Synopsis
A l'aube de l'humanité, des singes anthropoïdes vivent dans un milieu hostile et violent. Quelques-uns d'entre eux découvrent un jour un énigmatique monolithe noir, tombé du ciel, qui semble modifier leur comportement. Soudain inspiré, l'un de ces primates crée le premier outil avec un os et s'en sert pour chasser et se défendre. Des millénaires plus tard, en 2001, le docteur Heywood Floyd se dirige vers la Lune à bord d'un vaisseau spatial. Il est chargé d'une mission confidentielle : il doit enquêter sur un monolithe découvert au cours de fouilles dans le cirque lunaire de Tycho. Selon les premières observations, l'objet émettrait un signal mystérieux...
Critique
| Genre : métaphysique.
Des anthropoïdes découvrent un étrange monolithe. Et l'un d'eux, soudain, a l'idée de faire une arme d'un os brisé. Il le lance en l'air. L'objet tournoie et... se transforme en vaisseau spatial : quatre millions d'années plus tard, le docteur Floyd est en route pour la Lune, où l'on vient de découvrir... un monolithe.
Le Beau Danube bleu rythme un lent ballet d'astronefs. Images d'une poésie futuriste et glacée. Le film ouvre une brèche d'infini dans l'imagination du spectateur : sous le space opera se cache une parabole métaphysique vertigineuse. Kubrick s'interroge sur les origines et le devenir de l'humanité. Il fait du monolithe, envoyé par une intelligence extraterrestre, un symbole de la connaissance. Grâce aux vertus ambiguës de cette « pierre », les hommes primitifs découvrent l'arme avant l'outil. Hal, l'ordinateur pensant, devient meurtrier. L'homme peut-il se confondre avec ses progrès technologiques, se prendre pour Dieu ?
Le silence se taille une place énorme, angoissante. On suffoque un peu, dépassé, enivré. Comme l'un des personnages, flottant dans le cosmos, on est seul, avec notre respiration, scansion binaire et mystérieuse de notre existence.
Kubrick : signification du monolithe de 2001
Pour comprendre la signification du monolithe noir de 2001 odyssée de l’espace il ne faut pas oublier l’importance que jouent, chez Kubrick, la lumière et le regard. La lumière est la condition du spectacle, du spectacle filmique en particulier, et donc d’un regard cherchant à se combler de beautés. Elle est aussi, de manière tout aussi classique, le symbole de l’intelligence.
Le monolithe est d’abord un objet intriguant mais doué d’un grand pouvoir de séduction visuelle. Il attire autant qu’il inquiète. Au reste, dans le film, le spectacteur ne voit pas directement le monolithe mais d’abord l’effet qu’il provoque sur un des pré-humains blottis dans la grotte. Il s’annonce par l’association d’un regard, d’une inquiétude et d’une excitation. Le monolithe fait événement. Il est l’objet fictionnel par excellence du film. Fiction dans la fiction, il est aux protagonistes du film ce que le film est aux spectateurs de la salle de cinéma. Lesquels partagent avec les premiers l’interrogation sur le sens de cette chose noire et d’un parallélépipédisme parfait.
Suit une séquence où, peu à peu, les pré-humains vont manifester un intérêt presque cultuel pour l’objet. Et alors que les « animaux non humains » ne s’intéressent qu’aux choses qu’ils peuvent manger ou à celles avec lesquelles ils peuvent s’unir sexuellement les pré-humains sont irréstiblement attirés par lui.
L’objet ne se mange ni ne s’offre au sexe mais il est respecté. Un pré-humain pose la main sur le monolithe comme s’il devait recevoir en échange une initiation.
Soudain le monolithe fait peur : une étrange lueur semble émaner de son obscurité compacte. C’est une nouvelle aube qui se lève : l’entrée dans l’histoire humaine.
source :
http://skildy.blog.lemonde.fr/2007/09/19/kubrick-signification-du-monolithe-de-2001/
.
.
.
.
.
Commenter cet article