgomery (Alabama) - 15 février 1965, Santa Monica (Californie)]., © Getty / Mondadori Portfolio
1956. La ségrégation raciale sévit encore aux Etats-Unis, mais certaines personnalités afro-américaines parviennent toutefois à se hisser au rang d’icône : c’est le cas de Nat King Cole, pianiste jazz, chanteur et interprète de nombreux succès populaires (Nature Boy, Unforgettable, (I Love You) For Sentimental Reasons).
1956. Cette année-là, Nat King Cole est en tournée dans le Sud des Etats-unis. Il est aussi le premier homme afro-américain de l’histoire américaine à présenter une émission de télévision : The Nat King Cole Show, sur NBC.
Nat King Cole, la fraîcheur du centenaire
Premières années : le King donne le ton
Né Nathaniel Adams Cole le 17 mars 1919 à Montgomery, Alabama, celui qu’on qualifiera bientôt de « King » est vite encouragé à prendre le chemin de la musique. Son père est révérend, sa mère dirige le choeur de l’église, et Nathaniel joue de l’orgue et du piano. A la maison, on admire Earl ‘Fatha’ Hines, Art Tatum, Jimmie Noone… Les pères fondateurs du jazz, les premiers musiciens afro-américains qui parviennent à conquérir un public ‘blanc’.
Très vite, la famille Cole déménage à Chicago et c’est là, dans l’un des berceaux les plus actifs du swing et du rythm’n blues, que Nat forme son tout premier ensemble musical avec son frère, Eddie. Le premier est au piano, le second à la basse, et déjà le nom de Nat Cole fait le tour des différents clubs de la ville.
En 1937, il forme The Nat King Cole Trio avec Oscar Moore à la guitare et Wesley Prince à la basse. Nat est toujours au piano et n’envisage pas encore une carrière de chanteur, quand bien même c’est lui qui prête sa voix aux premiers succès du groupe : Straighten Up and FlyRight (1943), (Get Your Kicks On) Route 66 (1946).
1946. Fort des premiers succès rencontrés avec la maison de disques Capital Records, le Nat King Cole Trio est invité à se produire à Las Vegas. La ségrégation raciale y sévit encore durement et Nat Cole n’a - entre autres exclusions - pas le droit de profiter du restaurant de l’Hôtel Sands, où il est pourtant venu se produire. Seule l’intervention du célébrissime et influent Frank Sinatra permet que la direction de l’établissement autorise un musicien afro-américain, Nat King Cole, à s’asseoir à la même table que ses amis.
Undesirable / Unforgettable
Dans les années 1940, les succès s’enchaînent pour Nat King Cole et ses musiciens : (I Love You) For Sentimental Reasons, The Christmas Song, (Get Your Kicks On) Route 66, ou encore la chanson Nature Boy. Composée par Edhen Abhez, une sorte de pré-hippie farfelu et complètement inconnu, la chanson doit son succès à Nat King Cole qui en obtient la partition en 1947 et, séduit, décide de l’enregistrer.
En 1948, Nat King Cole épouse Maria Hawkins Ellington, avec qui il s’installe à Hancock Park, prestigieux quartier de Los Angeles. L’arrivée d’un couple “noir” au sein d’une communauté ‘blanche’ perturbe le voisinage : Nat King Cole reçoit une lettre dans laquelle il lui est indiqué qu’aucun « indésirable » n’est souhaité dans le quartier. Ce à quoi le musicien répond que « S’il y en a dans la région, il le fera savoir. »
Les légendes du jazz
Nat King Cole à Paris
Et pendant ce temps le succès perdure : en 1950, l’album Mona Lisa s’écoule à près de 3 millions d’exemplaires. L’année suivante Unforgettable marque un tournant dans sa carrière : Cole se produira désormais en solo, en Europe et aux Etats-Unis, avec ou sans orchestre.
Nat crève l’écran
Nat King Cole a bien conscience que sa popularité plaide en faveur de la cause des Afro-américains et du mouvement des droits civiques. Comme d’autres jazzmen, il pousse alors les portes d’Hollywood et tourne dans plusieurs films (Le Joyeux Prisonnier en 1956, Istanbul et Porte de Chine en 1957).
On le voit aussi à la télévision, sur NBC. En 1956, Nat King Cole est le premier afro-américain à présenter une émission télévisée aux Etats-Unis. Mais le combat est loin d’être gagné : le pays est encore rongé par le racisme, et les grandes entreprises américaines craignent de perdre une partie de leur clientèle en soutenant un programme présenté par un “noir”. Après une soixantaine d’épisodes, The Nat King Cole Show est interrompu. « Madison Avenue a peur du noir » ( « Madison Avenue is afraid of the dark ») commente le jazzman, en référence aux grandes entreprises domiciliées dans cette célèbre artère new yorkaise.
En 1956 toujours, Nat King Cole est de retour dans sa ville natale, Birmingham, en Alabama. Mais en plein concert, il est violemment agressé par plusieurs membres du White Citizen’s Council, une organisation raciste et suprématiste. Profondément heurté, Cole quitte Birmingham en promettant de ne jamais y revenir. Jusqu’à sa mort en 1965, il ne chantera d’ailleurs plus dans aucun Etat du Sud.
Nat King Cole encourage chaque initiative prise en faveur des droits civiques, celles de Martin Luther King notamment. En 1961, il se produit aux côtés de Gene Kelly, Ella Fitzgerald et Harry Belafonte pour le gala d’investiture du président John Fitzgerald Kennedy.
Ambassadeur (afro) américain
Nat King Cole n’hésite pas à endosser la casquette de crooner, adaptant son répertoire jazz, interprétant des titres populaires et romantiques pour conquérir un public toujours plus large.
Sa maison de disques Capitol l’encourage également à se tourner vers le public d’Amérique Latine. Nat King Cole enregistre ainsi trois disques en espagnol, et réalise des tournées à grand succès au Brésil, au Venezuela ou encore à Cuba, à la fin des années 1950.
Nat King Cole n’a que 45 ans lorsqu’il s’éteint le 15 février 1965, des suites d’un cancer de la gorge. Le chanteur disparaît au sommet de sa carrière et, aujourd’hui encore, il compte parmi les références de la musique américaine.
C’est même longtemps après sa mort, en 1990, que lui est décerné un Grammy Award, prestigieuse récompense venue honorer l’ensemble de sa carrière.
source : https://www.francemusique.fr/jazz/nat-king-cole-portrait-d-un-crooner-engage-70737
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