« L’homme est né libre, et partout il est dans les fers. […J Comment ce changement s’est-il fait ? Je l’ignore. Qu’est-ce qui peut le rendre légitime? Je crois pouvoir résoudre cette question »
Contrat social, Livre 1, chapitre 1.
La première phrase du Contrat Social : « L’homme est né libre, et partout il est dans les fers » est une sorte d’aphorisme, c’est-à-dire une formule très concise qui comporte de nombreux sous-entendus. Partout « l’homme est dans les fers », c’est-à-dire que tout homme, dans la mesure où il vit en société, est soumis à son corps défendant à un ordre contraignant, et qui, en règle générale, l’opprime.
Selon Rousseau, les hommes étaient libres à « l’état de nature », tout comme peuvent l’être aujourd’hui les animaux sauvages. D’où la double question qui dérive de ce contrat paradoxal. La première est de l’ordre du fait (« Comment ce changement s’est-il fait? »). « Je l’ignore » répond Rousseau qui cependant, comme chacun le sait, a proposé une élucidation fictive de cette énigme dans son Discours sur l’origine et le .fondements de l’inégalité parmi les hommes.
« Qu’est-ce qui peut le rendre légitime? »? Rousseau répond à cette seconde question en annonçant le fil conducteur et la thèse du Contrat social. La question est la suivante: « Sur quoi l’ordre politique peut-il fonder sa légitimité? », ou, en d’autres termes : « pour quelles raisons valables les hommes devraient-ils s’y soumettre? ». La réponse constituera la thèse de Rousseau: seul le consentement de chacun peut justifier la soumission à un ordre dont la fin est de restituer, mais sous une autre forme, cette liberté naturelle à laquelle il a renoncé, de son plein gré.
source : https://lewebpedagogique.com/philosophie-bac/citation-commentee-rousseau/
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