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"Shining" (Kubrick, 1980), analyse du générique : les symboles de l'isolement

Publié le 12 Octobre 2019, 15:19pm

Catégories : #Philo & Cinéma

"Shining" (Kubrick, 1980), analyse du générique : les symboles de l'isolement

Analyse du générique par  sébastien lardon :

https://www.youtube.com/watch?v=AwlVjMOCDsw

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SHINING : comment le générique installe-t-il le spectateur dans la terreur de l'histoire ?
 

         Jack Nicholson, Shelley Duval et Danny Lloyd sont les personnages principaux d’un thriller fantastique culte, parfois considéré comme un film d'horreur, dans l’histoire du cinéma : Shining.                                                                                

Shining est un véritable chef-d’œuvre réalisé par Stanley Kubrick en 1980. Ce film raconte l’histoire d’une famille dont le père devient gardien d’un hôtel dans une montagne isolé pendant plusieurs mois. La solitude commence à peser et le protagoniste se retrouve alors pris d’une schizophrénie et tente de tuer sa femme et son fils. Ceci étant dit, on retrouve de nombreux points communs avec un évènement similaire, déjà produit auparavant dans le même hôtel. Le film est construit sur un suspense de tous les instants et un contraste entre réalité et surnaturel règne jusqu’à la dernière minute.

                Nous allons nous concentrer sur un passage en particulier de ce film qui est le générique de début. Nous allons l’analyser sous toutes ses coutures pour en déchiffrer le sens. Nous verrons tout d’abord l’œuvre d’un point visuel pour ensuite nous concentrer sur la musique de celle-ci.

Au tout premier plan, nous avons la vue sur un lac avec au milieu de celle-ci, une île isolée. La caméra se dirige droit sur cette île pour la contourner au dernier moment. Ceci est une représentation de la solitude qui dominera le protagoniste un peu plus tard dans le film. Ce lac étant calme, pour l’instant nous avons une impression de suspense. La caméra poursuit son trajet sur le lac, toujours aussi calme puis, nous rejoignons une voiture jaune sur une grande route que nous suivrons tout le long du générique.

Le décor, une route qui semble longue et fluide a sur ses deux flancs une forêt. La caméra étant en surplomb,  nous avons une impression d’observation, de traque. Un peu plus loin dans le générique, nous voyons que la voiture a quitté la forêt et est maintenant dans un espace plus aride. La verdure manquante, nous remarquons que le personnage a parcouru un long trajet.

Puis, nous quittons cet espace aride pour arriver dans un endroit plus montagneux. Nous voyons toujours l’évolution de la voiture jaune sur cette longue route fluide où il y a très peu de véhicules ce qui appuie sur l’idée de solitude du personnage. Jusqu’à ce moment, nous ne savons toujours pas qui il est et où il va et, malgré cela, nous avons toujours ce suspense qui nous tiens la gorge serrée. La caméra toujours au-dessus du véhicule, nous avons cette sensation que la voiture et une proie et qu’un prédateur la guette près à lui sauter dessus. 

Nous voyons ensuite qu’il commence à arriver dans une montagne, ce qui donne l’effet de recul du lieu où le personnage (dont nous ne savons toujours pas l’identité) se rend. Mais nous supposons que cet endroit est vide et  reclus. Lorsque nous poursuivons un peu plus loin dans le générique, la caméra se rapproche subitement de la voiture comme si elle allait l’attraper puis la dépasser au dernier moment et continu son trajet.  Nous voyons que le nom de Jack Nicholson apparait quand la caméra est juste derrière l’automobile. Cela nous laisse penser que c’est lui qui est au volant. Mais n’oublions pas que ceci est une hypothèse qui se confirmera au fil du film.

 

Nous avons ensuite une vue sur la montagne enneigée et c’est à cet instant précis que le titre du film : «The Shining » apparait. Nous pouvons donc penser que c’est là, au cœur de la montagne, que se déroulera le film.

Ensuite, nous retournons à un point de vue surplombant la voiture jaune, seule sur la route fluide dans la montagne. La fluidité de la manière dont se déplace la caméra nous rapporte à la menace qui suit le personnage avec une grande facilité. Puis nous commençons à arriver aux abords de la montagne enneigée qui est en arrière-plan depuis le début du générique comme un but, la direction dans laquelle va la voiture. Le véhicule toujours suivi par le prédateur est maintenant dans cette montagne.

 Enfin, nous arrivons sur une vue panoramique sur un hôtel. A ce moment-là, il y a des véhicules sur le parking donc, ce n’est pas un endroit vide ; le personnage n’est pas seul. Nous voyons que la caméra a un mouvement circulaire comme-ci celle-ci contournait le bâtiment pour nous montrer l’isolement des  lieux. D’un point de vue général, cet endroit est difficile d’accès et très peu de gens y viennent vue la quantité infime de voitures sur la route qu’a emprunté le personnage.

                Maintenant, après l’étude minutieuse que nous venons de faire au sujet du côté visuel du générique, concentrons-nous maintenant sur le côté sonore de ce même passage. En effet, la musique joue un rôle très important dans ce générique qui ouvre le film. Le réalisateur, Stanley Kubrick, a accordé une grande attention au choix de la musique. Ce début de film est bercé par la mélodie pesante de la Symphonie fantastique de Berlioz, inspirée elle-même de prière latine (chantée alors qu’avaient  lieu des liturgies pour les défunts).  Cette musique accentue l’idée de suspense apportée par l’image. En effet, cela nous tiens sous une certaine tension par les contrastes entre l’aigu et le grave.


Générique - Shining - Stanley Kubrick (1980)

Au tout début du générique, il y a un rythme grave qui se répète comme un écho. Cela nous donne un effet de stress, où celui qui regarde le film s’attend à ce que quelque chose se passe. Puis, pendant l’évolution du générique, des sons aigus apparaissent. Cela nous surprend et nous laisse supposer que quelque chose de mauvais va se passer et nous pensons tout de suite à un phénomène paranormal. Lorsque le générique commence à défiler, nous entendons des voix qui ressemblent à des cris. Nous supposons tout de suite que ce sont des cris indiens et, un peu plus tard nous nous rendrons compte cela se rapporte à l’hôtel, où le protagoniste se rend, qui est construit sur un anciens cimetière indien. Ces cris se répètent tel un écho, mais nous remarquons que c’est  un langage que nous ne pouvons pas comprendre. Etant donné que les sont aigus s’amplifient au début du générique, moment où la caméra se rapproche de la voiture, nous pouvons supposer que c’est le prédateur qui se rapproche de sa proie. A ce moment les sons graves disparaissent pour laisser place aux sons aigus, puis aux voix. Dans cette symphonie, nous pouvons entendre plusieurs voix donc, nous pensons que ce-dit prédateur n’est pas seul, mais qu’il y en a plusieurs.

Lorsque le personnage arrive sur les pentes de la montagne, les sons graves reviennent accompagner les sons aigus puis, petit à petit, les sons aigus diminuent pour ensuite, totalement disparaître. Lorsque les sons graves sont redevenus uniques, la voiture est sur la fin de son trajet et nous arrivons sur le dernier plan du générique, là où l’hôtel apparait.  Lorsque nous sommes sur le plan de l’hôtel, un dernier cri apparait et nous pouvons penser que le suspense du film, cette traque mystérieuse, va se dérouler dans cet hôtel.

Fin du générique :  nous avons été mis en condition pour regarder ce film plein de suspense, nous somme prêt à être passionnés par une histoire mystérieuse, plein de suspense qui tangue entre fantastique et réel. A vous maintenant de regarder cet icône du film d’horreur britannico-américain et de venir nous faire part de vos commentaire ici-même, sur notre blog Moi, Jeune Critique de Cinéma, au Lycée Le Verger.                                                      

emmanuelle rives

source :  http://moijeunecritique.canalblog.com/archives/2012/05/03/24114515.html

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