Corriere della Sera / GLI ALLEGATI DI CORRIERE
18 febbraio 2017
I filosofi smentiscono Woody Allen: la felicità si può persino imparare
Il regista è un pensatore di oggi, per lui non si può provare gioia «per più di sei ore»
In edicola con il quotidiano dal 21 febbraio i libri dedicati alla riflessione occidentale
- Un’antologia e un’introduzione all’autore in ogni volume della biblioteca
- Passeggiare tra le parole dei filosofi, leggendo i testi per curare l’anima di C. Taglietti
- Filosofia, il più esotico dei viaggi sui sentieri avventurosi del sapere di P. Panza
di DANIELA MONTI
Rashid Rana (1968), Notions of Narrations II, courtesy Lisson Gallery.
L’opera è una rielaborazione de Il ratto della figlie di Leucippo di Pieter Paul Robens
La filosofia parla della felicità : non c’è pensatore, antico o moderno, che non se ne sia occupato. È il tema centrale, quello su cui si concentrano le attese più alte, uno dei pochi argomenti in grado di far rizzare le orecchie anche a una classe di studenti svogliati. Che cos’è la felicità ? Che cosa vuole dire «essere felici»? Si può esserlo sempre o bisogna accontentarsi di brevi sprazzi di sole in giornate di nebbia?
Woody Allen — filosofo del nostro tempo — alla domanda « è mai stato felice ? » risponde: « Mai più di sei ore di fila », segno che per lui la felicità passa e va, è impossibile da trattenere.
Theodor Adorno, a metà Novecento, sosteneva che ci rendiamo conto di essere stati felici solo dopo, quando la felicità è già passata. Benedetta fugacità : ci salva dal rischio di vivere una vita felice (o infelice) senza accorgercene. Michel de Montaigne, quattro secoli prima, riteneva invece che nessuno è mai infelice per troppo tempo, se non per colpa sua. Per Montaigne un’arte della felicità duratura esiste e si può persino imparare.
All’epoca di Platone era tutto più lineare : la felicità era il frutto di una vita buona, spesa alla ricerca di saggezza e virtù. Epicuro lo riassume nelle Massime capitali: « Non potrai vivere felicemente se la tua vita non sarà saggia, bella e giusta ; e la tua vita non potrà essere saggia, bella e giusta se è senza felicità ». Oggi — che anche sul termine virtù abbiamo le idee confuse, non sapendo bene, una volta per tutte, che cosa sia virtuoso, che cosa no e in quale rapporto stia la virtù con la felicità — la strada da percorrere è più tortuosa.
Non bastano i manuali che incitano al « pensiero positivo » (né quelli che spiegano il magico potere del riordino) a spiegare cosa sia la felicità e dove sia possibile trovarla. Non basta neppure Woody Allen, anche se spesso aiuta.
Dire a qualcuno « sii felice! » è il modo più sicuro per allontanarlo dalla possibilità di esserlo. Paul Watzlawick nel suo Istruzioni per rendersi infelici (Feltrinelli) indica proprio nella ricerca ossessiva della felicità la strada più piana per ottenere il contrario. (...)
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traduction :
Corriere della sera / les annexes du Courrier
18 février 2017
par DANIELA MONTI
image supra : Rashid Rana (1968), Notions of Narrations II, courtesy Lisson Gallery.
L'oeuvre est une réélaboration de "L'Enlèvement des filles de Leucippe", tableau peint par Pierre Paul Rubens vers 1617 (ci-contre)
Les philosophes démentent Woody Allen : le bonheur peut bien s'apprendre
Le metteur en scène est un penseur d'aujourd'hui, pour lui on ne peut pas éprouver de la joie "pendant plus de six heures"
En kiosque avec le quotidien depuis le 21 février les livres dédiés par la réflexion occidentale à cette thématique
- Une anthologie et une introduction à l'auteur dans chaque volume de la bibliothèque
- C.Taglietti, "Se promener entre les mots des philosophes en lisant les textes pour soigner l'âme"
- P. Panza, "Philosophie, le plus exotique des voyages sur les sentiers aventureux du savoir"
La philosophie parle du bonheur : il y n'a pas de penseur, ancien ou moderne, qui ne s'en soit occupé. C'est le sujet central sur lequel se concentrent les attentes les plus hautes, un des rares sujets suceptible aussi de faire dresser les oreilles à une classe d'étudiants paresseux. Qu'est-ce qu'est le bonheur ? Qu'est-ce que veut dire "être heureux ?" Peut-on l'être toujours ou faut-il se contenter de brefs échappées de soleil lors de journées de brouillard ?
Woody Allen - philosophe de notre temps- à la question : "avez-vous jamais été heureux?" répond : " Plus jamais de six heures d'affilée", soulignant que pour lui le bonheur passe et s'en va, il est impossible à retenir.
Theodore Adorno, à la moitié du XIXe siècle, soutenait que nous nous rendons compte d'avoir été heureux seulement après coup, quand le bonheur s'en est allé. Fugacité bénite : elle nous sauve du risque de vivre une vie heureuse, ou malheureuse, sans nous en apercevoir.
Michel de Montaigne, quatre siècles plus tôt, croyait en revanche que personne n'est jamais malheureux trop longtemps, si ce n'est par sa faute. Pour Montaigne, un art du bonheur durable existe et on peut bien l'apprendre.
A l'époque de Platon tout était plus simple : le bonheuer était le fruit d'une vie bonne, essentiellement à la recherche de la sagesse et de la vertu. Épicure le résume dans ses "Maximes" capitales: " Tu ne pourras pas vivre sans incident si ta vie n'est pas sage, belle et juste ; et ta vie ne pourra pas être sage, belle et juste si elle est sans bonheur".
De nos jours - où nous n' avons que des idées confuses sur le terme vertu, ne sachant pas bien, une fois pour toutes, ce qu'est une chose vertueuse ou ce qu'est une chose non vertueuse et quel est le rapport entre la vertu et le bonheur -, le chemin à parcourir est plus tortueux. Les manuels qui incitent à la "pensée positive" (ni ceux qui expliquent le pouvoir magique de la mise en ordre) ne suffisent à expliquer ce qu'est le bonheur et s'il est possible de le trouver. Woody Allen ne suffit pas non plus, même s'il aide souvent. Dire à quelqu'un " sois heureux! ", c'est la manière la plus sûre pour l'éloigner de la possibilité de l'être. Paul Watzlawick dans ses "Instructions pour se rendre malheureux"(Feltrinelli) désigne dans la recherche obsédante du bonheur la voie la plus droite pour obtenir précisément le contraire.
frederic grolleau
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