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texte : 5 conseils pour bien lire l’extrait à expliquer (ex. Descartes, "Lettre à Elisabeth")

Publié le 25 Février 2019, 17:59pm

Catégories : #philo (méthodologie)

texte : 5 conseils pour bien lire l’extrait à expliquer (ex. Descartes, "Lettre à Elisabeth")

1. Lire le paratexte

Le paratexte contient des informations utiles pour comprendre l’extrait : auteur, titre de l’œuvre, date (pas tout le temps). Il cadre la lecture et situe le texte dans une époque, un univers intellectuel, et parfois au sein même d’un ouvrage.

Ci-dessous, il indique qu’on a affaire à une correspondance entre Descartes et Élisabeth. Même sans rien savoir sur René Descartes, on comprend qu’il s’agit d’une correspondance privée, probablement non publiée du vivant de l’auteur.

Si en plus on connaît bien l’œuvre de Descartes, on sait que le texte est postérieur à ses écrits majeurs (Discours de la méthode, 1637 ; Méditations métaphysiques, 1641).

Image : Texte d'un sujet du Bac 2013 série L : explication de texte de Descartes (Lettre à Elisabeth, 1645).

2. Chercher les paragraphes et les phrases

Les textes philosophiques sont construits : on y trouve des unités qui s’articulent entre elles, comme des paragraphes ou des phrases. Chercher ces unités ne « donne » pas le plan, mais permet d’avoir un indice sur la structure de l’extrait. On ne commence pas une grande partie en plein milieu d’une phrase, entre un verbe et son complément !

Dans notre exemple, on a séparé visuellement les différentes phrases (voir ci-dessous). On voit apparaître 3 unités : les 3 seules phrases du texte. Elles sont longues, complexes, mais il n’y a que 3. Il est donc peu probable qu’il y ait 4 parties dans l’extrait.

Même texte que précédement. Les phrases ont été séparées par une ligne vide.

3. Identifier les connexions logiques

Le texte à commenter possède des articulations logiques : elles relient les parties entre elles, ou construisent la structure interne des parties. Il faut donc chercher les connecteurs logiques (et, ou, si, par conséquent, alors..), les expressions qui nuancent le propos (mais, bien que…) et les modalisateurs (verbes au conditionnel, adverbes).

Les voici pour la 1re phrase de notre sujet d’exemple :

Bien que(*) chacun de nous soit une personne séparée des autres, et dont, par conséquent, les intérêts sont en quelque façon distincts de ceux du reste du monde, on doit toutefois penser qu’on ne saurait subsister seul, et qu’on(*) est, en effet, l’une des parties de l’univers, et plus particulièrement encore l’une des parties de cette terre, l’une des parties de cet État, de cette société, de cette famille, à laquelle on est joint par sa demeure, par son serment, par sa naissance

Attention, trouver ces mots-clés n’évite pas de réfléchir sur l’importance de tel ou tel connecteur dans le texte du sujet. Ici, les 2 connecteurs suivis d’un symbole (*) structurent plus fortement le texte que les autres. À l’opposé, le « toutefois » et le « en effet » changent peu le sens du texte et pourraient à la rigueur être supprimés.

4. Trouver la (ou les) proposition(s) principale(s)

La proposition principale d’une phrase est celle qu’on ne peut pas supprimer. Si on l’enlève, la phrase n’a plus aucun sens et n’est plus correcte syntaxiquement. C’est elle qui exprime l’objet central de la phrase, ce dont elle parle. Les textes philosophiques étant souvent longs et complexes, on ne trouve pas toujours la principale immédiatement.

Ci-dessous, 2 images de la première phrase de notre exemple. Sur l’une des images, on a conservé la phrase intégrale. Sur la seconde, on a noirci tout ce qui n’appartenait pas à la proposition principale. Presque tout est noirci, mais le message restant est bien plus facile à saisir.

Image : reprise de la 1re phrase de l'extrait, citée précédemment.
Image : (...) on doit (...) penser qu'on ne saurait subsister seul, et qu'on est (...) l'une des parties de l'univers (...)

Les meilleurs en français d’entre vous ont noté qu’il y a en fait 3 propositions. La proposition principale stricto sensu est juste « on doit penser ». Mais pour notre analyse, on a gardé 2 subordonnées : « qu’on ne saurait subsister seul », « et qu’on est l’une des parties de l’univers ».

Le message de Descartes ne semble pas uniquement exprimé par la principale au sens linguistique. Si on reformulait le texte, on pourrait dire : « On ne saurait subsister seul et on est une partie de l’univers« . Ces 2 éléments sont cruciaux, même s’ils ne figurent pas dans la proposition principale au sens purement linguistique.

5. Lister les difficultés

Enfin, listez les mots que vous ne comprenez pas et les passages qui vous posent problème. Vous aller devoir surmonter ces difficultés pour réussir votre explication. Notez les pour gardez à l’esprit ce qui vous reste à comprendre dans l’extrait !

source : 

https://dicophilo.fr/texte/5-conseils-pour-lire-l-extrait/

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