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dissertation : comment avoir 20/20 à la dissertation du bac philo

Publié le 22 Février 2019, 18:12pm

Catégories : #philo (méthodologie)

dissertation : comment avoir 20/20 à la dissertation du bac philo

Voici la méthode simple et les conseils de base pour réussir sa dissertation au bac de philosophie, avec à la clé une excellente note !

— T’es bien sympa Mircéa mais 20/20 t’exagères un peu quand même, en plus ça dépend du prof genre le mien il m’aime trop paaas pffff…

— Mon petit canari, j’ai eu moi-même fut un temps de plus en plus lointain 19 au bac philo et je compte bien faire en sorte que l’élève dépasse le maître. En fait je veux que vous pétiez tellement les statistiques du bac qu’on doive vous faire repasser l’épreuve par peur de tricherie générale.

— Me voilà totalement en confiance, que proposes-tu ?

— La liste des trucs et astuces que tes profs ne te diront jamais car ça gâche la magie de l’aaart subtiiil de la philosophiiiiie…
Tu veux dire des techniques de rédaction qui servent à avoir l’air intelligent même si on n’y connaît rien ?

— Tu as tout compris mon petit colibri, on va apprendre à faire une dissertation même dans les cas les plus désespérés.

Au Vème avant J-C, tu dois commencer à le savoir après un an d’études studieuses, Socrate invente, ou popularise, la maïeutique, probablement faute de streaming sur Internet pour s’occuper.

Bac de philosophie — La naissance de la maïeutique

La maïeutique, c’est l’art « d’accoucher les esprits », c’est-à-dire de poser tout un tas de question pour retourner le cerveau de l’adversaire qui pensait pouvoir vivre toute sa vie dans ses petites idées reçues de pécore moyen ou continuer à se faire de la thune sur le dos de plus bêtes que lui — aka, les sophistes.

Naissent de grandes interrogations qui attendent à ce jour toujours une réponse : qu’est-ce que le Beau ? Qu’est-ce qui est Moral ? Qu’est-ce qu’une bonne politique ?

Je te dis ça pour te décomplexer : il n’existe pas et il n’existera jamais, JAMAIS, de réponse toute faite en philosophie, autrement dit, de bonne réponse.

Ça fait 2500 ans qu’on les cherche alors tu penses bien si elles existaient… Il n’existe que des arguments au service de thèses (aka la pensée que tu/le philosophe comptes défendre), d’arguments plus ou moins réussis.

Ça veut aussi dire quelque chose de proprement génial : tu es déjà philosophe.Tu n’as aucun complexe intellectuel à avoir par rapport aux grands penseurs qui partaient du même matériel que toi au départ : du temps de cerveau disponible pour se poser des questions.

Bac de philosophie — Point de complexe d’infériorité

Ça veut dire aussi que tu n’as pas à perdre ton temps à inventer de grandes théories révolutionnaires pour impressionner ton examinateur. Il existe un dicton bien connu des étudiants débutants de philo : si personne n’a jamais eu la même idée que toi, c’est sûrement qu’elle est nulle. Alors joue-la relax et modeste à la fois et tout se passera bien.

 

On se détend.

Puisqu’on est d’accord sur le fait qu’il ne s’agit pas d’être un génie, comment malgré tout s’assurer une note qui défonce ?

En arrêtant de croire que la philosophie, parce qu’il s’agit d’une matière littéraire, nécessite de savoir écrire des pages et des pages avec des envolées lyriques et inspirées. Tout en plaçant évidemment trois références à quatre philosophes différents toutes les cinq lignes.

À lire aussi : Que faire après une terminale littéraire ?

Bac de philosophie — Quelques conseils de base pour démarrer

Je vais te dire ce que ton correcteur attend de toi et que tu possèdes déjà sans même avoir à travailler :

  • De l’intérêt pour le sujet et la matière

Le sujet est chiant ? Ce n’est pas au sujet de t’inspirer, c’est à toi d’inspirer le sujet. À toi de le rendre intéressant.

Pendant 4 fichues petites heures de ta vie, comporte-toi comme si cette question était LA question, celle là même qui allait être DÉCISIVE POUR LE RESTANT DE TES JOUUUUURS.

Ça veut dire, si tu es concerné•e, que pendant quelques heures tu devras mettre de côté tes tics d’ado-blasée-mais-qui-en-fait-doute-d’elle-même-et-donc-se-saborde, pour avoir l’air de quelqu’un de passionné par la philosophie.

Pas douée, pas géniale : passionnée. C’est un état d’esprit qui ne demande aucune connaissance préalable.

  • De l’originalité

En matière de sources, en terminale, tu as un panel plutôt large ! Tu peux parfaitement citer un film si tu sais qu’il fait partie des « classiques » ou qu’il a reçu une Palme au Festival de Cannes.

En général sers-toi de tes passions : tu vas au théâtre ? Utilise des références théâtrales, qu’il s’agisse de mise en scène ou de texte ! Tu peux parfaitement dire « Dans la pièce Petit Poney, le metteur en scène Mr Duchmol a choisi la couleur rose pour symboliser l’enfance ».

Si tu maîtrises mieux les tenants et aboutissants philosophiques d’Hunger Games, c’est possible aussi d’en faire une référence !

  • Recycle les connaissances d’histoire et de littérature que tu as acquises au lycée.

Je sais ce que tu penses. Comme beaucoup tu te dévalorises « je connais rien », « de toute façon je lis jamais » etc… FAUX !

Il faut juste que tu regardes ton quotidien d’un oeil neuf, d’un oeil philosophique. Dans quelques années, on pourra parfaitement parler de séries télé dans des disserts — des livres très sérieux le font déjà.

En attendant, cette pièce de Molière que tu as lu en 5ème et que tu as adoré, ces contes et ces fables de la Fontaine que tu connais sans même te souvenir d’où, tout ça c’est ton bagage culturel. Voilà des lignes et des lignes potentielles de dissert’ qui ne t’auront pas pris cinq minutes de révision.

 

Tout ça pour quoi ? Pour l’originalité pardi !

Si dans ta dissertation, la référence à Hitler te bouffe les doigts, remplace par Staline ou Mussolini, en général ça marche pareil et tu évites la millième référence au nazisme que ton correcteur aura vu dans la journée. Avec un Pol Pot c’est la mention assurée.

Toutes ces références vont être le piment de ta copie, sa personnalité.

  • De l’audace

Encore une fois mets-toi dans la peau de ton correcteur qui aura lu 100 copies en quelques jours. Crois moi, au bout du 45ème « le mal, c’est le contraire du bien, c’est pas gentil » il aura déjà des vues chelou sur son balcon…

En dissertation, n’aie pas peur de chercher à provoquer la curiosité de ton lecteur, il ne cherche pas à ce que la vérité à des questions vieilles de plusieurs siècles tombe de ta copie par l’opération du Saint Esprit !

Profites-en pour ne pas te mettre la pression et tenter des choses : pose des questions par exemple, même pour critiquer un grand auteur « Mais peut on réellement dire avec Descartes que les animaux sont des machines ? ».

Tente d’aller à l’inverse des idées banales : « Le mal n’est pas forcément le contraire du Bien, c’est peut être aussi son absence/c’est peut être utile/c’est peut être nécessaire ».

Attention, audace ne veut pas dire stupidité et là j’en appelle à ton humilité : les provocations gratuites du type « Fuck l’État et la police » on appelle pas ça un argument, on appelle ça un tag de trousse au tipex et c’est très laid.

À ce stade de l’article tu as déjà pris conscience de deux choses :

  1. Tu es déjà un•e philosophe
  2. Tu es un•e philosophe qui en veut.

J’aime cette mentalité de Rocky de l’Esprit, donc on va continuer avec l’exercice de la rédaction proprement dite.

La bonne intro pour une dissertation au bac de philosophie

En introduction comme on te l’a appris, et tu me feras le plaisir de respecter chacune de ces étapes scrupuleusement, ça se passe comme ça :

  • Une phrase d’intro 

Elle te stresse ? Laisse un peu de place et reviens y plus tard. Au pire on s’en fout, c’est juste pour faire joli. En général une petite contextualisation avec un exemple pratique (pas d’actualité trop récente) ça passe bien.

  • La définition des termes du sujet

DÉFINIS. MOI. CES. PUTAINS. DE TERMES. Des définitions que tu inventes selon ton expérience de la vie de tout les jours ça marche, pas besoin de lire le Robert, avec des proverbes par exemple c’est carrément cool.

Et j’exiiiiiige que tu prennes en compte TOUS les mots. TOUS. Même les petits. Par exemple ton sujet c’est : « la liberté ». Tu vas définir le terme liberté. Tu DOIS aussi traiter le petit « la » de rien du tout. Dire que c’est un singulier, et que c’est bizarre parce qu’on aurait pu dire « Les libertés » après tout.

Les « le », les « de », les virgules et les « et » doivent obligatoirement passés sous ton regard d’aigle. « Liberté et travail », ce n’est pas pareil que « Liberté ou travail », qui impose de faire un choix entre les deux concepts.

  • La problématique

La définition des termes de sujet ne sert pas à faire jolie, elle. Elle sert à mettre en évidence un problème dans ton sujet. Un truc qui cloche. Un truc qui marche pas bien.

La problématique est là pour montrer que tu as vu le piège du sujet et qu’on ne te la fera pas.

Exemple classique : « Le travail rend-t-il libre ? ». Tu définis le travail. Si tu es sage tu as bien appris que travail vient de tripallium, un outil de torture romain. Tu définis la liberté. Et là PAF, problème ! Comment est-ce que quelque chose qui fait souffrir, une contrainte qu’on nous inflige, pourrait rendre libre ? Tu as mis le doigt sur ta problématique.

Je précise dès à présent qu’il existe toujours plusieurs problématiques possibles et qu’elles dépendent de ta sensibilité au sujet.

C’est là qu’intervient la passion : qu’est-ce qui à toi te semble assez intéressant pour te faire chier à en parler quatre heures et surtout, surtout, pour que quelqu’un veuille bien te lire sur deux copies doubles à ce sujet ?

À ce moment de l’épreuve, environ 30 minutes se sont déjà écoulées. Tu respires un coup et tu t’arrêtes : c’est l’heure de penser à ton plan.

Le bon plan pour le bon développement d’une dissertation au bac de philosophie

Une fois que tu l’auras préparé au brouillon (ça te prendra une bonne demi-heure supplémentaire, voire plus), à ce MOMENT-LÀ SEULEMENT, tu pourras commencer à rédiger en n’oubliant pas l’annonce de plan dans l’intro. Ne pars pas en live avec ta plume à l’aventure : tu vas te vautrer.

En général en France on aime les plans en trois parties, pourquoi ? Parce que ça permet de donner une idée, de montrer ce qui ne va pas avec elle, de la corriger. Pourquoi ? Pour plus de vérité pardi ! On fait pas de la philosophie pour gagner de l’argent, ça se saurait.

À partir de maintenant, je te donne une technique qui marche plutôt bien, surtout si le sujet ne t’inspire pas, mais elle n’a évidemment rien d’obligatoire !

 

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En première partie tu vas donner l’opinion de Monsieur Tout-le-Monde sur la question. Le truc le plus évident.

« Le mal peut-il être nécessaire ? » — partie 1 : olala non, c’est très vilain le mal !

En deuxième partie tu vas bien montrer à Monsieur Tout-le-Monde pourquoi il a tort, pourquoi c’était trop évident, et pourquoi s’il s’était penché 4 secondes sur la question, comme tu es justement en train de le faire, il s’en serait rendu compte.

Partie 2 : oui mais la nécessité, c’est ce que je ne choisis pas, alors que le mal, je le choisis.

En troisième partie maintenant que tu t’es débarrassé•e de toutes ces odieuses croyances erronées, tu vas pouvoir donner TA solution à TA problématique. Et pas trouver the théorie de la mort qui tue.

En général un truc utile, c’est de reprendre les termes du sujet et de les redéfinir pour montrer pourquoi tu t’étais planté•e la première fois.

Partie 3 : en fait la nécessité n’existe pas, nous pouvons toujours choisir de ne pas faire la mal, on se donne juste des excuses en appelant ça nécessité.

Voilà pour l’architecture générale de ta dissertation.

Tu remarqueras que pour l’instant je n’ai pas une seule fois fait mention de philosophe ou de théorie ou de concept philosophique. Ils arrivent maintenant.

En effet dans chaque partie tu dois faire, idéalement, trois sous-parties. Chaque sous-partie doit être un argument en lien avec le titre de ta grande partie, doivent l’expliquer, d’où l’importance de faire un plan au brouillon.

Chacun de ces arguments se constitue de trois étapes : premièrement tu expliques ton argument, en des termes clairs et précis — pas besoin de tourner autour du pot pour faire des lignes, le correcteur s’en rendra compte.

Ensuite tu donnes un exemple. Il peut être philosophique ou tiré de tes cours (« Comme Socrate le disait… »), mais également tiré de ta propre culture générale.

Finalement tu expliques en quoi ton exemple permet de mieux comprendre ton argument.

ET C’EST TOUT.

Le but c’est de respecter scrupuleusement ce plan pour que le correcteur ne se perde jamais dans ta copie, de faire preuve de rigueur pour donner l’impression que tu maîtrises ton sujet, que tu n’es pas paniqué•e mais qu’au contraire tu sais parfaitement où tu vas.

Pas besoin de sortir 12 000 références dans une dissertation au bac de philosophie

Tu sais combien de philosophes j’ai cité le jour du bac ? Trois à tout casser. Et encore. Des exemples d’histoire du programme de terminale et de littérature lycéenne m’ont largement suffi et ils te suffiront pour peu que tu les traites avec respect, passion et attention, oui, comme des Pokémon.

Bien sûr si tu peux expliquer le mythe de la caverne, c’est mieux, mais dans tous les cas privilégie toujours l’exemple que tu maîtrises le mieux.

Il vaut mieux un exemple de film dont tu peux citer le réalisateur et expliquer la mise en scène qu’une vague référence philo écorchée vive.

La rédaction de ta copie te prendra environ 45 minutes par partie, tu verras, une fois le plan fait au brouillon (où tu auras scrupuleusement noté les exemples que tu as prévu), tout ira très vite et tu n’auras pas peur d’avoir une panne d’inspi en plein milieu de l’épreuve et à la place tu pourras prendre ton petit goûter.

Les clés d’une bonne conclusion à ta une dissertation au bac de philosophie

La conclusion est un exercice purement rhétorique.

Tu reprendras ta problématique (et non pas ton sujet) et tu montreras étape par étape comment tu as fait pour résoudre ta question, à laquelle tu apporteras soit une réponse définitive (OUI l’argent fait le bonheur, ou non) ou bien tu avoueras ton aporie, comme Socrate : c’est-à-dire que tu es arrivé•e à un noeud impossible à résoudre malgré tes tentatives dans la dernière partie.

Pas la peine de faire genre « Olala j’ai pas vu la difficulté elle n’existe paaas » : reconnais-la et reconnais ne pas en venir à bout, ce sera bien mieux vu qu’une omission qui ne trompe personne.

Si tu suis avec rigueur cette structure, que tu espaces bien tes paragraphes (un par sous-partie) et tes sauts de lignes (une entre chaque partie, intro et conclu) alors je peux te garantir fermement que tu auras une bonne note, ou en tout cas nettement meilleure que d’habitude.

Trop de copies de terminale sont d’immondes fouillis frémissant de lieux communs avec en plus un petit ton blasé d’ado qui sait pas pourquoi il est là mais qui sait tout mieux que tout le monde quand même. Ordonnée et construite, ta copie sortira automatiquement du lot.

Allez, bon courage et surtout souvenez vous que la seule vérité absolue en philosophie c’est « Je sais que je ne sais pas » !

 

louis-ck-i-did-it

Toi à la sortie du bac philo.

source : http://www.madmoizelle.com/dissertation-bac-philosophie-251471

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