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dissertation : Qu’est-ce qu’une thèse ? » ( exemple : l'habitude)

Publié le 25 Février 2019, 17:31pm

Catégories : #philo (méthodologie)

 dissertation :  Qu’est-ce qu’une thèse ? » ( exemple : l'habitude)

 Pour pouvoir dégager une thèse ou la développer (commentaire de texte, dissertation, exercices en cours, lecture...) il est préférable de savoir répondre à la question : « Qu’est-ce qu’une thèse ? »

 

1)    But de l’exercice : Apprendre à repérer et à développer une thèse…

 2)    Problème et sens de cet exercice : Nombreux sont ceux et celles qui éprouvent des difficultés lors des devoirs pour développer leurs thèses et leurs arguments… On ne sait d’ailleurs pas toujours ce qu’est une thèse (à force d’utiliser le mot, on peut en avoir oublié le sens).

 3)    Un petit rappel s’impose Qu’est-ce qu’une thèse ? Lorsqu’on demande aux gens en combien de lignes tient à peu près une thèse, il n’est pas rare d’entendre répondre : 2 ou 3 lignes. On voit là qu’il confonde une thèse philosophique avec une simple affirmation, voire un avis. Ce qui distingue une thèse d’un simple point de vue peut se résumer en plusieurs points. Vous pouvez reprendre chaque point pour vous aider à développer. Il ne s’agit pas de  les rendre tous mais d’avoir saisi l’essentiel.

 a)     Une thèse est une réponse donc pour que l’on comprenne cette réponse, il faut que vous dégagiez et que vous formuliez le problème qui en est à l’origine.

 b)    Une thèse n’est pas n’importe quel type de réponse. C’est une réponse argumentée. Pas de thèse sans ses arguments donc. Vous devez alors chercher, imaginer ou créer les meilleurs arguments capables de soutenir cette thèse.

 c)     Pour comprendre à la fois contre quoi il faut argumenter et quelle est l’originalité de la thèse, vous devez bien voir et donner à voir quelles sont les objections possibles ou les autres thèses possibles (ou les lieux communs qui se présentent sur le sujet). C’est aussi ce qu’on appelle les thèses adverses  ou les antithèses.

d)    Pour finir et pour rendre plus concret votre propos, vous pouvez (mais ce n’est pas obligatoire) chercher à donner des exemples. Bien sûr, un exemple ne prouve rien et pour lui donner toute sa force vous devrez démontrer que l’on peut passer du cas qu’il représente à la thèse que vous soutenez.

 

4)   Exercice possible : 

Etant donnée l’idée suivante : « L’habitude est comme une seconde nature », jouer (grâce aux outils présentés ci-dessus) à en faire une thèse philosophique en la défendant, en l’argumentant, sans oublier de procéder à l’analyse conceptuelle de ses termes.

  Exemple de correction : 

 « La grande force de l’habitude c’est de réussir à échapper à la pensée, et par là même à tout regard critique, en se dissimulant derrière les formes de la banalité et du quotidien. « Il n’y a rien à voir », « Tout est normal… » semble nous dire l’habitude. Ce qui est habituel réussit le tour de force de ne plus se manifester comme le fruit d’une répétition, celle de nos faits et gestes, de notre culture. Nos habitudes nous apparaissent alors comme étant ce qu’il y a de plus naturel, voire de plus normal. Les « habitudes sont comme une seconde nature », à ce qu’on dit.

  Mais recourir à de telles images ou à des expressions comme « normal » ou « naturelle » ne règle pas le problème que nous posions au départ mais le redouble.  Qui voit en effet que lorsque l’on dit qu’une chose ou qu’une situation est « normale » nous procédons à un jugement de valeur ? Nous faisons recours à une norme, mais souvent sans nous en apercevoir. Nous transformons ce qui a été inventé, ce qui est le fruit d’une culture, en nature. Le risque, c’est qu’on peut verser dans des formes de racisme ou d’ethnocentrisme qui déclarent comme n’étant pas « naturel » tout ce qui n’appartient pas à ses propres formes de culture. 

 C’est donc bien à une analyse conceptuelle du terme de nature qu’il faut se livrer. Et plus particulièrement ici, de celle de « seconde nature ». Cette comparaison, qui peut-être bien plus qu’une simple image, nous parle de la puissance de l’habitude qui serait égale à celle de la nature. Et la nature, la physis en grec, c’est bien ce qui est à la source de tous les phénomènes. L’habitude devient alors notre nouvelle origine, notre fondement, sans que nous nous en apercevions. »

 

source : http://uncoursdephilosophie.eklablog.net/qu-est-ce-qu-une-these-a42085494

 

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