La Stampa Tecnologia
Vent’anni di The Matrix: oggi come allora la conoscenza ti rende libero
Un film spettacolare che arrivò al momento giusto, profetizzando una liberazione tecnologica che fu poi distorta negli anni futuri: ecco perché dovremmo rivederlo
LORENZO FANTONI
Pubblicato il 31/03/2019
Sono passati vent’anni dal debutto di The Matrix nelle sale anche se il film è ancora estremamente presente nel nostro immaginario, è molto più difficile ricordare cosa fosse il mondo vent’anni fa.
Nel 1999 eravamo sulla soglia di quella che possiamo considerare l’età contemporanea e conservavamo tutta l’innocenza di chi non sa cosa sta per arrivare. Internet era la promessa di un mondo di conoscenza, nuovi lavori e connessioni.
Era lo spazio su cui trovavano dignità subculture di ogni tipo, la bolla finanziaria delle Dot Com, le chat, i primi gruppi di discussione, siti in flash, modem che fischiavano, l’ISDN come unica idea di linea veloce, scaricare un mp3 delle sigle dei cartoni animati in mezz’ora, cercare una canzone su Napster e sentirti come Angelina Jolie in Hackers, tutti a cercare il nickname giusto, tutti anonimi, vittime e carnefici.
Avevo 18 anni e nonostante facessi sport e avessi degli amici ero senza dubbio nerd, anche se nessuno mi chiamava come tale, al massimo “sfigato”, “chiuso” e così via. Nerd è una parola per high school americane e io stavo finendo il liceo a Firenze. Amavo i computer, la tecnologia, i videogiochi e la fantascienza, passavo le ore sfogliando riviste di computer cercando la prossima scheda grafica per il gioco che non mi girava ancora bene. Sugli scaffali si accumulavano VHS, libri e CD che evidenziavano il periodo di transizione: Neuromante accanto a La Spada nella Roccia della Disney, Elio e le Storie Tese gomito a gomito con Video Girl Ai, manuali di Cyberpunk e il Vernacoliere. TGM, KAOS, Gen 13 e Venom sparsi per tutta la stanza. Lauryn Hill, Metallica, Nirvana, Mr Oizo e Blue nello stereo in camera, quando averne uno era una conquista.
Pensavo di essere speciale, lo pensavamo tutti, solo perché non sapevo che tanti, tantissimi, erano come me. Eravamo nella nostra nicchia, ma lo eravamo tutti assieme, ognuno nel suo bozzolo, proprio come gli umani che venivano coltivati.
Vivevamo in aule computer stantie e camerette, università e uffici, internet aveva iniziato a unirci in interminabili discussioni su Star Wars, Dragon Ball, fan fiction, soluzioni di avventure grafiche e primi giochi di ruolo online. La rete era il rifugium peccatorum di stranezze, voglie represse e perdenti. Iniziavamo a farci domande sul nostro posto nel mondo, su cosa avremmo fatto, ignari di ciò che il mondo aveva in serbo per noi e su quanto la rete ci avrebbe coccolato e fregato.
Di fronte a questo muro di dubbio e passioni Matrix aveva delle risposte. O almeno sapeva come alimentare quelle domande. Le Wachowski ci servirono un cocktail concentrato di sviluppo personale accelerato, una spinta profonda per la padronanza di noi stessi che integrava tecnologia, spiritualità e contaminazioni cinematografiche orientali. Fu la summa teologica di pulsioni, idee, intuizioni e opere che improvvisamente arrivarono addosso al mainstream dopo aver cotto a fuoco lento per quasi vent’anni.
Arrivarci senza avere troppe informazioni fu fondamentale per vivere il viaggio iniziatico di Neo come se fosse il mio, il nostro. Un uomo rintanato lontano dal suo sconvolgente lavoro diurno, che fa cose probabilmente illegali con il suo computer, gli occhi annebbiati dal bagliore dello schermo, scritte verdi, realtà alienate. Poi, all’improvviso un messaggio surreale sullo schermo e qualcuno che bussa alla porta.
Seguono un incontro criptico in una discoteca industrial sotterranea (i NIN, Trent Reznor che musica Quake, i Prodigy e i primi ascolti di Marilyn Manson!), una misteriosa telefonata di un terrorista, una pillola rossa, una pillola blu e un risveglio in un nuovo mondo terrificante ma liberatorio. Neo riceve addestramento per affrontare questo nuovo mondo, e scopre nuovi poteri e abilità che sono un prodotto diretto del suo risveglio: un prodotto della consapevolezza che la vita che aveva vissuto era una simulazione computerizzata, un videogioco MMO.
Adesso lui è il personaggio più importante di questo grande videogioco in cui è il solo a giocare coi trucchi attivati: può avere tutte le armi che vuole, saltare più in alto, schivare i proiettili e giocarsela contro il boss finale ad armi pari.
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traduction :
Matrix a 20 ans : aujourd’hui comme alors, la connaissance est ce qui rend libre
Un film spectaculaire qui arriva au juste moment en prophétisant une libération technologique qui fut déformée par la suite dans les années futures : voilà pourquoi nous devrions le revoir
LORENZO FANTONI
Publié le 31/03/2019
Vingt ans ont passé depuis le commencement de The Matrix dans les salles : même si le film est encore extrêmement présent dans notre imaginaire, il est très difficile de se rappeler ce qu’était le monde il y a vingt ans.
En 1999, nous étions au seuil de ce que nous pouvons considérer comme l’âge contemporain et nous conservions toute l’innocence de celui qui ne sait pas ce qu’il va arriver.
Internet était la promesse d’un monde de connaissance, de nouveaux types de travaux et de connexions. C’était l’endroit où se trouvaient la dignité de chaque type de sous-culture, la bulle financière des Dot Com, les chats, les premiers groupes de discussion (développés en flash), les modems qui sifflaient, le RNIS[Réseau numérique à Intégration de Service — en français, ndt ]) comme seul support de ligne rapide, où l’on pouvait télécharger un mp3 codé de dessins animés en une demi-heure, chercher une chanson sur Napster et se sentir comme Angelina Jolie dans Hackers [film réalisé par Iain Softley en 1995, ndt], tous à chercher le juste pseudonyme, tous anonymes, victimes et bourreaux.
J’avais 18 ans et malgré le fait que je fasse du sport et que j’eusse des amis, j’étais sans aucun doute un nerd [un nerd est, dans le domaine des stéréotypes de la culture populaire, une personne solitaire, passionnée voire obnubilée par des sujets intellectuels abscons, peu attractifs, inapplicables ou fantasmatiques, et liés aux sciences (en général symboliques, comme les mathématiques, la physique ou la logique) et aux techniques — ou autres sujets inconnus aux yeux de tous, ndt], même si personne ne m’appelait comme tel, à la limite “loser”, “fermé” et ainsi de suite. Nerd est un mot pour les lycées américains et moi j’étais en train de finir le lycée à Florence. J’aimais les ordinateurs, la technologie, les jeux vidéos et la science-fiction, je passais des heures à feuilleter les magazines d’ordinateur en cherchant la prochaine fiche graphique pour le jeu qui ne me donnait pas encore suffisamment le vertige.
Sur les étagères s’accumulaient VHS, livres et CD qui soulignaient la période de transition : Neuromancien (le premier roman de science-fiction de William Gibson. Publié en 1984, il est généralement considéré comme le roman fondateur du mouvement Cyberpunk, ayant inspiré bon nombre d’œuvres telles que les mangas Ghost in the Shell ou Akira et le film Matrix, ndt) à côté de Merlin l’Enchanteur de Disney, Elio e le Storie Tese (un groupe musical italien originaire de Milan, fondé par Stefano Belisari en 1980. Sa musique est clairement et explicitement influencée par Frank Zappa, ndt) au coude à coude avec Video Girl Ai [un manga de Masakazu Katsura. Publié en 1989, initialement dans Weekly Shōnen Jump, il a été adapté en une série de six OAV. La série a été publiée en France par les éditions Tonkam, ndt], des manuels de Cyberpunk et le Vernacoliere (journal satirique mensuel italien créé en 1982 et dont le siège se trouve à Livourne, en Toscane, ndt). TGM, KAOS, Gen 13 et Venom éparpillés dans toute la pièce. Lauryn Hill, Métallica, Nirvana, Mr Oizo et Blue dans la chaîne stéréo de la chambre, quand en avoir une était une conquête.
Je pensais être spécial, nous le pensions tous, seulement parce que je ne savais pas que beaucoup d’autres, très nombreux, étaient comme moi. Nous étions dans notre niche, mais nous y étions tous ensemble, chacun dans son cocon, justement comme les humains qui étaient mis en culture [dans Matrix, ndt]. Nous vivions dans des salles d’ordinateurs rances et des petites chambres, à l’université et dans des bureaux ; Internet avait commencé à nous unir en discussions interminables sur Star Wars, Dragon Ball, la fan fiction [une fanfiction, ou fanfic (parfois écrit fan-fiction), est un récit que certains fans écrivent pour prolonger, amender ou même totalement transformer un produit médiatique qu’ils affectionnent, qu’il s’agisse d’un roman, d’un manga, d’une série télévisée, d’un film, d’un jeu vidéo ou encore d’une célébrité, ndt], les solutions des jeux d’aventures et autres premiers jeux de rôle en ligne. Le réseau était le Refugium Peccatorum [qui signifie « Refuge des pécheurs », titre catholique romain de la Vierge Marie. Son utilisation remonte à Saint Germanus de Constantinople au 8ème siècle,ndt] des excentricités, des envies refoulées et perdantes.
Nous commencions à nous poser des questions sur notre place dans le monde, sur ce que nous aurions fait sinon, ignorants de ce que le monde avait en réserve pour nous et combien le réseau nous avait chouchoutés et trompés. Devant ce mur de doute et passions, Matrix avait des réponses. Ou au moins il savait comment alimenter ces questions. Les Wachowski y servaient un cocktail concentré de développement personnel accéléré, une profonde impulsion pour la possession de nous-mêmes que complétaient la technologie, la spiritualité et des contaminations cinématographiques orientales. Ce fut la Somme théologique des pulsions, idées, intuitions et oeuvre qui surgirent à l’improviste appuyés sur le mainstream après avoir cuit à feu lent pendant presque vingt ans.
Y arriver sans avoir trop de renseignements fut fondamental pour vivre le voyage initiatique de Neo comme s’il avait été le mien, le nôtre. Un homme bouleversant, terré loin de son travail diurne, qui fait des choses probablement illégales avec son ordinateur, les yeux embrumés par la lueur de l’écran, les lettres vertes et la réalité aliénée. Puis, soudain, un message surréaliste sur l’écran et quelqu’un qui frappe à la porte.
Suivent une rencontre énigmatique dans une discothèque industrielle souterraine (avec les NIN de Trent Reznor — Michael Trent Reznor est un auteur-compositeur-interprète et producteur de musique américain, né le 17 mai 1965 à Mercer. Il est le fondateur et unique membre officiel du projet de rock industriel Nine Inch Nails depuis 1988, ndt– qui a composé “Quake” (en 1996, ndt), les Prodigy et les premières écoutes de Marilyn Manson !), un coup de téléphone mystérieux d’un terroriste, une pilule rouge, une pilule bleue et un réveil dans un nouveau monde terrifiant mais libérateur.
Neo reçoit une formation pour affronter ce nouveau monde, et il découvre les nouveaux pouvoirs et les nouvelles capacités qui sont un produit direct de son ®éveil : une prise de conscience que la vie qu’il a vécue est une simulation informatique. un jeu video MMO [ un jeu de rôle en ligne massivement multijoueur : en anglais, massively multiplayer online role-playing game, MMORPG, parfois JDRMM en français, ndt]. Maintenant, il est le personnage le plus important de ce grand jeu vidéo dans lequel il est le seul à jouer avec les ressources activées : il peut avoir toutes les armes qu’il veut, sauter encore plus haut, esquiver les projectiles et se la jouer à la fin contre le boss à armes égales.
[…]
frederic grolleau
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