Cette théorie a été développée par le philosophe et mathématicien libanais Nassim Nicholas Taleb.
Taleb appelle “cygne noir” un événement imprévisible qui a une faible probabilité de se produire mais qui, s’il se réalise, a des conséquences énormes.
La théorie du cygne noir
Pourquoi ce nom de “cygne noir” ? Parce que l’expression “cygne noir” désigne un événement hautement improbable, et que le cygne noir est ici l’illustration d’un biais cognitif : si l’on ne croise que des cygnes blancs, on pourra en déduire abusivement que tous les cygnes sont blancs.
C’est ce qu’ont cru les Européens avant de découvrir l’existence des cygnes noirs en Australie.
Taleb a voulu théoriser ainsi le fait que nous construisons des raisonnements à partir d’informations incomplètes, ce qui nous conduit à des conclusions erronées.
Mais aussi que plus nous accumulons d’informations qui renforcent ce biais cognitif (plus nous observons de cygnes blancs), plus nous sommes susceptibles de voir ces informations infirmées par l’apparition d’un « cygne noir » totalement imprévisible. Le cygne noir illustre donc un paradoxe.
Dès lors, toute prévision du futur ne peut fonctionner et ne fait que renforcer l’impact du « cygne noir » lorsqu’il survient.
L’exemple de la dinde de Noël
Taleb a notamment appliqué sa théorie à la finance. Il l’a explicitée avec l’exemple de la dinde, fourni par le mathématicien, logicien et philosophe Bertrand Russell.
Celui-ci imaginait une dinde qui serait nourrie chaque jour par un fermier dans le but d’être mangée à Noël. Au fil du temps, elle finit par se forger une idée optimiste de son univers, où les humains sont gentils et attentionnés. Le temps qui passe semble confirmer sa vision du monde mais la rapproche paradoxalement du « cygne noir » de son exécution à Noël.
Russell et Taleb voyaient cette dinde comme une métaphore des économistes.
Difficile, lorsqu’on est végane, de ne pas prendre ce récit au pied de la lettre en imaginant combien d’animaux sont trompés par les hommes qui les élèvent, et leur font confiance jusqu’au jour où on les égorge.
Ou pire, combien d’animaux — une écrasante majorité — subissent l’enfer de l’élevage industriel et ne peuvent même pas considérer l’humain comme attentionné durant leur courte existence…
source : https://www.vegactu.com/divers/international/dinde-de-noel-et-theorie-du-cygne-noir-20383/
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