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Bobbie Gentry, "Ode To Billy Joe" (1967)

Publié le 3 Novembre 2019, 10:35am

Catégories : #Philo & musique

Bobbie Gentry, "Ode To Billy Joe" (1967)

Ode To Billy Joe (Ode À Billy Joe)

It was the third of June, another sleepy, dusty, delta day
C'était le 3 juin, encore un jour poussiéreux et somnolent sur le delta
I was out choppin' cotton and my brother was balin' hay
J'étais dehors, je récoltais le coton, et mon frère bottelait du foin
And at dinner time we stopped and walked back to the house to eat
A l'heure du dîner on s'est arrêtés et on est retournés à la maison pour manger
And Mama hollered at the back door, "Y'all remember to wipe your feet"
Et Maman a braillé par la porte de derrière "pensez à essuyer vos pieds"
Then she said, "I got some news this mornin' from Choctaw Ridge
Puis elle a dit "J'ai eu des nouvelles de Choctaw Ridge ce matin
Today Billie Joe McAllister jumped off the Tallahatchee Bridge"
Aujourd'hui, Billy Joe Mac Allister a sauté du pont Tallahatchee"

Papa said to Mama as he passed around the black-eyed peas
Papa a dit à Maman en passant les pois noirs
"Well, Billie Joe never had a lick o' sense, pass the biscuits, please
"Eh ben, Billy Joe n'a jamais été très malin, passe moi les biscuits s'il te plaît
"There's five more acres in the lower forty I've got to plow"
J'ai encore 2 hectares à labourer en bas du champs quarante"
And Mama said it was a shame about Billie Joe anyhow
Et maman a dit que c'était quand même dommage pour Billy Joe
Seems like nothin' ever comes to no good up on Choctaw Ridge
On dirait qu'il n'arrive jamais rien de bon à Choctaw Ridge
And now Billie Joe McAllister's jumped off the Tallahatchee Bridge
Et maintenant voilà que Billy Joe Mac Allister a sauté du pont Tallahatchee


Brother said he recollected when he and Tom and Billie Joe
Mon frère a dit qu'il se souvenant quand lui, Tom et Billy Joe
Put a frog down my back at the Carroll County picture show
M'avaient mis une grenouille dans le dos au cinéma à Caroll County
And wasn't I talkin' to him after church last Sunday night
D'ailleurs, je lui parlais dimanche soir dernier après la messe
I'll have another piece of apple pie, you know, it don't seem right
Je prendrais bien une part de tarte au pomme ; tu vois, c'est pas juste
I saw him at the sawmill yesterday on Choctaw Ridge
Je l'ai vu hier à la scierie de Choctaw Ridge
And now you tell me Billie Joe's jumped off the Tallahatchee Bridge
Et maintenant tu me dis que Billy Joe s'est jeté du pont Tallahatchee

Mama said to me, "Child what's happened to your appetite ?
Maman m'a dit "Ma fille, qu'est ce qui arrive à ton appétit ?
I been cookin' all mornin' and you haven't touched single bite
J'ai cuisiné toute la matinée, tu n'as pas mangé une seule bouchée
That nice young preacher Brother Taylor dropped by today
Ce charmant jeune prêtre, frère Taylor, est passé aujourd'hui
Said he'd be pleased to have dinner on Sunday, oh by the way
Il a dit qu'il serait ravi de venir manger dimanche, oh d'ailleurs
He said he saw a girl that looked a lot like you up on Choctaw Ridge
Il a dit qu'il avait vu une fille qui te ressemblait a Chactow Ridge
And she and Billie Joe was throwin' somethin' off the Tallahatchee Bridge"
Et elle et Billy Joe lançaient quelquechose du pont Tallahatchee"

A year has come and gone since heard the news 'bout Billie Joe
Une année est passée depuis qu'un a entendu parler de l'histoire de Billy Joe
Brother married Becky Thompson, they bought a store in Tupelo
Mon frère a épousé Becky Thopson, ils ont acheté un magasin à Tupelo
There was a virus goin' round, papa caught it and he died last spring
Un virus trainaît dans l'air, papa l'a attrapé et en est mort le printemps dernier
And now Mama doesn't seem to want to do too much of anything
Et maintenant maman n'as plus le goût de rien faire
And me I spend a lot of time picking flowers up on Choctaw Ridge
Quant à moi, je passe beaucoup de temps à cueillir des fleurs à Choctaw Ridget
And drop them into the muddy water off the Tallahatchee Bridge
Et je les jette dans l'eau boueuse depuis le pont Tallahatchee

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En 1967, une chanson extraterrestre fait son apparition sur les radios américaines pour finir numéro 1 des charts en août. Cette chanson, Ode to Billie Joe, nous la devons à une chanteuse de country, la troublante Bobbie Gentry. Selon ses dires, elle aurait composé cette chanson une dizaine d’années auparavant en se réveillant au beau milieu de la nuit, elle aurait eu comme une « vision ». Amis insomniaques, à vos plumes !

Les cinq couplets qui composent la chanson forment comme une petite nouvelle en soi : la vie et les soucis quotidiens d’une famille pauvre de Chocktaw Ridge dans le delta du Mississippi. Les quatre premiers se déroulent autour de la table familiale. Et le cinquième, un an après les faits.

Le fait principal, c’est le suicide de Billie Joe MacAlistair, un jeune homme connu de la famille. Il s’est jeté d’un pont, le fameux Tallahatchie Bridge qui clôture les 5 couplets… Le père de la narratrice avait peu d’estime pour lui. Mais ce jeune homme semble avoir été un bon copain du frère et plus troublant, on l’a vu sur le pont peu avant les faits en compagnie d’une jeune fille qui ressemblait à la narratrice. C’est à ce moment qu’on les a vus jeter quelque chose dans la rivière "And she and Billy Joe was throwing somethin' off the Tallahatchie Bridge". Et au 5ème couplet, la narratrice nous dit qu’un an après, elle passe beaucoup de temps à cueillir des fleurs pour les jeter dans les eaux boueuses de la rivière.

Il faut noter au passage que ces faits sont relatés avec une grande indifférence, comme une parenthèse au milieu d’une phrase. « Billy Joe never had a lick of sense, pass the biscuits, please" Billy Joe n’était pas très malin, passe-moi les biscuits s’il te plaît.

Reprenons les faits : Billie Joe était avec une jeune fille qui ressemble à la narratrice sur le pont, ils balancent quelque chose dans la rivière et Billie Joe se jette du pont. Et un an après, la narratrice continue de jeter des fleurs dans la rivière.

Était-ce bien elle que l’on a vue, étaient-ils amants, ont –ils jeté un fœtus issu d’un avortement, un enfant mort-né ou même un enfant vivant mais non désiré, ce qui aurait provoqué le suicide du père et la nostalgie de la mère ? D’innombrables interprétations ont été lancées, qui ont même donné lieu à un long métrage sorti en 1976 .

Mais seule Bobbie Gentry connaît la vérité. Elle qui a toujours déclaré qu’il n’y avait rien à chercher dans ces cinq couplets, ni dans les six autres qu’elle avait originellement écrits. Elle s’est contentée d’illustrer l’indifférence des gens, même des proches, face à une catastrophe de l’ampleur d’un suicide. Elle ajoute même qu’elle n’a aucune idée de la raison qui a poussé Billie Joe au suicide…

 
source : https://www.rtbf.be/classic21/article/detail_your-song-ode-to-billie-joe?id=7822040
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Ode to Billie Joe est une chanson créée et interprétée par la chanteuse américaine Bobbie Gentry en 1967. Moins d'un mois après sa parution, cette chanson est propulsée numéro un des charts américains et y reste 4 semaines de suite. De nombreux artistes de toutes tendances musicales l'ont d'ailleurs reprise par la suite : Frank Sinatra, Ella Fitzgerald, Nancy Wilson. Une version française (Marie-Jeanne) a été créée par Joe Dassin, et reprise entre autres par Eddy Mitchell et Jean-Louis Murat.

L'accompagnement musical, dans la version originale de Bobbie Gentry, est très dépouillé : une guitare acoustique jouée par Gentry et des violoncelles qui viennent s'ajouter au rythme syncopé de la guitare. La chanson est enregistrée en une heure, le 10 juillet 1967, aux studios Capitol de Hollywood, à Los Angeles.

La chanteuse-narratrice est une jeune paysanne du delta du Mississippi. Elle nous raconte qu'un jour poussiéreux de juin, après avoir travaillé aux champs durant la matinée avec son frère, elle rentre à la ferme familiale pour le repas.

Entre une injonction à s'essuyer les pieds et une demande de passer le pain, la nouvelle du jour que rapporte la mère est qu'un garçon nommé Billie Joe MacAllister s'est jeté du haut du pont sur la rivière Tallahatchie.

Le père prononce en quelques mots l'oraison funèbre du garçon en déclarant, entre deux bouchées et deux évocations des travaux des champs, que Billie Joe ne valait pas grand chose et ne serait de toute façon arrivé à rien de bon dans la vie. Le frère de la narratrice semble, pour sa part, avoir été autrefois un copain de Billie Joe et rappelle à sa sœur le jour où lui et Billie lui avaient glissé une grenouille dans son dos. La mère constate que la narratrice n'a pas d'appétit, et n'a rien mangé. Puis la mère déclare que quelqu'un lui a raconté avoir vu la veille, à Choctaw Ridge, Billie Joe sur le pont de la Tallahatchie. Il était avec une fille qui ressemblait étrangement à la narratrice, et tous deux ont jeté quelque chose dans les eaux boueuses de la rivière. Chacune de ses banalités de la vie ordinaire est évoquée dans un couplet qui se termine par un rappel du fait du jour, fil rouge de la chanson.

La narratrice reprend ensuite le fil de son récit un an après ce repas. Elle nous raconte que son frère s'est marié, a quitté le foyer familial pour ouvrir une boutique avec sa femme à Tupelo. Le père est mort au printemps d'une mauvaise grippe. Quant à la mère, elle semble désormais désemparée et abattue.

La narratrice clôt son histoire en nous apprenant qu'elle va désormais souvent à Choctaw Ridge pour y cueillir des fleurs qu'elle jette ensuite du haut du pont sur la rivière Tallahatchie.

La version française de Joe Dassin est essentiellement la même, hormis la permutation des sexes (c'est une fille, Marie-Jeanne, qui se suicide ; la narratrice devient un narrateur et la chanson est interprétée par un chanteur) et la transposition dans un contexte rural français.


Les paroles quelque peu mystérieuses de cette chanson ont suscité d'innombrables articles, principalement aux États-Unis. Le fait est que leur interprétation est sujette à conjectures. Le thème de la chanson est grave puisqu'il est fait allusion au suicide d'un adolescent nommé Billie Joe MacAllister.

Rarement chanson aura fait couler autant d'encre et suscité autant d'interprétations différentes. Dans le film homonyme Ode to Billy Joe (film) (en) réalisé par Max Baer Jr., le scénariste Herman Raucher imagine que Billie Joe, ayant eu une furtive relation homosexuelle d'un soir et en état d'ébriété, s'est suicidé de honte et de remords.

Selon certaines interprétations[Qui ?], Billie Joe est une fille ce qui oriente différemment le point de vue. Pourtant, les paroles font explicitement référence à lui avec un pronom masculin, « him », et un comportement de garçon (anecdote de la grenouille glissée par lui avec ses copains dans la robe d'une fille).

Qu'est-ce que Billie Joe et la fille avec lui ont jeté du pont Tallahatchie et pourquoi Billie Joe s'est-il suicidé? Gentry déclara dans une interview de novembre 19671 que c'était la question qui lui était la plus demandée par tous ceux qu'elle rencontrait. Elle cita des fleurs, une bague de fiançailles, un avis de mobilisation, du LSD et un bébé avorté comme les objets les plus souvent supposés. Bien qu'elle sût clairement ce que l'objet était, elle ne le révélerait pas, en disant seulement

« Supposons que c'était une alliance ... Il y a deux raisons pour l'évoquer ... Tout d'abord, il scelle une relation entre Billie Joe et la jeune fille racontant l'histoire, la fille à table. Deuxièmement, le fait que Billie Joe a été vu lancer quelque chose du pont - quoi que ce fût - offre une motivation possible quant à savoir pourquoi il a sauté du pont le lendemain. »

Quant à la raison du suicide, elle n'en avait pas idée. Pour elle, Ode to Billie Joe ne devait être qu'une histoire, présentée comme une tranche de vie (les discussions quotidiennes durant un repas familial) chez des gens modestes et durs à la tâche, et où un évènement gravissime (le suicide d'un adolescent de leur entourage proche) était commenté comme un fait divers sans importance2.

« Ces questions sont d’ordre secondaire pour moi. L’histoire de Billie Joe présente deux thèmes sous-jacents autrement intéressants. D’abord, la description des réactions d’un groupe de personnes par rapport à la vie et à la mort de Billie Joe, et des répercussions qu’elle a dans leur vie. Ensuite, le fossé évident entre la mère et la fille apparaît quand elles subissent une perte commune (d’abord Billie Joe, plus tard le père), et cependant les deux femmes sont incapables de reconnaître qu’elles sont toutes deux éprouvées ou de partager leur chagrinN 1. »

L'histoire d'amour mystérieuse et dramatique entre deux adolescents, n'est donc pas vraiment le thème, mais plutôt un révélateur d'un certain rapport au drame des personnes et du groupe concerné.

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Roberta Lee Streeter, alias Bobbie Gentry.

Née le 27 juillet 1944 (Mississippi).

Années actives:1964/1981.

Auteur-compositeur-interprète.

Genre:country,country-pop,country-folk,pop-rock,R & B.

Label:Capitol Records.

 

Une vache contre un piano.

Bobbie Gentry est née Roberta Streeter en 1944. Enfant d’un couple divorcé juste après l’avoir mise au monde, la mississippienne est élevée par ses grands-parents qui flairent en elle le démon de la musique et lui donnent les moyens de ses ambitions. Piano d’abord échangé contre une vache, puis guitare, basse, banjo, l’ado Roberta touche un peu à tout ce qui l’amène à jouer très jeune dans un groupe local tout en poursuivant sa scolarité.

A 13 ans, elle part rejoindre sa mère qui vit, depuis son divorce, en Californie. Elle y poursuit des études qu’elle finance par la musique, en chantant dans un club local et en dansant dans une revue de Las Vegas. Diplômé du Conservatoire de Musique de Los Angeles, elle opte alors pour le nom de scène de Bobbie Gentry pour aborder sa carrière professionnelle, nom choisi pour l’intérêt qu’elle porte à l’héroïne orpheline du film Ruby Gentry de 1952. La Furie du Désir dans la langue de Molière.

Auteur-compositeur et interprète, l’américaine puise dans les racines de son Mississippi pour donner le jour à un répertoire pour lequel Capitol Records se montre enthousiaste. En 1967, elle y pose ses valises et délivre un premier single qui va conditionner le reste de sa carrière, voire même étouffer l’ensemble de son œuvre.

image: http://rock6070.e-monsite.com/medias/images/bobby-gentry-1.png

Bobby gentry 1

« Ma grand-mère a tout de suite vu combien j’aimais la musique, alors elle a échangé, avec un voisin, une de ses vaches contre son piano. » (Bobbie Gentry)

Le graal en 67.

Cette même année, Ode To Billy Joe touche le graal international, passe quatre semaines en tête du Billboard 100 d’août et s’impose comme un des quatre plus grands succès de 67. Dans la foulée, son auteur obtient un Grammy pour la meilleure jeune artiste et la meilleure performance vocale dans la catégorie Femmes. Malheureusement, Bobbie Gentry a frappé si fort avec Ode To Billie Joe que les onze autres singles qu’elle a placés dans les charts depuis, n’auront pas les mêmes retombées. Elle cède alors progressivement  au découragement et se retire à la fin des années 70 pour se consacrer un temps à la production télévisuelle.

Classée dans les 500 meilleures chansons de tous les temps par Rolling Stone Magazine en 2001, Ode To Billie Joe a été vendue à plus de trois millions d’exemplaires. Ce succès phénoménal que Joe Dassin importe en France sous l’adaptation de Marie-Jeanne, est l’élément dominant de son premier LP, l’éponyme Bobbie Gentry (1967) qui s’offre le luxe de déloger de la première place du Billboard, ni plus ni moins que le Sgt Peppers des Beatles, album des albums jamais produits. Signe de la qualité de son travail…

Bobbie rentre dans le rang et disparaît.

The Delta Sweete, son deuxième opus de 1968, ne fait pas d’ombre à son prédécesseur ; elle rentre dans le rang et c’est avec Glen Campbell que Bobbie Gentry retrouvera le devant de la scène, leur duo (1968) faisant disque d’or. Si au niveau commercial, Bobbie ne réédite plus les scores de Ode To Billie Joe, sur le plan artistique, son album Touch’ Em With Love a les faveurs des spécialistes (1969). Il en ira ainsi jusqu’en 1978, sa dernière année active dans la musique, et ce, malgré de nombreuses apparitions sur les TV internationales


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Juin 1967. Sur la pochette, une fille de la campagne, sans apprêt, cascade de cheveux noirs, jean et T-shirt, pieds nus, assise sur une balustrade elle gratte un ukulele. Bobbie Gentry, de Chickasaw County, Mississippi, a 23 ans et elle ne se doute pas que son premier album va dégommer le Sgt Pepper des Beatles en haut des charts américains. La faute à Billie Joe. Au début, juste un morceau qu'elle a casé sur la face B du single Mississippi Delta (un boogie artisanal, bien carré). A son répertoire de débutante, il y en a deux autres sur le même modèle, bluesy et narratif, petites nouvelles en musique : Lazy Willie et Chickasaw County Child. Mais l'ode à Billie est la plus consistante et la plus mystérieuse aussi. Une fois entendue, on ne risque pas de l'oublier. Bobbie Gentry raconte l'histoire d'un garçon qui s'est jeté du haut d'un pont. On n'en saura pas beaucoup plus sur lui. Le point de vue est celui de la jeune fille qui rentre chez elle après avoir ramassé du coton et n'a pas faim. C'est un Sud rural, pauvre et noir, presque une image d'Epinal. Tout se tient dans une scène, ce repas du soir. La mère parle du jeune pasteur si sympathique, on pourrait l'inviter dimanche et paraît qu'il a vu une fille qui te ressemble, elle et Billie Joe jetaient quelque chose du haut du Tallahatchie Bridge. Et au fait, on t'a pas vu causer avec lui après l'église ? C'était avant que Billie Joe lui-même ne saute du pont. Avec sa sécheresse musicale et son art du non-dit, Ode to Billie Joe est un coup de maître assez stupéfiant. Son succès tombe sur Bobbie Gentry comme un coup de massue. La fille du Delta n'est plus une oie blanche, elle vit à Los Angeles depuis des années, elle y a été mannequin, etc. Elle s'en remettra. Mais Billie Joe désormais la poursuit. On la fera poser sur le Tallahatchie Bridge qui se trouve à Money, près de là où elle a grandi. En 1972, le pont s'effondre et la gloire de Bobbie Gentry est derrière elle.


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La pochette de The Delta Sweete, le deuxième album de Bobbie Gentry. (SDP)
Le groupe Mercury Rev rend hommage à la chanteuse country-soul retirée du monde de la musique depuis près de quarante ans.
Née Roberta Lee Streeter en 1942 dans le comté de Chickasaw, Mississippi, Bobbie Gentry a connu un immense succès en 1967, à 24 ans, avec Ode to Billie Joe, sans doute le n°1 le plus morbide de l'histoire de la musique populaire américaine : cette ritournelle country raconte le suicide d'un jeune homme dans le sud des Etats-Unis cher à William Faulkner. Auteur, interprète et productrice, Bobbie Gentry impose son style à l'industrie musicale. La sirène des eaux boueuses du Mississippi est la première artiste à croiser de manière aussi intense country, soul, pop et rock, tout au long de ses sept albums sortis entre 1967 et 1971 (le riche coffret The Girl from Chickasaw County, paru fin 2018 chez Universal, rassemble tous ses enregistrements). En 1981, la reine du Delta choisit de prendre sa retraite et disparaît des radars. 


l'album concept de Bobbie Gentry est une collection de vignettes sur la vie dans le Deep South. Magique. 
 


 

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