Deux minutes de philo avec Inception. A toi qui à longueur de journée ne pense qu’à Descartes, Kant et Husserl. A toi qui te passionne pour l’intersubjectivité, l’inconscient collectif et la théorie du cerveau dans une cuve. Regarde cette vidéo et verse une larme d’émotion.
[Transcript] Comment différencier rêve et réalité ? Comment être certain que nous vivons dans le monde réel ? Inception pose des questions soulevées par René Descartes dans les Méditations métaphysiques. Analysons donc le film sous l’angle de la métaphysique et de l’épistémologie (partie de la philosophie qui étudie la nature, les origines, les contenus, les moyens et les limites de la connaissance humaine).
Développé par Emmanuel Kant dans Critique de la faculté de juger, l’intersubjectivité est l’idée que les hommes sont des sujets pensants capables de prendre en considération la pensée d’autrui dans leur jugement propre.
Dans Inception, le personnage principal essaye d’implanter une idée dans la conscience d’autrui. Or selon Husserl « les flux de conscience ne s’échangent pas », chaque conscience étant rivée en elle-même « sans porte ni fenêtre ». Mais dans le film les rêves peuvent être envahis et les idées volées. Or aujourd’hui, les théories de l’inconscient collectif sont utilisées à des fins commerciales par des campagnes marketing extrêmement calibrées et massives. Les idées adventices (qui viennent de l’extérieur – cf. Descartes) sont donc très nombreuses et viennent contrecarrer les conceptions autonomistes de la conscience.
LE CERVEAU DANS UNE CUVE
Cette théorie développée par le philosophe Hilary Putnam consiste à imaginer que notre cerveau est en fait placé dans une cuve et reçoit des stimuli envoyés par un ordinateur en lieu et place de ceux envoyés par notre corps. La question centrale est alors de savoir si ce cerveau a raison de croire ce qu’il croit.
Dans Inception il y a sans cesse une ambiguïté entre les passages qui semblent se dérouler dans le monde du rêve et ceux qui se passent dans la réalité. Le postulat de départ selon lequel l’ouverture du film se passe dans le monde réel peut être remise en cause, l’histoire se déroulerait alors entièrement dans différents niveaux de rêveries.
Le personnage peut se dire avec Descartes « je pense donc je suis » mais cette idée est mise à mal à cause de la théorie du cerveau dans une cuve. En revanche il peut appliquer le doute cartésien, c’est-à-dire un scepticisme radical comme base à la recherche de la vérité. Le dernier plan du film, où l’on ne parvient pas à savoir si la toupie va continuer a tourner ou bien arrêter sa rotation laisse planer un doute. Si elle s’arrête, cela signifie que le protagoniste est éveillé mais si elle continue de tourner alors il est condamné à la vie rêvée.
A travers sa réflexion sur le monde réel, Inception partage des thèmes communs avec Matrix le film culte des Wachowski.
source : https://julienalcacer.wordpress.com/2014/11/12/1673/
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