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"Django Unchained & Inglorious Basterds : la justice est-elle en accord avec notre morale ?" (exposé)

Publié le 31 Mai 2018, 15:30pm

Catégories : #Philo & Cinéma, #Philo (exposés)

"Django Unchained & Inglorious Basterds : la justice est-elle en accord avec notre morale ?" (exposé)

Proposition de traitement par Margot Gouzy- Pallanca, lycée Albert-Ier de Monaco, 2de, mai 2018.

 

introduction

 

QU’EST CE QUE LA JUSTICE ?

  • Justice vient du latin « justitia » qui est lui même fondé du radicale « jus » qui veut dire ordre ou commandement de faire quelque chose
  • 2 sens : - sens moral: vertu individuelle ( disposition de l’être humain à agir conformément au loi de la justice universelle )

  - sens juridique et politique: principe de loi propre à un société donnée ( mode d’organisation de la vie collective conforme à un ensemble de principe et de loi qui sont propre à une société. )

 

  • Dans un premier sens, la justice désigne ce qu'un homme s'estime légitimement en droit de faire de par sa raison ou sa conscience individuelle.
  • Dans un second sens, la justice désigne ce qu'un homme est légalement autorisé à faire ou à ne pas faire, ce qui est autorisé ou interdit par la loi de tel ou tel pays.
  • Les philosophes parlent de « droit naturel » pour désigner le sens moral, la légitimité d'une action, et de « droit positif » pour désigner le sens juridique ou la justice légale autorisant telle ou telle action.
  •  
  • Injustice: injuste vient du latin injustus. Signifie: Qui juge, qui agit d'une manière qui n'est pas conforme à la justice. Infondé

QU’EST CE QUE LA MORALE ?

  • Morale vient du latin «  moralis » ou « mores » qui signifie les mœurs les manières de se comporter. Equivalent grec « ethos » qui a donné éthique
  • 2 sens: - sens normatif: valeurs estimables ( morale chrétienne ou faire la morale à quelqu’un )

 - sens descriptif: habitudes de vivre, coutumes (morale individuelle ou morale sociale )

  • distinction entre la réalité ( ce que font les gens ) et le principe ce qu’ils devraient faire où ce que les gens conseillent à autrui de faire
  • Relatif au sens du bien et du mal. ( Le bien est la valeur normative de la morale, avec comme opposé le mal. Le mal destructeurs ou immoraux, et qui sont sources de souffrances morales ou physiques )

 

  • amoral vient du latin « mores » et du préfixe « a »Signifie : Qui est étranger à la morale, qui ne l’attaque ni ne la défend, qui se place en dehors d’elle.

 

OBJETS ÉTUDES :

Django Unchained, Q.Tarantino 2012

Inglorious Bastard, Q.Tarantino 2009

Criton, Platon 399

 

DJANGO UNCHAINED:

Résumé : Le film commence au Texas dans le sud des États-Unis, en 1858 deux ans avant la guerre de Sécession, le Dr King Schultz, un chasseur de primes allemand, fait l’acquisition de Django, un esclave qui peut l’aider à traquer les frères Brittle, les meurtriers qu’il recherche. Schultz promet à Django de lui rendre sa liberté lorsqu’il aura capturé les Brittle – morts ou vifs. Schultz et Django traquent les frères Brittle mais Django n’oublie pas que son but premier et de retrouver sa femme dont il fut séparé à cause du commerce des esclaves.

Séquence:  La séquence qui nous intéresse est le passage où Django doit tuer un homme sous le regard de son enfant afin de toucher sa prime. Schultz essaye de le convaincre en lui expliquant que si cet homme n’avait pas tuer et piller des diligences il serait toujours au près de son fils.

 

FILM

Rapport:  La justice du Far-West veut qu’une prime soit donnée à des hommes pour qu’ils retrouvent des bandits morts ou vifs afin qu’ils les livrent à la justice. Ici Django est confronté à un véritable dilemme, tuer un criminel ou laisser vivre un père. La morale de Django veut que cet homme reste en vie ou en tout cas qu’il ne meurt pas sous les yeux de son fils, mais la justice ici représentée par Schultz veut qu’il tue cet homme qui a commis des crimes, S utilise un argument infaillible pour convaincre D : gagner de l’argent pour retrouver sa femme. La morale et la justice s’affrontent et la justice ressort vainqueur.

 

INGLORIOUS BASTERDS:

Résumé: Ce film parle de l’occupation allemande pendant la seconde guerre mondiale. Plusieurs histoires sont traitées dans ce film, tout d’abord les aventures de Shosanna Dreyfus jeune femme juive qui a assisté à l’exécution de ses parents par le colonel Hanz Landa et d’un petit groupe de soldats juifs américains qui sont là pour terroriser les troupes allemandes.

 

Séquence:  Ici la séquence qui nous intéresse est la toute première du film, C’est l’exécution des parents de Shosanna. Tout commence avec la famille Lapadite, une famille de laitier constitué de 3 filles et du père. Ils ont la visite d’un colonel SS nommé Hanz Landa. Les échanges de regard entre les filles de M. Lapadite et lui nous font comprendre qu’ils cachent quelque chose. Le colonel demande aux 3 filles de sortir pour pouvoir discuter avec le père seul à seul. Les deux hommes discutent autour d’une table d’une famille juive qui habitait au paravent dans les alentours et qui se cacherait dans les environs. Le colonel explique qu’il aimerait commencé à discuter en français puis passer à l’anglais. Lors du déroulement de la scène nous apprenons que le colonel doit traquer les juifs rescapés et de les éliminés. Nous comprenons que M.Lapadite doit cacher des juifs.

Notre hypothèse est confirmé par un plan qui montre que sous le planché se cache les Dreyfus, la famille juive recherché par les allemands. Cette scène est très prenante car le colonel est au courant que le père Lapadite cache des juifs mais il joue la comédie tout au long de la séquence ( il demande les rumeurs qui courent sur la famille Dreyfus, les différents membres de la famille ). Il y a une scène où le colonel Landa fait un parallélisme entre les juifs et les rats. Il explique que si un rat entre dans notre maison il va se cacher sous les plancher dans le plafond de plus nous ne l’accueillerons pas volontiers pourtant il ne nous a rien fait, il continue en expliquant que lorsqu’un soldat allemand fouille une maison qu’il soupçonne d’abriter des juifs il fouille dans le grenier la cave et toutes les cachettes possible et qu’il a été engagé lui car il sait se mettre dans la tête d’un rat.

M. Lapadite comprend que le colonel est au courant qu’il abrite des juifs et son visage se liquéfie.

 

FILM

Rapport: La justice de la 2nde guerre mondiale voulait que chaque homme considéré comme population non nuisible devaient dénoncer la race inférieure c-à-dire les juifs. Ici M. Lapadite est confronté à un véritable dilemme la dénonciation pour la tranquillité de sa famille ou le silence qui les perdra tous. La justice ici représentée par le colonel Landa montre à quel point elle est éloignée de la morale qu’essaye d’incarner M.Lapadite.

 

Parallélisme: Le rapport justice morale est très différent dans les deux films. Dans Django, la morale semble pouvoir s’accommoder de la justice car l’enfant va vivre un traumatisme mais le père n’en demeure pas moins un assassin. Alors que dans Inglorious Basterds justice et morale sont définitivement opposées. Cette famille juive dénoncée n’a accompli aucun acte justifiant un châtiment.

 

CRITON:

Contexte Historique: Nous sommes en 399 avant J-C, Socrate grand philosophe est emprisonné pour corruption de la jeunesse, il ne croit pas aux Dieux auxquels croient l’état mais à des divinités nouvelles. Ce procédé de faux actes d’accusation à déjà été utilisé de nombreuse fois pour se débarrasser d’intellectuels gênants ( comme Anaxagore ou Protagoras ). Un conflit profond se maintient en particulier depuis plusieurs années entre un « clan » aristocratique, composé des vieilles familles de la noblesse athénienne (dont Platon fait partie), et un « clan » démocratique, composé des citoyens les plus simples et de leurs défenseurs. Lors du procès de Socrate, c’est aussi ce conflit qui se joue, car les jeunes gens que le philosophe est accusé de corrompre sont, pour la plupart d’entre eux, d’ascendance aristocratique.

Socrate sera condamné à mort par l’assemblée démocratique athénienne, suite à cet événement beaucoup d’écrits seront réalisés tels Euthyphron, Apologie de Socrate, Criton et Phédon 

 

Un trait qui semble caractériser Socrate au plus haut point est son originalité, voire sa marginalité. Il est différent de la foule, du commun des hommes. Même au sein des « professionnels de la parole », il se distingue. Il n’est pas un sophiste*. Socrate, ne demande jamais d’argent à ses auditeurs et, surtout, il prétend ne rien savoir et se contente de poser des questions.

Mais ce qui le distingue de tous les autres hommes, c’est avant tout sa sagesse, une « sagesse humaine », mesurée, et non la sagesse plus qu’humaine que prétendent posséder les sophistes. La sagesse socratique est humaine en ce qu’elle est en quête de ce qui est beau et bon pour l’homme. Elle est donc doublement humaine : dans la finalité qu’elle vise la beauté et la bonté humaine, c’est-à-dire la vie juste et morale. La sagesse socratique est sagesse ignorante en quête du bien humain.

 

 

*Les sophistes sont des éducateurs qui enseignent aux jeunes privilégiés. Ils développent des raisonnements dont le but est uniquement l'efficacité persuasive, et non la vérité. Les sophistes ne s’embarrassaient pas de considérations quant à l'éthique, à la justice ou à la vérité.

 

Résumé: Criton est un dialogue philosophique de la Grèce antique écrit par Platon. Il décrit une conversation entre Socrate et son ami Criton au sujet de la justice, de l'injustice, et de la manière la plus appropriée de faire face à l'injustice. Socrate soutient que l'injustice ne peut ni ne doit être combattue par l'injustice, et décline ainsi l’offre que lui fait Criton de l’aider à s’évader de prison. Les protagonistes s'interrogent sur la valeur à accorder à l’opinion publique ainsi que sur le devoir d’obéissance aux lois de la cité. Le dialogue présente une forme primitive de théorie du contrat social*.

 

*Le contractualisme aussi appelé théorie du contrat social, est un courant moderne de philosophie politique qui pense l'origine de la société et de l'État comme un contrat originaire entre les hommes, par lequel ceux-ci acceptent une limitation de leur liberté en échange de lois garantissant la continuité de la société.

 

LIVRE

 

Rapport:  Socrate se questionne sur les sujets existentiel de la justice et de l’injustice. Savoir s'il serait juste de tenter de s'enfuir : s'il est juste de s'évader, il suivra Criton ; autrement, il restera en prison et attendra la mort. Pour Socrate, le fait de vivre n’est pas suffisant pour l’homme : il doit s’accomplir en vivant selon la justice, c’est-à-dire en vivant selon le Bien. La question de Socrate est désormais la suivante : peut-on, à certains moments, commettre l’injustice ? Autrement dit, peut-on s’accorder des exceptions dans la recherche de la vie bonne ? La réponse de Socrate est catégorique : même victime de l’injustice, il ne faut pas agir de manière injuste.

Cette position va contre l’opinion commune (encore aujourd’hui, qui ne prônerait pas la vengeance dans certains cas, ou les entorses aux principes moraux ?). Même si quelqu’un nous fait du tort, il ne faut pas lui faire de tort, c’est-à-dire être injuste. Autrement dit, le principe selon lequel l’homme doit vivre bien, c’est-dire vivre selon ce qui est absolument juste lui interdit, moralement, de s’écarter de la justice, même en cas d’injustice. Encore une fois, la morale est choix de vie, qui s’éprouve sur le long terme et, dans l’idéal, constamment. Socrate et Criton conviennent qu’il n’est jamais bon de commettre une injustice, et qu’il n’est alors certainement jamais bon de répondre à une injustice par une injustice, même quand sa vie en dépend.

 

conclusion

 

Il n'est pas souhaitable que les individus obéissent aveuglément aux institutions juridiques et politiques de leur pays mais ils doivent au contraire détenir le droit de les juger et même de les contester au besoin et ce afin de pouvoir y consentir librement. Mais d'un autre côté, il ne serait pas possible de concevoir une société dans laquelle chacun serait le seul juge des lois auxquelles il consent à obéir ou non parce que, dans cette hypothèse, l'ordre juridique et politique n'aurait tout simplement plus aucune consistance, il perdrait toute autorité et toute valeur.

L'ordre juridique et politique impose donc certaines limites à l'exercice de la liberté individuelle.

 

« Il est plus déshonorant de commettre une injustice que d’en être la victime. »

Platon (427-346 av. J.-C.)

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