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Otis Redding, "Cigarettes and Coffee" (1966)

Publié le 15 Octobre 2019, 08:14am

Catégories : #Philo & musique

Otis Redding, "Cigarettes and Coffee" (1966)

Une chanson créée par Otis Redding en 1966 et magnifiquement reprise par Etta James. Une belle déclaration d'amour.
 

Cigarettes and Coffee 
It's early in the morning
About a quarter till three
I'm sitting' here talkin' with my baby
Over cigarettes and coffee, now

And to tell you that
Darling, I've been so satisfied
Honey, since I met you
Baby, since I met you, oh

All the places that I've been around
And all the good looking girls I've met
They just don't seem to fit in
Knowing this particularly sad, yeah

But it seemed so natural, darling
That you and I are here
Just talking over cigarettes
And drinking coffee, oh

And whole my heart cries out
Love at last I've found you
And honey, won't you let me
Just be my whole life around you

And while I complete, I complete my whole life would be, yeah
If you would take things under consideration
And walk down this hour with me
I would love it, yeah

People I say it's so early in the morning
Ooh, it's a quarter till three
We're sittin' here talkin'
Over cigarettes and drinkin' coffee, now, Lord

And I'll like to show you, well
I've known nothing but good old joy
Since I met you, darling
Honey, since I've met you, baby yeah

I would love to have another drink of coffee now
And please, darling, help me smoke this one more cigarette now
I don't want no cream and sugar
'Cause I've got you, now darling

But just let me enjoy
Help me to enjoy
This good time that we'll have, baby
It's so early, so early in the morning

So early, so early in the morning
And I've got you and you've got me
And we'll have each other
And we don't, we don't want nothing but joy
 
Cigarettes et café



Il est tôt le matin
Environ environ trois heures moins le quart
Je suis assis ici discutant avec mon bébé
Plus de cigarettes et de café, maintenant

Et pour vous dire que
Chérie, je suis comblé
Ma douceur, depuis que je t'ai rencontrée
Bébé, depuis que je t'ai rencontrée, oh

Tous les endroits que j'ai visité
Et toutes les jolies filles que j'ai rencontrées
He semblent pas s'accorder
Je sais que c'est particulièrement triste, oui

Mais il semblait si naturel, chérie
Que toi et moi soyons ici
Juste pour parler de cigarettes
Et boire du café, oh

Et tout mon cœur hurle
Amour, enfin je t'ai trouvée
Et ma douceur, tu ne me quitteras pas
Je veux juste passer ma vie avec toi

Et alors je terminerai, je terminerai une vie accomplie, ouais
Si tu voulais prendre en considération tout çà
Et m'accompagner tout ce temps
J'aimerais çà, ouais

je dit qu'il est si tôt ce matin
Ooh, il est trois heures moins le quart
Nous sommes assis ici et parlons
de cigarettes et buvons du café, maintenant, Seigneur

Et je tiens à te montrer, ainsi
Je n'ai pas connue de si belle joie
Depuis que je t'ai rencontrée, ma chérie
Ma douceur, depuis que je t'ai rencontrée, yeah baby

J'aimerais avoir un autre verre de café maintenant
Et s'il te plaît, chérie, aide-moi à fumer cette cigarette de plus
Je ne veux ni crème ni sucre
Parce que je te ai, maintenant chérie

Mais laissez-moi apprécier
Aide-moi à profiter
De ce bon moment que nous vivons, bébé
Il est si tôt, si tôt dans la matinée

Si tôt, si tôt dans la matinée
Et je te ai eue et tu m'as eu
Et nous sommes l'un à l'autre
Et nous ne voulons, nous ne voulons rien d'autre que la joie

Songwriters
BUTLER, JERRY/THOMAS, EDDIE/WALKER, JAY

C’était au milieu des sixties. Un grand bonhomme a déboulé au pas de charge dans le paysage musical, il arpentait la scène avec une énergie débordante et une voix étonnante. Une voix entrée dans la légende de la soul music. Un artiste, parvenu au sommet en moins de cinq ans, avec des chansons qui restent dans la mémoire collective.

Fa, fa, fa, sad song
Zone de Texte:  Triste souvenir. Le 10 décembre 1967, Otis Redding disparaissait en plein succès, à l’aube d’une carrière prometteuse. Terrible accident d’avion ! Suite à de très mauvaises conditions météorologiques, le Beechcraft bimoteur du chanteur s’abîmait dans les eaux glacées du lac Monona près de Madison, dans le Wisconsin, nous privant d’une des plus grandes voix de la scène américaine. Otis Redding et six autres personnes, dont quatre membres de son orchestre the Bar-Kays, trouvaient la mort dans ce crash. Un seul passager en réchappait comme par miracle. Son entourage lui avait pourtant déconseillé ce vol, mais en professionnel qui veut respecter ses engagements Otis Redding avait tenu à se rendre à destination. Il n’arriva jamais.

Comme les interprètes hors normes qui touchent un large public, au-delà de leurs propres styles, tels Billie Holiday, Edith Piaf ou Frank Sinatra, Otis Redding donnait le frisson à l’auditeur. Quarante ans après, grâce à la magie des enregistrements, le charme opère toujours et on constate que, si le style a pris quelques rides, il n’est pas tombé en désuétude, loin s’en faut. Au-delà des modes, parce que sa musique s’appuyait solidement sur les rythmes et les hymnes venus des lieux de culte autant que de la rue, la voix d’Otis Redding a encore ce don d’accrocher les générations qui le découvrent aujourd’hui. Son style ancré dans la soul music puise dans l’énergie du rock’n’roll et sa manière d’interpréter les ballades entremêle délicatesse et tension.  Showman impressionnant de rigueur et d’émotion, chanteur à la fois sensuel et délicat, il maniait avec aisance la violence et la douceur, la force et la sensibilité  et il portait les notes et les mots à des sommets rarement atteints.

Zone de Texte:  Respect
Né à Dawson en Géorgie le 9 septembre 1941, ses parents déménagent quand il a cinq ans et c’est dans la ville de Macon qu’il grandit avec ses quatre sœurs et son frère. Le père de la famille Redding partage son temps entre un emploi  qu’il occupe sur la base aérienne militaire de Robins et un sacerdoce au sein d’une confrérie baptiste. C’est donc tout naturellement que dès son plus jeune âge Otis chante dans le chœur de l’église où son père est ministre du culte. Il ne s’éternise pas au lycée et exerce divers petits boulots pour aider la famille à vivre. A l’adolescence son talent est reconnu par le public local, il gagne quinze semaines d’affilée le radio crochet du dimanche, mais il ne se contente pas de chanter. Le premier instrument qu’il pratique est  la batterie, il apprend par la suite à jouer de la guitare et du piano.
En 1959, il fait ses débuts de chanteur dans un club local, The Grand Duke, et dans des soirées destinées aux teenagers. Il reprend le répertoire de Little Richard qui est une de ses plus fortes influences. C’est cette année-là qu’il rencontre Zelma Atwood qu’il épousera en août 1961.
En 1960, à 19 ans, il commence de tourner dans les Etats du sud avec l’orchestre de Johnny Jenkins and the Pinetoppers. En plus d’être le chanteur du band, il fait office de chauffeur, Jenkins n’ayant pas de permis de conduire. La même année il fait ses premiers enregistrements sous le nom d’Otis and the Shooters en gravant les titres ’She’s All Right’ et ‘Shout Bamalama’. En 1962 une de ses premières compositions, ‘These Arms Of Mine’ est enregistrée par Johnny Jenkins chez Stax à Memphis. En 1963 il grave ce même titre sur le même label et en fait son premier succès.
Début 1964, il enregistre une version pleine de passion de ‘Pain In My Heart’, mais il faut attendre le printemps 1965 et ‘Mr. Pitiful’ pour qu’il fasse son entrée au Top-50. La fin de l’année 65 verra la consécration d’Otis Redding avec des chansons qui se placent sans tarder dans les meilleurs classements : ‘Respect’, ‘I’ve Been Loving You Too Long’, ‘My Girl’, ‘Shake’, ‘Satisfaction’. La voie du succès est toute tracée.
En 1966, il traverse l’Atlantique et conquiert l’Europe. L’homme est jeune et sympathique, l’artiste est charismatique et chaleureux, ses shows attirent un large public. Le rhythm’n’blues explose et Otis Redding ouvre une porte sur un style jusque là méconnu d’un large public. Il entraîne dans son sillage des artistes comme Sam & Dave, Wilson Pickett, Aretha Franklin,  Percy Sledge…

Le magazine anglais Melody Maker le sacre ‘meilleur chanteur de l’année 1966’, détrônant ainsi Elvis Presley d’un règne de dix années consécutives.

otis redding
Try a little tenderness
En 1967, Otis Redding tourne abondamment. En juin, il est sur la scène d’un des plus grands évènements musicaux de l’époque, le Monterey Pop Festival. Il partage l’affiche avec Jimi Hendrix, The Mamas and the Papas, the Byrds, Booker T and the MG’s, Simon and Garfunkel, Quicksilver Messenger Service, Jefferson Airplane, Al Kooper, the Electric Flag, Janis Joplin, Canned Heat, Country Joe and the Fish, The Paul Butterfield Blues Band, Buffalo Springfield, The Who, The Animals, The Greatful Dead... Le public est essentiellement blanc, composé de hippies californiens plus habitués à écouter du rock progressif ou des musiques planantes que de la soul music mais, une fois de plus, Otis emballe la foule. L’évènement est filmé.
Cette même année 67, il enregistre ‘Tramp’ et ‘Knock On Wood’ (les deux titres avec Carla Thomas), ‘Shake’, et surtout ce qui reste un de ses plus grands succès, ‘Try A Little Tenderness’.La progression dramatique du thème, l’interprétation, tout autant que l’utilisation de l’orgue et des cuivres ne peuvent laisser qui que ce soit indifférent. Le label Atlantic prend une pleine page dans le magazine Billboard du 7 Janvier 1967, pour annoncer que c’est "son plus grand succès... et son plus grand album."

Zone de Texte:  Figure dominante de la musique noire, artiste à l’ouverture d’esprit incontestable, Otis Redding attire et fédère autour de lui un important public blanc en lançant des ponts entre la soul-blues et le pop-rock. Il est un véritable passeur, notamment en reprenant des titres des Beatles ou des Rolling Stones. Son interprétation et son feeling de soulman transcendent les deux genres à la fois. En outre, on peu dire qu’il brouille les repères et fait tomber des barrières raciales, malheureusement encore très présentes aux Etats-Unis dans les années soixante.
Vrai showman, il capte immédiatement l’attention de l’assistance et sait ménager ses effets. Dans les thèmes rapides comme ‘Respect’, ‘Love Man’, ‘Can’t Turn You Loose’, son énergie déborde et submerge l’auditeur qui se laisse porter. Dans les chansons douces, comme ‘My Lover’s Prayer’, ‘Cigarette And Coffee’, ‘That’s How My Love Is’, il est tout en retenue et dans l’émotion pure.

Le 7 décembre 1967, trois jours avant l’accident fatal, Otis Redding est en studio pour enregistrer une chanson écrite en compagnie du guitariste Steve Cropper. Ce titre entrera dans la légende : ‘(Sittin’ On) The Dock Of The Bay’. Il sort en single le 8 janvier 1968 (‘Sweet Lorene’ en face B), puis sur l’album The Dock Of The Bay, le 23 février. Avec plus d’un million d’exemplaires vendus, le morceau est en tête des classements de l’année. Percy Sledge, Al Jarreau, King Curtis, The Golden Gate Quartet, l’inscrivent rapidement à leurs répertoires.

blues otis redding

Zone de Texte:  Love man
Trop tôt disparu, Otis Redding n’était pas qu’un simple chanteur dotée d’une voix exceptionnelle, c’était un vrai musicien, un compositeur, un arrangeur, un producteur, un homme de spectacle et un homme d'affaires, notamment à travers son label Jotis. Il recherchait et éditait de nouveaux talents, intervenant à différents niveaux dans l'industrie musicale.
Ces chansons ont été interprétées par les plus grands : Aretha Franklin, les Chambers Brothers, Tom Jones, les rolling stones, le greatful dead, Rod Stewart, Ray Conniff, Johnny Winter et même Bing Crosby et Frank Sinatra, pour n'en citer que quelques uns.

En 1976, la ville de Macon (Georgie) où il a fait ses premiers pas, lui a rendu hommage en baptisant l’un des ponts qui enjambe la rivière Ocmulgee ‘Otis Redding Memorial Bridge’. Non loin de ce pont, en 2002, une statue en bronze de l’artiste a été érigée dans le Gateway park.  La ville de Memphis a également contribué à entretenir son souvenir en baptisant en 2001 un espace vert de la cité le ‘Otis Redding Memorial Park’. Parmi les nombreux hommages rendus à l’artiste notons qu’en 1993 la Poste US a édité un timbre commémoratif à son effigie.
Otis Redding repose dans sa propriété, The Big O Ranch, à Round Oak, situé à 37 km au nord de Macon.

source : http://www.bluesagain.com/p_portraits/otis%20redding.html

 
 



Jerry Garcia (Grateful Dead) n'est pas en reste.
 
 



 
 
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