suite de la partie 1
La plupart des critiques reste liée à la critique littéraire pour aborder le western. Il me semble qu’il faut considérer la place de l’homme dans le « grand‐espace clos » du western et ne pas se cantonner aux seules péripéties. On a souvent noté la minéralité des personnages, le non‐jeu des acteurs de western. C’est le signe de l’absence de tout psychologisme dans les westerns dont ce n’est pas le ressort — ainsi peut s’expliquer la mécompréhension des répétitions de marques essentielles en clichés — qui a pour reflet le silence de la nature. Il n’y a pas d’âme du héros, c’est‐à‐dire que le dilemme, s’il y en a un, repose simplement sur la fonction héroïque et non sur les troubles de l’âme. Le dilemme est le plus souvent ignoré au profit de la fonction destinale, comme nœud obligé entre la nature et la loi. Ce que nous avons sous les yeux, ce sont des consciences, non pas for intérieur mais bien extériorisation du destin. Tout est ouvert, de face, transparent. Cela a été compris à tort comme l’une des règles du western, comme un cliché (le visage figé, l’absence d’expression), mais c’est plutôt l’essence du western et la preuve que les images animées sont des Idées (il n’y a pas de double‐fond, pas de refoulé à mettre au jour). Inversement, dès qu’une lueur humaine traverse ces visages, une émotion, une douleur psychologique, l’effet est décuplé parce qu’il est une surprise. L’indifférence de la nature qui participe pourtant de l’expression relève encore de la contradiction maintenue. Les éléments sont froids et indifférents mais ils expriment aussi l’action : orages, vent du désert, etc. Ce qui se voit est l’indifférence morale de la nature, qui doit être prise en compte dans l’édification politique à venir. Il faudrait développer pour elle‐même la dialectique propre à la « non indifférente nature » de Eisenstein en la comparant avec celle de Ford qui n’en est pas si éloigné. Eisenstein, dans la dialectique matérialiste, nie et dépasse la nature, il s’agit de la négation de l’indifférence, qui est donc bien la première étape(33). Ford s’inscrit dans cette dialectique mais le western est son échec (ce qui n’est pas vrai de tous les films de Ford, signe que c’est bien une marque essentielle de son western).
Les corps, les centaures en fait, évoluent dans une nature hiératique et dans un espace pré‐ politique (vierge a‐t-on parfois dit, en niant les forces naturelles qui habitent le désert). Bazin a tort d’affirmer que le western n’utilise pas le gros‐plan au profit du travelling qui épouse le mouvement. Mais cette erreur est significative du fait que nous sommes convaincus que le western est affaire de corps et d’espace(34). Chez Ford la nature fait contraste avec les lieux habités généralement surchargés d’objets qui empêchent le contact entre les individus (lampes, barrières, tables etc.). Cependant le hiératisme minéral est expressif. John Ford a été très influencé par l’Aurore de Murnau et a conservé un style expressionniste aussi bien dans les films en noir et blanc qu’en couleurs(35). Ford montre que l’expressionnisme, dont les décors expriment l’histoire et les émotions et externalisent le for intérieur, peut jaillir dans un décor naturel, et même revêtir l’aspect de montagnes mutiques. La minéralité expressive de John Ford — encore une formule oxymorique — sera déclinée comme marque essentielle du western (mais également dans d’autres westerns par exemple dans Colorado Territory, 1949, en français La fille du désert de Walsh, où la paroi avale littéralement les deux amants mourants).
Le hiératisme est peut‐être la reproduction de la situation du spectateur silencieux dans la salle, ainsi intégré au décor naturel, instance immanente. C’est aussi la forme la plus manifeste que Dieu est absent malgré le rituel, malgré la fonction pionnière, malgré les valeurs protestantes. Il y a un prosaïsme radical du chevalier et de sa monture dans une nature indifférente, qui exclut tout naturalisme de type écologique (l’écologie sera l’apanage des westerns des années 1970). La nature est ce lieu où pourrait loger un dieu immanent ou bien une transcendance aux aspects grandioses. Il n’en est rien. C’est là le tragique. La nature du western a quelque chose à voir avec le désert du stylite, à la fois témoignage et instance, preuve sans écho, correspondance entre l’innocence devant la civilisation corrompue et l’indifférence de la nature : rien ne peut être modifié. Fondation du genre : même les westerns qui ne se passent pas dans un véritable désert reprennent l’esthétique désertique; c’est vrai des westerns qui varient les paysages, des montagnes aux fleuves, voire à la mer (par exemple Walsh, Distant drums, 1951, en français Les aventures du capitaine Wyatt).
Plutôt qu’à Henry David Thoreau, il faudrait envisager, pour finir et tenter de comprendre le rôle de la nature dans le western, les débats économiques qui ont imprégné le XVIIIe siècle anglais et français. C’est-à-dire comprendre ce qui peut être mis dans le mot et dans les images du désert. J’entends désert non pas comme le cliché d’une grande étendue de sable empruntant plutôt aux images orientalistes, mais comme la construction (donc la vision) d’un espace qu’on appellerait aujourd’hui déserté. Désert, c’est le lieu où il n’y a personne. Et c’est aussi la grande crainte des philosophes, économistes, politistes du XVIIIe siècle, suivis par les premiers démographes, les nouveaux moralistes, les physiocrates et autres malthusiens ou anti-malthusiens. Montesquieu invente presque le mot de « population » contre celui préexistant de «dépopulation». Pour Rousseau la population est le signe du bon gouvernement. Je ne saurai trancher la polémique sur la précédence anglaise ou non du mot « population »(36), en revanche j’insisterai sur le sens même des mots : « dépopulation » c’est d’abord le résultat de la dévastation, la ruine démographique suite à une épidémie ou à une guerre. C’est bien ce mot‐là qui apparaît chronologiquement en premier. Contre lui, en anglais et en français (contrairement au latin où depopulatio est sans doute un intensif de populatio, ce qui complique notablement le problème linguistique et notionnel), le mot population recouvre ce qui était écrit auparavant comme « le nombre des individus » (« number of peoples »). La mesure (population) vient après le phénomène (dépopulation). « « Population » s’entend tout d’abord comme le contraire de « dépopulation », soit au sens d’un processus réparateur (repeupler un pays dévasté par une catastrophe, une épidémie ou une guerre), soit au sens d’une dynamique inverse (tendance à l’accroissement plus forte que la tendance à la diminution). (…) c’est par rapport au désert ou à la désertification due aux grandes catastrophes humaines que se posait le problème de la population. »(37)
Je ne vais pas retracer la polémique qui opposa Hume et le pasteur Robert Wallace à propos de la population, ni m’engager dans les avatars du malthusianisme ou de l’économie de Rousseau, ou dans les méandres du rapprochement linguistique et notionnel entre peuple et population. Je veux simplement noter qu’il y eut un moment, qui correspond aux références du western, après les fondateurs, après l’Indépendance, où le désert signifiait la désertification, c’est-à-dire l’espace à peupler, ce qui convient parfaitement au pastoralisme protestant et à l’idée de frontieressentielle à la construction de l’idée de l’Ouest. Le western fait fonds sur la culture religieuse mais aussi sur une culture philosophico‐économique : le désert est l’idée de l’espace vierge à conquérir et à peupler certes (d’où les thèmes du bétail, de l’opposition entre éleveurs et agriculteurs, de l’importance de l’eau…), dans une combinaison de valeurs pionnières et d’Éden retrouvé, mais c’est aussi l’image de ce qui demeure rétif à toute population. Les westerns, et ceux de Ford au premier chef, ne montrent pas de réussite sur ce plan, tout au plus un petit bonheur arraché par le héros, l’inclusion dans une micro-société qui n’a pas subi de réel changement, une résolution de la tragédie par le drame bourgeois, au mieux la renaissance de Jésus, oint d’huile d’essieu, sur le zinc d’un saloon perdu, après la mort de rois mages détrousseurs de banque qui n’avaient rien de biblique (Three Godfathers). Là où le western, l’histoire de l’ouest, sont cruels, c’est qu’ils sont en réalité, non pas l’image de l’échec de la population, mais le reflet d’une vraie dépopulation au sens de dévastation : les Indiens littéralement ont disparu et c’est une désapparition qui nous est donnée à voir et dont le western est le stigmate.
(On comprend alors la place des Indiens dans les westerns, dont on sait que ces films sont incapables de les intégrer comme personnages à part entière ; Dort les assimile au bouc émissaire de la réconciliation états‐unienne et à des objets, à des obstacles faisant péripétie. Je pense tout simplement qu’ils sont des éléments non pas du décor, comme certaines scènes topiques pourraient le laisser penser — les Indiens dissimulés se révèlent à la vue au détour d’un rocher, perchés dans un arbre, etc. — mais des éléments de la nature westernienne. Évidemment non‐humains, ce qui contribue à l’atmosphère raciste de ces films dont tous les démentis — nombreux — sont à chaque fois remarquables, ils ne posent pas véritablement problème au héros. Hiératiques et silencieux comme la nature, au-delà ou en deçà de l’épopée en train de se jouer, ils sont ennemis ou adjuvants, parfois dans les mêmes films. Leur ambivalence, leur polyvalence, est la même que celle d’une nature indifférente. Ce ne sont pas les Indiens que le héros doit vaincre, mais bien d’autres « puissances mauvaises » au premier rang desquelles le démon intérieur ou le mauvais frère. Un exemple parmi d’autres de la désapparition des Indiens, qui sont partout, derrière une crête, cachés par une maison, fondus dans le paysage auxquels ils appartiennent irrémédiablement : Clementine en 00.16.47, seconde 1007.)
Ainsi la nature (on aura compris que la montagne est aussi un désert en ce sens, puisqu’il n’y a pas de société) est un lieu désert, dépeuplé aux deux sens, très éloigné de tout gouvernement pastoral ou autre. Même lorsque est mise en scène cette réussite, elle est l’expression d’un immense regret : dans la dernière scène de Liberty Valance, Hallie, épouse pleine de regrets de Stoddard-Stewart, lui fait remarquer depuis leur train de retour vers la Ville Washington, alors qu’il lui propose de se réinstaller dans le « désert » après le vote des travaux d’irrigation, que ce qui était un désert s’est transformé grâce à son action politique en un merveilleux jardin. Ce merveilleux jardin, de manière très cynique, n’est absolument pas vu à l’image alors que la fenêtre du train fait office comme souvent de nouvel écran de cinéma. Ce que montre le film, c’est la mort de la fleur de cactus, fleur par excellence du désert, la mort de la fleur du véritable amour pour l’homme de l’ouest-Doniphon-Wayne. Le retour au désert est définitivement impossible dès lors qu’il a été repeuplé ! C’est une ironie démultipliée de Ford, qui correspond au moment où Stoddard-Stewart se rend compte que son épouse n’a jamais cessé d’en aimer un autre.
Autrement dit le désert est la manifestation de l’absence de justice vraie, le lieu décevant d’une justice minimale, en même temps que l’échec de fondation d’une vraie société relativisée en micro-‐communautés (la petite maison perdue dans le désert opposée à la ville comme lieu de perversité morale et de transgression de la loi). Mais c’est aussi la possibilité d’en faire un chez‐soi (la recomposition de la famille minimale dans Rio Grande), donc de ramener l’espace infini à ce qu’il est depuis le départ, un monde clos. Autrement dit, l’hypothèse de l’état de nature repousse aussi la frontier, dans une tradition assumée : le film découpe un paysage pour sa fonction métonymique de l’espace infini. Ford filme le paysage non pas par découpe de cadre mais par succession de plans (The Searchers, Rio Grande). La continuité se joue là, comme les saisons, seule régularité qui soit réelle, ni bonne ni mauvaise puisqu’elle est indifférente. C’est moins le travelling sur le héros qui est important (les travellings rares chez Ford sont d’autant plus importants : la course des chevaux, le mouvement des diligences, c’est‐à-dire du pur mouvement), que la succession de plans où la nature est une présence totale dans laquelle les être animés passent. Il y a bien quelque chose d’immuable, d’archaïque qui s’oppose à l’invention tardive, arbitraire‐conventionnelle, ou seulement difficile, de la loi. Du coup la vraie justice introuvable s’oppose au droit comme la nature s’oppose, non pas aux êtres (de la création), mais à la loi imposée. Ce renversement va à l’encontre des clichés sur le western et ce n’est pas une nostalgie de l’ouest sauvage qui se voit, mais l’amertume de l’action inutile ou tellement minime. Cela ne veut pas dire que les paysages incarnent ou représentent la justice. Ils sont l’espace où elle aurait dû advenir. La géographie et non pas le paysage(38) de la justice archaïque est en effet une utopie et une utopie révolue. La quête de la justice est un marathon dans la nature ni hostile ni adjuvante dont on ne verra pas la fin (Drums along the Mohawk, en français Sur la piste des Mohawks, 1939, 01.33.03, seconde 5583).
Ninon Grangé, 2016.
1 Voir Jean-Louis Leutrat, Le western. Archéologie d’un genre, Lyon, Presses Universitaires de Lyon, 1987.
2 Roger Tailleur, « L’Ouest et ses miroirs », in Raymond Bellour (dir.), Le western, Paris, 10-18, 1966, p. 20.
3 Raymond Bellour, « Le grand jeu », in Raymond Bellour (dir.), Le western, op. cit., p. 16.
4 Voir par exemple la périodisation de Jean-Louis Leutrat dans Le western. Quand la légende devient réalité, Paris, Gallimard, (Découverte), 1995 : 1/ Les débuts (1894-1928), 2/ Dans Holllywood triomphant (1929-1954), 3/ Derniers feux (1955-1964) 4/ Fin de partie (1965-1995). Et pour John Ford spécialement voir Tag Gallagher, John ford. L’homme et ses films, trad. fr. J.-P. Coursodon, P. Soulat, S. Suchet, Nantes, Capricci, 2014.
5 André Bazin, « Évolution du western », Cahiers du cinéma, décembre 1955, repris dans A. Bazin, Qu’est-ce que le cinéma ?, Paris, Éditions du Cerf, (7e Art), 1999, p. 229-239. Voir aussi A. Bazin, « Le western ou le cinéma américain par excellence », Préface à Jean-Louis Rieupeyrout, Le Western ou le cinéma américain par excellence, Paris, Éditions du Cerf, (7e Art), 1953, repris dans A. Bazin, Qu’est-ce que le cinéma ?, op. cit., p. 217-227.
6 André Bazin, « Évolution du western », art. cité, p. 230-231.
7 Stagecoach (La chevauchée fantastique), 1939 ; Drums along the Mohawk, (Sur la piste des Mohawks), 1939 ; My darling Clementine (La poursuite infernale), 1946 ; Fort Apache (Le massacre de Fort Apache), 1948 ; Three Godfathers (Le fils du désert), 1948 ; Wagon Master (Le convoi des braves), 1950 ; Rio Grande, 1950 ; The Searchers (La prisonnière du désert), 1956 ; The Man Who Shot Liberty Valance (L’homme qui tua Liberty Valance), 1962. J’ai laissé de côté Sergeant Rutledge (Le sergent noir), 1960, qui posait, malgré la scène de procès à la centralité diégétique, de nombreux problèmes, dans la mesure où il mêle plusieurs genres. Il faudrait une analyse spécifique.
8 L’enquête a été parfaitement menée par Jean-Louis Leutrat.
9 A. Bazin, « Le western ou le cinéma américain par escellence », art. cité, p. 225.
10 G. W. F. Hegel, Propédeutique philosophique, § 21.
11 Fin de Searchers : 01.52.58, seconde 6778, fin de Clementine : 01.42.25, seconde 6145, fin de Godfathers (le héros va en prison après avoir reconstitué une famille) : 01.41.07, seconde 6067.
12 Selon Jean-Louis Rieupeyrout, Le western ou le cinéma américain par excellence, op. cit.
13 Ford a pu être considéré en son temps comme quasi-communiste avant le maccarthysme, cf. Tag Gallagher, John Ford. L’homme et ses films, op. cit.
14 Pascal, Pensées, Paris, Gallimard, (Pléiade), 1991, [1954].
15 André Glucksmann, « Les aventures de la tragédie », in R. Bellour (dir.), Le western, op. cit., p. 77, à propos de Anthony Mann cependant.
16 Pascal, Pensées, op. cit, p. 1151.
17 Ibid., p. 1149.
18 Ibid., p. 1154.
19 Cf. ce que J.-L. Rieupeyrout analyse de l’historicité du western ou plus directement la documentation précise que Ford effectuait avant de commencer ses films, cf. Tag Gallagher, John Ford. L’homme et ses films, op. cit., voir aussi R. Bellour, « Le grand jeu », art. cité, p. 13.
20 Les super-héros d’aujourd’hui ne sont que les avatars du héros westernien contraint à être héros, alors qu’il est au départ un cow-boy, un individu banal qui ne cherche aucun héroïsme, voire un bandit médiocre. Les super-héros cependant sont imprégnés d’une morale toute faite et ils se sacrifient, ce que ne fait pas nécessairement le westerner.
21 R. Bellour, « Le grand jeu », art. cité, p. 17.
22 Voir les « raccourcis et condensés » de Roger Tailleur, « L’Ouest et ses miroirs », art. cité, p. 22, dans un sens historique.
23 C’est le cas de l’ouvrage dirigé par Raymond Bellour.
24 Roger Tailleur, « L’Ouest et ses miroirs », art. cité, p. 52. Dans cet ouvrage de référence dirigé par Bellour, Bernard Dort écrit un article intitulé « La nostalgie de l’épopée » et André Glucksmann enchaîne avec « Les aventures de la tragédie ».
25 Bernard Dort, « La Nostalgie de l’épopée », in R. Bellour, Lewestern, op. cit., p. 55-70.
26 C’est sans doute son approche lukacsienne qui pousse Bernard Dort à insister sur la médiation du héros, sur « sa maîtrise du rituel plutôt que de son travail à proprement parler ». « Le monde westernien classique n’est pas un monde qui change : le travail n’y introduit pas de processus d’accumulation et de transformation. Les travaux du héros, comme ceux d’Hercule, y rétablissent l’ordre troublé par les « puissances mauvaises » ; ils ne créent pas un ordre nouveau. » Je suis, comme Bernard Dort, réticente à la transcendance que Bazin trouve dans le western, comme un peu partout d’ailleurs.
27 Article « Sheriff » par Pierre Domeyne dans R. Bellour (dir.), Le Western, op. cit. Notons que le marshal, plutôt que le sheriff, peuple les westerns, signe de la proximité, de l’aspect local, communautaire et limité de cette fonction officielle de la justice.
28 Du coup pour Glucksmann, qui se réfère à Bazin, le western est romanesque et digne fils des tragédies grecques.
29 La démonstration en a été faite par Jean-Louis Leutrat.
30 De même, dans la scène du procès de Meet John Doe de Capra, le silence de Cooper accusé est l’expression la plus manifeste, la plus pure, de la vraie justice. Il me semble qu’il y a une parenté. Voir Ninon Grangé, « La représentation cinématographique du droit en danger : qui est l’ennemi chez Frank Capra ? », in Nathalie Goedert, Ninon Maillard (dir.), Antoine Garapon (préface), Le droit en représentation(s), Paris, Mare et Martin, 2017.
31 Cf. Tag Gallagher, John Ford. L’homme et ses films, op. cit.
32 Cf. Jean-Louis Leutrat, John Ford. La prisonnière du désert, une tapisserie navajo, Paris Adam Biro, 1990.
33 Cf. Sergueï Mikhaïlovitch Eisenstein, La Non-Indifférente nature, Paris, Union générale d’éditions, 1975/1978.
34 Il faudrait ici faire place aux excellentes analyses de certains films de Ford comme une exploration de la mémoire, par exemple Fabien Meynier, Du paysage au cinéma. À partir de La prisonnière du désert de John Ford et Le tango de Satan de Béla Tarr, Mémoire de Master 2, Université de Montpellier III, 2013-2014 ; J.-L. Leutrat et S. Liandrat-Guigues « John Ford – Monument Valley », Transversalité, n°6, Bordeaux, capcMusée d’art contemporain de Bordeaux, 1993, p. 5-15.
35 Le passage du western aux formats panoramiques n’a fait que renforcer l’occupation de l’espace par les corps et les gestes.
36 Cf. Irène Tamba, « Histoires de démographe et de linguiste : le couple population/dépopulation », Linx [En ligne], 47, 2002.
37 Michel Sénellart, « La population comme signe du bon gouvernement », in André Charrak et Jean Salem (dir.), Rousseau et la philosophie, Paris, Publications de la Sorbonne, 2004, p. 189-212.
38 Jacques Mauduit et Gérard Henriet, Géographies du Western, Nathan, 1989.
source : https://imaj.hypotheses.org/1512
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