Corriere della Sera
È finito il tempo degli abbracci ?
Possiamo ancora abbracciare amici e conoscenti nell’era del #MeToo ? La società s’interroga. Per alcuni esperti queste effusioni sono indesiderate
di Costanza Rizzacasa d’Orsogna
23 febbraio 2018
Leonardo DiCaprio e Kate Winslet agli Oscar del 2016 (Afp)
Una mia cara amica, quando di rado ci vediamo, non mi abbraccia. Non mi dà neanche la mano. Pensavo fossi io, lo fa con tutti. Col tempo ho preso ad imitarla. Coi rapporti che migrano online, toccarsi fa sempre più strano. Ci ripensavo l’altroieri, leggendo della riflessione, legata al movimento #MeToo, sull’opportunità, oggi, di abbracciarsi. L’era degli abbracci è finita?, si chiede il Washington Post. Non più empatia, affetto: le molestie costringono a rileggerli, le aziende li vietano. Un abbraccio è antistress, ma se è indesiderato ?
Che mondo complicato. A Natale, migliaia di reazioni ad un commento sul sito delle Girl Scout denunciavano come, al tempo degli abbracci a sconosciuti via flash mob, molti farebbero a meno. «Spesso ci sentiamo obbligati», nota un’esperta di bon ton. «Per non parlare dei colleghi viscidoni, che usano l’abbraccio per strusciarsi». Non solo donne: a giugno, su un red carpet, una cantante voleva abbracciare Seinfeld.
Lui si è rifiutato disgustato. «L’abbraccio dev’essere reciproco», scrive Garrison Keillor, poi licenziato perché i suoi a quanto pare non lo erano. Dovremmo fare come in Dirty Dancing, questo è il mio spazio, questo è il tuo ? […]
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traduction:
Le temps des embrassades est-il fini ?
Est-ce que nous pouvons encore enlacer amis et connaissances à l’ère de #MeToo ? La société s’interroge. Pour quelques experts, ces effusions sont indésirables.
par Costanza Rizzacasa d’Orsogna
le 23 février 2018
Une amie de longue date, quand rarement nous nous voyons, ne m’embrasse pas. Elle ne me donne pas non plus la main. Je pensais qu’il s’agissait juste de moi mais elle le fait avec tous. Avec le temps j’ai appris à l’imiter. Avec les échanges qui se multiplient en ligne, se toucher devient de plus en plus étrange. Je repensais à hier, en lisant des réflexions issues du mouvement #MeToo, à l’intérêt, aujourd’hui, de s’étreindre. Est-ce que l’ère des embrassades est finie ? se demande le Washington Post. Plus empathie, plus d’affection : les vexations contraignent à les réduire, les grandes compagnies les interdisent. Est-ce qu’une embrassade est antistress si elle est indésirable ?
Quel monde compliqué. À Noël, des milliers de réactions à un commentaire sur le site des Girls Scout dénonçaient, au moment des embrassades à des inconnus par le biais de flash mob, qu’il n’y avait nul besoin à cela. Nous nous sentons “souvent” obligés, remarque un spécialiste des conventions sociales. “Pour ne pas parler des collègues vicieux, qui utilisent l’embrassade pour se frotter” Et pas seulement les femmes : en juin, sur un célèbre tapis rouge, une chanteuse a voulu enlacer [Jerry] Seinfeld [humoriste, comédien et auteur américain,ndt]. Il s’y est refusé, dégoûté. “L’embrassade devrait être réciproque”, écrit Garrison Keillor, limogé ensuite parce que les siennes n’étaient pas tout ce qu’elles paraissaient être.
Devrions faire comme dans Dirty Dancing : ceci est ma place, cela est la tienne ? [“Ça, c’est mon espace de danse, et ça, c’est ton espace de danse. Tu n’envahis pas mon espace, je n’envahis pas ton espace. (Johnny) Quoique, tout bien réfléchi, si t’insistes vraiment, tu peux bien envahir un peu mon espace. ndt] […]
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frederic grolleau
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