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texte : comment expliquer une phrase d'un texte ? (Hegel, l'Homme)

Publié le 22 Février 2019, 15:37pm

Catégories : #philo (méthodologie)

texte : comment expliquer une phrase d'un texte ? (Hegel, l'Homme)
1. Mise en place de l'explication d'une phrase

Texte de HegelLeçons sur l’histoire de la philosophie, Livre II : les sophistes

 


« Mais ici , comme dans toutes leurs sentences , il y a cette ambiguïté que l’homme peut-être l’ esprit dans sa vérité ou bien aussi dans son bon plaisir et ses intérêts particuliers »…

 

Il faut partir de la notion d’ambiguïté et définir précisément le terme, l’explication de la phrase en dépend.

L’adjectif «ambigu, üe» (du latin ambiguus : à double sens , équivoque) signifie : qui présente deux ou plusieurs sens possible, dont l’interprétation est incertaine.
Ambiguïté (substantif) : caractère de ce qui est ambigu , susceptible de diverses interprétations .


Hegel signale dans cette phrase le double sens de la notion d’homme, cet homme qui est au centre des préoccupations des sophistes et que Protagoras dit être «la mesure de toute chose». Ce n’est plus la divinité qui règle et organise l’ordre du cosmos, qui donne sens à sa totalité et à ses parties : la puissance de l’homme est mise au premier plan, et, plus précisément la puissance intellectuelle. Le sujet humain a la puissance de déterminer par lui-même le sens de son existence, il invente, il crée, il met en place savoirs et techniques. Il crée des valeurs, il met en place des conduites, il se fixe lui-même des objectifs. Protagoras valorise ainsi ce qui appartient au sujet humain et incite tout homme à juger par lui-même, en dehors des conformismes rigides. En ce sens il y a révolution culturelle : la sophistique change radicalement le rapport de l’homme au monde.
 

Toutefois la sophistique manie sciemment l’ambiguïté : d’une part l’homme est posé comme sujet rationnel, maîtrisant par la réflexion tant ses idées que ses conduites, d’autre part l’homme est posé comme sujet affectif, animé d’intérêts égoïstes et de passions personnelles, revendiquant l’affirmation pleine et entière de soi, sans limites aucune.
Ces deux sens, convoqués l’un et l’autre dans tous les préceptes de la sophistique, engagent et valident deux interprétations possibles, et, par voie de conséquence, deux types de conduite dans le monde socio-politique. Ces deux sens font … double sens, ils mettent en évidence la duplicité de la sophistique. Le maniement délibérément ambigu de l’idée de subjectivité entraîne des dérives tant au niveau des idées qu’au niveau des conduites : si les intérêts personnels sont revendiqués la violence des rapports de force risquent de s’instaurer dans les cités - sous couvert et de liberté d’expression et de libération des plaisirs.

 

Arrêtons nous sur l’expression «dans son bon plaisir» : le plaisir personnel peut être revendiqué comme manifestation de la puissance d’affirmation et d’expression d’un sujet libre de toute entrave. Des dérives éthiques et politiques dangereuses en sont la suite logique. La subjectivité exaltée, dans cette perspective, valide la violence et le cynisme.
C’est cet aspect, à la fois libertaire et passionnel, que Socrate condamnera.

source : http://www.maxicours.com/se/fiche/7/0/233570.html

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